Après la marinière, les chaussettes bleuforêt !
Ce matin le made in France était made in Vosges. L’entreprise de chaussettes Bleuforêt de Vagney accueillait Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif, pour parler filière textile et encourager les “Hussards” du Made in France !
Un message fort pour soutenir l’action de ces industriels qui croient encore à la production en France et défendent becs et ongles, leur spécificité. “La France a du talent“, réaffirme Jean-François Merlet, président de Bleuforêt. Pourtant, rien n’est évident ! “On est dans une stratégie de maintien de l’emploi, poursuit-il, en parlant des effets de seuil. Bleuforêt compte encore 200 salariés.
Parier sur l’export
“Ce n’est pas facile mais je suis confiant“, poursuit le président, qui situe le potentiel de développement plutôt à l’export, dans le placement de la production française à l’étranger. En ce moment, le groupe négocie des marchés au Mexique, et au Japon. “En France, on a fait le tour des enseignes, commente-t-il. On peut essayer de reconquérir un peu de chiffres d’affaires, mais la marge est étroite”.
Le textile a résisté
La filière textile compte aujourd’hui 3200 salariés contre plus de 40 000 il y a 30 ans. “Elle a subi les dégâts de la concurrence chinoise, mais elle a résisté !“. La production vosgienne représente 60% de la production française et 50% du tissage français. C’est 220M€ de chiffre d’affaires dont 27% à l’export.
Le textile, une priorité nationale
“Ce qui est le plus difficile à gérer, avoue le président de Bleuforêt, c’est le peu de visibilité. l’horizon est court. C’est un changement fondamental”. Caractéristique d’un monde en mutation. Pour y répondre, Arnaud Montebourg préconise de l’audace, de l’innovation et de l’investissement ! En tout cas, le développement de cette filière textile sera soutenu. “Nous avons considéré que c’était une priorité nationale. La France est à la pointe de l’industrie textile”.
L’achat jetable n’est pas un bon investissement
Il distille l’optimisme. “Il ne faut pas mythifier la production chinoise. L’achat jetable n’est pas un bon investissement, poursuit le Ministre. La Chine doit craindre les prix français, parce que les salaires de ses ouvriers augmentent de 20% par an, le transport s’envole. A l’inverse, l’énergie en France reste à un coût assez faible”.
Y croire et structurer
“On observe un mouvement de relocalisation du textile, de la fabrication de lunettes et de jouets et même de l’automobile ! Avec une politique de coût de production intelligente, la France peut regagner des parts de marché. Mais c’est d’abord l’innovation qui va permettre aux petites entreprises de se porter en avant, assure le Ministre. Il faut d’abord y croire et s’organiser“.
