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Bruno Le Maire à Norske Skog – Mais qu’est-ce qui bloque les entreprises ?

En fin d’après-midi, Bruno Le Maire, ancien ministre et député de l’Eure s’intéressait à la Green Valley à Golbey. Guidé par François Vannson, président du Conseil départemental des Vosges et Michel Heinrich, président de la communauté d’agglomération d’Épinal, il était reçu par Yves Bailly, Pdg de Norske Skog et son équipe, pour parler des leviers au développement.

Norske Skog est au coeur de la Green Valley.  C’est donc à son directeur qui revient le soin d’une présentation express. Le papetier met en évidence les 3 domaines de mutualisation, le bois, la vapeur et les services. La Green Valley parie sur les éco-matériaux, la chimie verte et l’économie circulaire.

Le papier décline, quelle alternative ?

Mais le secteur “papier” met les indicateurs en alerte rouge. “Sachant qu’il y a un risque de déclin rapide pour le papier, avez-vous prévu une autre activité pour l’avenir ?”, interroge le député de l’Eure, que la question brûle depuis le début. “S’il ne doit en rester qu’un, ce sera nous !”, ironise Yves Bailly, irréductible gaulois.

Le bois santé

Mais Norske Skog travaille déjà sur le bois santé. On a découvert que le bois avait des molécules actives contre les difficultés respiratoires. Un brevet est en cours et le projet va passer en fabrication industrielle pilote. Est-ce que la santé pourra remplacer le papier ? Nul ne peut répondre aujourd’hui, mais c’est une piste de diversification. L’entreprise porte également un projet de Bio-raffinerie qui produirait 40 000T de biomasse/an et créerait 40 emplois, mais il nécessite 40M€ d’investissement.

 Le coût de l’énergie et le poids des syndicats

Qu’est-ce qui vous pénalise le plus aujourd’hui ?“, enchaîne Bruno Le Maire. Quelle est la priorité, si l’on devait prendre des mesures rapides ? Un allègement des charges, de la fiscalité nationale, locale … ?” Pour Norske Skog, le premier frein est le coût de l’énergie, beaucoup plus chère qu’en Allemagne. La différence coûte 8M€/an à Norske Skog, un handicap qui pèse lourd dans la balance quand la concurrence est rude ! Le 2e frein, est l’obligation de traiter les cendres et résidus de combustion en Allemagne. “Il faudrait donner la préférence au territoire français”.

Pour une forte représentativité des syndicats en local

Le 3e point de blocage pour la direction, est social. C’est le poids des syndicats, qui selon ses dires ne représenterait que 10% des salariés, mais pèsent suffisamment pour bloquer des décisions. “La France est au fond du trou,  parce que depuis plus de 10 ans, on n’a pas eu le courage de prendre les mesures nécessaires, s’insurge Bruno Le Maire. Ça suffit ! Moi, je suis favorable à une forte représentativité des syndicats, mais au niveau de l’entreprise, pas d’en haut. Les décisions ne peuvent pas venir de Paris pour s’imposer dans les Vosges !

Des référendums seulement avec l’accord des syndicats !

“Il faut écouter les salariés, mais aussi préserver la compétitivité”, défend le directeur des Ressources humaines. Paradoxe … “Êtes-vous pour développer des référendums dans l’entreprise ?”, questionne encore le député. “Seulement si les partenaires sociaux sont d’accord !”,  répondent unanimement les 2 responsables des RH. Pas question que les partenaires sociaux se sentent discrédités !

Un seul objectif : l’emploi !

Aujourd’hui, il faut se poser les bonnes questions pour pérenniser l’entreprise, reprend Bruno Le Maire avec conviction. Il fait lui donner de l’autonomie, de la souplesses avec un seul objectif : l’emploi ! … Et je suis sûre que les syndicats auront plus de représentativité si on leur donne plus de pertinence. On n’a rien essayé aujourd’hui. On peut aller beaucoup plus loin“.

CICE : bof, Crédit recherche : oui !

Aujourd’hui, nous n’avons pas de visibilité, modère Yves Bailly. Nous prenons donc des contrats CDD que l’on renouvelle une fois, puis comme on ne peut pas aller plus loin, on en reprend un autre qui nous fait perdre beaucoup de temps pour le former. On est dans la complexité et on se referme”. Le CICE ne semble pas la panacée non plus. Par contre le crédit recherche est intéressant.”

Plus de salaire et moins de prise en charge

On a un système de santé extraordinaire, mais il faut le payer ! Avec 1200€, on ne vit pas  et les sociétés paient le double avec les charges ! Doublons le salaire pour l’employé et acceptons une réduction de la prise en charge.“, propose le député. Simplifier, éviter l’arrosage, favoriser des pôles locaux pour l’émergence des projets novateurs de territoire. “L’aménagement du territoire est un vrai souci, s’enflamme Bruno Le Maire. Pour moi, il est inconcevable que tout se regroupe autour de quelques métropoles !”.

Plus de taxe, aucune !

La crainte de l’Écotaxe est encore sous-jacente. “Ce sont les chargeurs qui payent pas les transporteurs. C’est de la fiscalité punitive, proteste le directeur logistique. Et si on veut développer le transport ferroviaire, qu’on arrête de subventionner les opérateurs comme la SNCF ! Il faut aider les chargeurs”. Mais Bruno Le Maire semble affirmatif. “L’Écotaxe est enterrée et toute taxe quelle qu’elle soit, est mauvaise, juste parce qu’elle s’ajoute !”.

Vers le 100% de jeunes avec un emploi

Dernier point abordé, l’apprentissage, une voie d’excellence boudée, parce qu’en France, cette voie est considérée comme une voie de l’échec. Conséquences, Norske Skog a du mal à recruter ! “Toutes les mesures dont vous parlez, demandent du courage politique, mais ne sont pas les plus difficiles à mettre en place. Les français comprennent que le modèle actuel n’est plus tenable, ce sont les responsables politiques qui bloquent !“, conclut-il. Et pour lui, une autre bataille sera à gagner : faire évoluer les mentalités culturelles pour qu’on ne vise plus 80% de réussite au Bac, mais 100% des jeunes avec un emploi au bout de la formation ! D’autres s’y sont brûlés les ailes …

 

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