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CGT – Travail féminisé signifie-t-il “déclassé” ?

La CGT avait choisi d’aborder le sujet de l’égalité hommes-femmes à travers le métier d’aide à domicile, qui est en pleine extension, mais dont les amplitudes horaires, les conditions de travail, l’image restent très difficiles et peu valorisantes.

Le travail de l’aide à domicile est un travail à temps partiel, qu’assume une majorité de femmes. Il bénéficie d’une image peu valorisée. L’aide à domicile reste dans l’imaginaire collectif “celle qui va faire le ménage et préparer les repas des petits vieux”. “Est-ce parce que ce métier est essentiellement féminin qu’il hérite d’une telle image ? C’est une gageure de faire comprendre que c’est un vrai métier avec de véritables responsabilités parce qu’on tient la vie des personnes âgées entre nos mains”, témoigne Monique Bricard, responsable du syndicat CGT Aide à domicile.

Un métier précaire pour 900€/mois

“Il faut une profonde humanité, beaucoup d’investissement physique et moral, une constitution physique solide, une tonne de patience, poursuit-elle. On n’est plus qu’une nounou et dans bien des cas, on est aussi le seul lien social quand la famille est loin. Et pourtant c’est un métier précaire où vous gagnez guère plus de 900€ par mois pour travailler de 7h à 20h45 et un week-end sur 2, avec des changements de plannings perpétuels, des gestions de l’urgence et c’est souvent une grande solitude face aux décisions à prendre”.

Pas responsables, bénévoles !

Est-ce parce que la société a décidé que c’était un rôle de femme ? Si c’était un métier plutôt masculin aurait-il été mieux valorisé ? “En plus l’aide à domicile subit la double peine d’être géré par des bénévoles qui dès qu’il y a le moindre souci se dégage de la fonction en renvoyant sur la Fédération. Par contre, les encadrants bénévoles sont des hommes, souvent retraités“, remarque Monique Bricard.

Des femmes qui ont levé la tête

J’ai été choqué de la manière dont les employeurs s’adressent aux salariés en les infantilisant, poursuit Michel Tomasini, qui accompagne les aides à domicile dans leur démarche de revendications. Ils n’ont pas compris ces femmes, qui d’un coup ont levé la tête, ont dénoncé des conditions de travail inacceptables, ont réclamé leur dû et exigé une reconnaissance pour ce métier difficile”.

Des rôles encore différentiés

L’apprentissage de rôles différenciés pour les hommes et les femmes, même si le discours est en régression, reste profondément ancré. Il guide inconsciemment nos comportements, même si on s’efforce de faire évoluer ces “formatages”. “Elles interviennent sur des 1/2h pour les toilettes, 1/4h pour faire chauffer un repas. Si la personne est un peu lente, ce n’est plus possible, parce qu’elles travaillent avec des gens, pas avec des objets”. C’est exactement les revendications des infirmières, qui ne veulent plus qu’on comptabilise le temps qu’elle passe à un soin ! Elles estiment que le toujours plus vite fait courir des risques aux patients.

Le secteur qui a le plus d’arrêt maladie

Pourquoi n’est-ce pas entendable ? Parce que ce sont des femmes ? “Je crois que c’est le travail en général qui est dévalorisé”, analyse Denis Schnabel, secrétaire régional CGT. La valeur humaine n’est plus prise en compte, seule la rentabilité de l’acte est envisagée. C’est pour ça que le système n’arrive plus à fonctionner. “D’ailleurs c’est le secteur qui a le plus d’arrêts maladie, ce n’est pas le BTP contrairement à ce que l’on croit ! J’ai entendu une aide à domicile dire qu’elle n’en pouvait plus, parce qu’elle atteignait les 35h !”.

Donner une vraie place à ce métier

Mais la souffrance physique ou morale tient plus à des conditions de travail, qu’à une quelconque inégalité hommes-femmes. Pourtant vu l’explosion du besoin que prévoient les statistiques à l’horizon 2030, il serait peut-être temps de reconnaître à ce métier, un vrai statut avec des avantages et des critères de pénibilité et des encadrants professionnels. Peut-être y aurait-il plus d’hommes comme pour les ambulanciers …

 

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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