Le monde de Bruno Villière, c’est l’aménagement paysager, la combinaison de pavages et de végétaux, l’organisation des volumes et des couleurs pour que votre jardin, votre parc ou votre esplanade vous parle. (avec www.lasemaine.fr)
Bruno Villière aime décliner le végétal plutôt que le minéral. Il préconise des aménagements modulables qu’on peut faire évoluer, comme on change ses meubles. « Une maison est un bloc carré et rigide, une masse en hauteur. L’aménagement du jardin va devoir alléger l’ensemble, s’intégrer dans l’environnement, et organiser une transition douce ou contrastée du jardin avec les perspectives et l’environnement », explique-t-il. On peut jouer des paliers, des formes arrondies ou élancées et des lignes droites, courbes ou déstructurées.
Un jardin, il faut que ce soit vivant !
Pour Bruno Villière, Design s’associe à « soft, épuré, original et évolutif ». Mais à cet aspect esthétique, il faut ajouter les contraintes du cahier des charges. Est-ce que la personne aime jardiner ou pas ? Est-ce que le terrain est plat, accidenté ou escarpé ? Et le budget dont la personne dispose. « On peut jouer avec des éclairages naturels et artificiels, avec des essences plus ou moins rares, plus ou moins résistantes. Mais dans tous les cas, un jardin, il faut que ce soit vivant ! ». La pelouse va apporter le tapis vert final qui va mettre en valeur et faire ressortir les massifs et le minéral. Ce sont les contrastes entre le vivant et le statique qui va donner une allure à l’aménagement et provoquer une émotion.
Laisser le naturel prendre le dessus
Bruno Villière aime travailler la légèreté en associant bambous et graminées. « J’adore laisser la nature prendre el dessus. C’est beau, c’est naturel et les gens veulent de moins en moins d’entretien. Avec des vivaces, ça donne des massifs magnifiques. ». Et les fougères font de belles pluies de feuilles d’un vert vif qui réveille. Les Vosges aiment les valeurs sûres. Il faut donc combiner l’originalité (mais pas trop), le naturel, la facilité d’entretien et des budgets modestes.
Les 50 nuances du grès cérame
« J’aime manier le grès cérame, qui se décline dans une palette de tons gris, beiges et bruns. C’est moderne, on peut utiliser des formes libres et travailler sur les lignes et les perspectives ». Il travaille les équilibres visuels, l’alternance de structures géométriques et la souplesse des végétaux. Symétries et dissymétries, alternent ou s’affrontent en un complément de couleurs pour créer un effet élégant, moderne, mais chaleureux !
Caché/révélé
Bruno Villière y tient, il faut que les clients s’approprient l’espace et le trouve convivial. L’aménagement, c’est du bien vivre … sans oublier le bleu des Vosges ! La tendance est de créer des rideaux naturels entre les propriétés par un feuillage qui coupe la vue, sans cloîtrer et enfermer les maisons. Pas de clôture de haie, juste un voilage de verdure mouvant. « On joue aussi des éclairages pour attirer le regard, accentuer des lignes et le coté caché/révélé ».
Composer avec l’allure du bâtiment
« Si c’est du moderne cubique, on casse la rigidité par des formes plus souples et des courbes. On rappelle les lignes en soulignant des marches, la forme des allées ou des bassins, le cheminement et les pontons. Si c’est une maison ancienne, massive, on allège, on casse la platitude. On va utiliser des arbres colonnaires pour rendre de la hauteur et je conseille d’oser des poteries, des bacs ou du mobilier de couleur, qui vont apporter la touche vive ou acidulée qui réveille l’ensemble, avec l’avantage que l’on peut facilement en changer si on s’en lasse ».
Le glissé des carpes et leur sérénité
Bruno Villière imagine des bassins vitrés avec une partie encastrée sous la terrasse pour admirer le glissé des carpes et absorber cette sérénité Ils propose un arbre intégré à la terrasse que l’on va organiser autour, des chemins qui serpentent en spirales ou volutes, des formes géométriques qui s’emboitent. Il décline des espaces qui se combinent en univers spécifique, comme le coin repas et le coin détente protégé par des tonnelles fleuries ou des croisillons de bois, des volumes déstructurés et des ambiances complémentaires. Esthétique, personnalisé et opérationnel !
Piocher dans tous les métiers
Mais l’aménagement doit avant tout respecter la biodiversité. Un jardin qui vit, doit avoir un équilibre des écosystèmes. « La complexité du métier, c’est qu’on pioche un peu dans toutes les techniques, BTP, éclairage, développement durable, décoration … », conclut Bruno Villière. Une expérience qui le pousse depuis 22 ans à réaliser des aménagements variés sur le Massif vosgien et emploie 10 salariés.
Espace paysages
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