L’association de défense de l’environnement de Deyvillers (ADED) s’est constituée en 2004 pour lutter contre l’implantation d’une salle du royaume de 1500 places pour les témoins de Jéhovah. Projet stoppé, mais non classé. ! Ses membres restent en alerte. Un nouveau panneau vient d’être installé contre les dérives sectaires.
L’affaire a remué l’opinion de 2004 à 2007. Les témoins de Jéhovah avaient acheté un terrain privé en sortie du village de Deyvillers pour un projet culturel. Il s’est avéré que ce projet culturel était une salle du royaume de 1500 places pour desservir le Grand Est et le Benelux. « Rien que ce dimensionnement est aberrant ! s’insurge Roland Loffroy, président de l’ADED. 1500 visiteurs pour un village de 1400 habitants, c’est complètement disproportionné ! »
Une mobilisation qui ne lâche rien
Une pétition contre cette implantation avait recueilli 800 signatures en 2004. Un référendum a ensuite réuni 98% d’opinions contre le projet. « C’était une des premières fois, qu’une commune utilisait ce dispositif. S’il n’a aucune valeur juridique, il s’est déroulé en toute transparence et a démontré le positionnement des habitants. Il y a eu des retombées médiatiques nationales », rappelle Frédéric Lejeune, vice président de l’ADED.
Des députés, Philippe Vuilque, Georges Fenech et Jean-Pierre Brard, étaient montés au créneau en 2005 et 2006.
En janvier 2005, les personnalités nationales de lutte contre les sectes soutiennent le mouvement de Deyvillers.
L’affaire n’est pas classée
Le permis a été rejeté en janvier 2005. Depuis, le projet semble bloqué. « Le terrain, qui est un terrain privé est bien à eux, mais il est inconstructible, explique Roland Loffroy, président de l’ADED. Mais l’affaire n’est pas classée et les témoins de Jéhovah n’ont pas abandonné. Ils essaient de faire jouer leur lobbying pour passer outre en plaidant la discrimination. ». Il évoque les 49 procédures intentées entre 2006 et 2012, sans compter « les procédures d’intimidation contre certains membres particulièrement impliqués dans l’association, qui se sont vus convoqués par le commissariat de police, suite à des plaintes en septembre 2006».
Un nouveau panneau pour relancer l’alerte
Pour prévenir le démarchage des adeptes des témoins de Jéhovah dans les foyers et sensibiliser les citoyens aux dérives sectaires, l’ADED, qui compte 400 adhérents, organise chaque année, une journée, où des personnes sorties de la secte viennent témoigner de leur vécu au sein des témoins de Jéhovah. Des experts s’expriment sur les mécanismes de manipulation et d’intimidation. L’ADED dénonce les dérives sectaires, les mains mises sur les biens, les pressions sur les enfants pour empêcher les parents de sortir de la secte et les accidents induits, comme le suicide de Saint-Dié en 2009. « Le système cache des crimes graves, il faut en avoir conscience », plaide les membres actifs, qui souhaitent avec ce nouveau panneau raviver la méfiance des familles et les convaincre de défendre la liberté.
