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BIHR redoute la liquidation pure et simple

 

Ce matin, une cinquantaine de salariés étaient regroupés devant la préfecture pendant que les élus et la direction tentaient de trouver un accord sur une sortie de crise. Mais les salariés ne se font pas d’illusions. Bihr, c’est fini !

 

Les salariés sont amers. Ils en veulent à leur patron Patrick Durand-Smet, de ne pas avoir su prendre le virage en temps et heure pour s’adapter aux demandes du marché. Les salariés ont même été jusqu’à faire une croix sur leurs primes, leurs avantages et les augmentations dues, pour garder leurs emplois.

Pas de repreneur à ce jour

Au final, la liquidation de l’ex-leader de la ficelle agricole et des liens d’emballage va être prononcée, pour que la porte puisse être ouverte à d’éventuels repreneurs, mais pour l’instant, il n’y en a pas.

Les salariés ont bien envisagé de poursuivre l’aventure sous une forme de SCOP, mais le projet se heurte à des problèmes techniques importants.

Perte du marché agricole

Le marché agricole, qui était leur source de commandes principale s’est effondré. « Le travail agricole s’est modernisé. Les agriculteurs utilisent désormais des filets ou de l’enrubannage, explique Frédéric Jacopin, qui a passé 27 ans dans l’entreprise et a été désigné comme porte-parole des salariés. Des procédés que nous ne savons pas faire. Les agriculteurs se sont donc adressés à d’autres. »

Les feuillards et l’emballage

Pour lui, seuls l’atelier des feuillards et l’emballage pourraient poursuivre une activité, mais ils ne mobilisent qu’une trentaine de salariés. Pour le reste, le parc de machines est vétuste -Eric Pilon, qui a 37 ans d’usine Bihr, les a toujours vues – et il n’y a plus de commandes. Il ne reste que le savoir faire !

« Notre patron est un financier qui a pressé le citron, a tiré le maximum de l’usine et nous a laissés sur place ! », dénoncent les salariés.

Seulement 1/3 des salariés travaillent encore

Aujourd’hui, 80% de l’usine est au chômage technique. Seule, une cinquantaine de salariés (sur les 160), a du travail et peut poursuivre.

Conscients de la situation, ils ont l’impression de s’être faits avoir, surtout après les sacrifices consentis pour pouvoir poursuivre !

Les salariés veulent au moins savoir à quelle sauce ils seront mangés. « C’est le silence complet. Il n’y a aucun dialogue. La direction passe tout en force ».

Limiter la casse

L’entreprise sera donc placée en liquidation judiciaire le 15 janvier. Le tribunal devra déterminer à quelle date la cession sera effective. Mais sans repreneur potentiel, il y a bien peu d’espoir de limiter la casse.

Frédéric Jacopin en tant que chef d’équipe ne gagne que 1500€ net et Eric Pilon avec 37 ans d’ancienneté ne touche que 1100 €. Ils ne se font pas d’illusions. Appliquées à partir de la convention collective du textile, les indemnités, risquent d’être « au ras des pâquerettes ».

Bihr, les délégués syndicaux en appellent aux élus

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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