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Adolescents difficiles – Comment les accompagner ?

Jeunesse et cultures organisait un colloque “Adolescents difficiles à aider, qui sont-ils ?” à la salle de spectacle du quartier de la Justice à Épinal avec l’intervention d’Hervé Reiss, directeur de l’ITEP (Un Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique à Nancy). Un moment pour se poser les bonnes questions, tenter de comprendre et s’ouvrir.

Il y a l’adolescent en rebellion, qui refusent les systèmes, juste pour trouver sa place dans l’organisation de la société. Mais parfois, ça dérape et le parcours de l’ado se complique en passant par la case désintoxication, tribunal ou consultation psychiatrique. Les phénomènes de violence, de harcèlement ou de suicide sont devenus un véritable problème de société. Nombre de passages à l’acte ou de gestes identifiés comme des provocations ne sont que des tentatives de survie, on le sait mais comment les prévenir ? Qu’est-ce qui les provoque ? Un problème d’autorité ? Une réponse inadaptée des systèmes d’éducation ? Des modèles et des repères qui ne sont plus clairs ?

Des vides dans la construction de leur personnalité

Hervé Reiss y répond par l’hypothèse développementale. Les jeunes se construisent par l’expérimentation. Beaucoup de ces jeunes qui dérapent ou sont en souffrance, ont vécu l’abandon, la dépréciation … Ils ont appris à faire face seul à l’adversité. Un enfant “aux émotions sociales empêchées” ne se rend pas compte des effets de ses coups sur ses camarades. Il sauvegarde son intégrité et a coupé le lien avec ce que les autres peuvent ressentir.

L’empathie, une clé

Il y a de tels vides dans leur construction, que ces ados peuvent être amenés à les combler par des ersatz quand ça ne devient plus supportable (alcool, stupéfiants, tabac, prises de risques ou transgression, juste pour sentir qu’ils existent. “C’est l’empathie qui peut inverser cette dégringolade, insiste Hervé Reiss, en rencontrant quelqu’un qui croit en eux. Chacun dans sa vie a rencontré à un moment ce genre de personne qui crée le déclic, dont on dira plus tard « c’est cette personne qui m’a ouverte à la confiance en moi ».

L’effet désastreux de “la juste distance”

L’importance de la bonne posture, de la bonne phrase au bon moment, l’importance de la relation vraie, de l’empathie, de l’échange chaleureux avec une dimension affective, est nécessaire pour accompagner quelqu’un en difficulté. Hervé Reiss dénonce la violence de l’institution et les conséquences terribles de la juste distance : “je ne suis pas là pour t’aimer”.

Mettre des mots sur les ressentis

Pour se construire, l’individu doit être en mesure de dégager un certain espace sur le disque dur  de son cerveau, remettre en question certains savoirs pour en acquérir de nouveaux. Mais tout nouvel apprentissage représente un danger pour ces jeunes dont l’équilibre est précaire. Ils peuvent les éviter. La vie apporte suffisamment de confrontations. Les frustrations sont quotidiennes. C’est l’empathie qui devient la clé du développement du cerveau et qui va lui permettre de gérer ses émotions. La relation de chaleur aide l’adolescent. Il faut l’aider à mettre des mots sur ce qu’il vit et ressent.

Inciter l’ado à penser

L’éducation par l’autorité ne marche plus. La  société a évolué et modifié la cellule familiale. La cellule familiale fermée n’existe plus. La place des femmes qui travaillent et sortent de l’environnement familial, la contraception et l’avortement ont changé la donne.  Avant, le père était le seul à sortir de la cellule, ce n’est plus le cas aujourd’hui et l’apprentissage basé sur l’autorité ne marche plus. Il faut inciter les adolescents à penser plutôt qu’à obéir.

Les compétences sociales et relationnelles ne sont pas enseignées

A l’école, on est toujours sur un modèle d’autorité du maitre sur l’élève, mais les élèves demandent du sens. Ils demandent à participer à l’acte éducatif. Au collège, les compétences sociales et relationnelles des élèves sont évaluées, mais pas enseignées. Ça fait partie des incohérences. La question à se poser est quelle est la capacité de l’élève à s’inscrire dans un groupe contraint ? Comment l’accompagner ? Cette construction, c’est l’affaire de tous !

Écouter pour comprendre

Il y a peu d’endroits où l’on écoute pour comprendre. On écoute plutôt pour contre-attaquer. Dans les débats télévisés, c’est flagrant.”Les jeunes ont des choses à dire. Il faut peut-être trouver d’autres moyens d’expression. On les a déresponsabilisés”, remarque une participante. Il est peut-être nécessaire de leur redonner des espaces et des responsabilités en les accompagnant. Plus facile à dire qu’à faire … mais chacun peut y contribuer.

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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