Jardin d’altitude du Haut Chitelet – Un “cluster” de la biodiversité

Le jardin d’altitude du Haut Chitelet est un site emblématique, un espace naturel sensible devenu conservatoire du patrimoine naturel. Ce site touristique signe une alliance entre les territoires, qui combinent la science, la formation, la recherche et le développement économique.”On est dans une sorte de cluster”, souligne Philippe Richert, président de la Région Grand Est.

Ce 50e anniversaire est l’occasion de mettre un coup de projecteur sur ce site emblématique. Le site fait partie des conservatoires et jardins botanique de Nancy cogéré par la CUGN (communauté urbaine du Grand Nancy) et l’Université de Lorraine. Mais il se trouve sur le département des Vosges, dans le Massif vosgien sur la route des Crêtes. L’opportunité de travailler en bonne intelligence pour faire prospérer l’un des plus beaux jardins alpins d’Europe.

Un incontestable intérêt touristique

Le département des Vosges et celui du Haut-Rhin ont engagé un aménagement concerté de valorisation de cette route des Crêtes pour le tourisme vert. “Au delà de la préservation du site, le jardin présente un incontestable intérêt touristique”, remarque François Vannson, président du Conseil général. Le jardin d’altitude du Haut Chitelet est un site remarquable au niveau écologique, mais c’est aussi un lieu mémorial qui a été une zone de combats pendant la 2e guerre.

Un peu d’histoire

En 1903, c’est à un professeur à la faculté de Nancy, Camille Brunotte que l’on doit ce jardin créé avec le Club Alpin francais à la ferme de Montabey sur l’ubac du Col de la Schlucht. Démarré avec 120 espèces, il était passé à 800 en 1914 quand il a été détruit lors de la 1ère guerre mondiale. En 1954, l’Office national des forêts fait don d’un terrain de 11 ha à l’Université de Nancy pour reprendre l’œuvre du professeur Brunotte. Une large tourbière y ajoute un intérêt supplémentaire. Les 1ers travaux ne sont menés qu’à partir de 1966 avec des jeunes français et allemands et l’ouverture au public date de 1970.

Flore des Vosges et d’ailleurs

Une flore exceptionnelle s’épanouit dans un environnement naturel de rocailles ou de petits rus. Les plantes sont groupées par région. Les flores vosgienne et alpine sont  largement présentes, mais on trouve aussi des espèces qui viennent des montagnes d’Amérique, du Japon, de Chine, de l’Himalaya, du Caucase, de la Sibérie ou de Nouvelle-Zélande.

Restauration de la tourbière

La tourbière avait vu ses écosystèmes mis à mal. Le département des Vosges vient d’en terminer la restauration pour 75 000€. Un cheminement sur caillebotis permet d’observer la faune et la flore que présentent des panneaux pédagogiques.Le 50e anniversaire était l’occasion de découvrir ces aménagements. “La nature redevient un patrimoine précieux et un atout pour nos territoires, s’enthousiasme André Rossinot, président de la communauté urbaine du Grand Nancy. Je crois au retournement de situation”.

Extraction des molécules

“Ces sites naturels sont très importants dans l’interface avec la société. Ils sont devenus des conservatoires de la biodiversité. Le labo de recherche travaille sur l’extraction des molécules pour la pharmacie et la cosmétique. Derrière la préservation écologique, il y a un intérêt économique”, indique Pierre Mutzenhardt, président de l’Université de Lorraine. “Vous nous livrez une écologie prospective, reprend François Vannson, préserver nos territoires est une obligation, mais il ne faut pas s’en tenir à une vision restrictive, il faut y voir des options de développement économiques et de nouvelles activités”.

Des synergies qui n’ont pas fini de nous surprendre !

“Quand on parle environnement, on pense tout de suite aux problèmes, mais l’environnement c’est avant tout la beauté de la nature, c’est une émotion et nous avons la chance d’avoir ici, un de ces lieux emblématiques. On est en train de redécouvrir nos atouts et le potentiel de la région Grand Est, ce n’est pas l’addition de 3 régions, c’est une synergie qui décuple le développement. Nous relions des équipes sans bruit, pour créer des synergies qui n’ont pas fini de nous surprendre, encore plus quand on y ajoutera une couche européenne !“, affirme Philippe Richert.

Jardin d’altitude du Haut-Chitelet, Col de la Schlucht – 88400 Xonrupt-Longemer.
Téléphone : 03.29.63.31.46 – Tarif : 5€/3€ tarif réduit