14e jour de grève pour France Bleu Sud Lorraine et toujours pas d’ouverture ! Les 30 salariés de l’antenne France Bleu Nancy se relaient pour défendre l’emploi et la qualité des émissions. Ils refusent de payer les pots cassés de travaux pharaoniques qui ont grévé les budgets. Dans de petites équipes avec moins de postes, on ne tourne plus !
Depuis 14 jours, les 120 000 auditeurs quotidiens de France Bleu en Meurthe-et-Moselle et dans les Vosges n’ont droit qu’à un fil musical ! C’est la première fois que Radio France subit une grève aussi complète. Tous les métiers sont mobilisés !
10% à Nancy, c’est 3 postes en moins !
Le PDG, Mathieu Gallet, prévoit 200 à 300 départs volontaires sur les 4600 équivalents temps plein. “On nous annonce des budgets en baisse de 15% et environ 10% de postes en moins, explique Thierry Colin, dans une petite équipe comme la nôtre, ça représente 3 postes. On travaille déjà un week-end sur 2, comment voulez-vous qu’on tourne avec moins de personnes ?”
La mutualisation, ça ne marche pas !
La solution ? Mutualiser entre les antennes de la grande Région. “On le teste l’été, et ça ne marche pas ! On ne connaît pas bien les territoires, on écorche les noms des communes et on fait des émissions larges qui n’intéressent pas les locaux, parce qu’ils ne s’y reconnaissent pas”, poursuit Thierry Colin. Pour l’antenne de Nancy, c’est clair, ça fait 2 ans qu’on leur compte même les stylos, 5 ans que les salaires sont bloqués, donc il n’y a plus d’économie de coûts à espérer ! Pourtant, il n’est pas question de payer les erreurs de gestion du siège.
Négocier plus de moyens
“On ne peut pas travailler avec moins de personnel et continuer à faire du travail de qualité ! Que la Direction ferme des stations régionales, si elles n’ont plus les moyens de fonctionner … Mais nous pensons qu’il y a d’autres moyens de résoudre la crise. Déjà peut-être rationaliser les dépenses et optimiser les postes sur Paris, mais ce n’est pas de ma compétence, ensuite négocier avec l’État un contrat d’objectifs avec plus de moyens. La négociation se joue en ce moment“.
Quel plan social ?
Les CDD “tournants” sont les premiers menacés. Ce sont toujours les variables d’ajustement quand il faut réduire les budgets. “On nous annonce un plan social, ce serait le 1er à Radio France, mais on ne nous dit pas quels postes sont visés. On veut savoir précisément à quelle sauce on va être mangés. Pour nous, en antenne locale, on demande juste à travailler dans des conditions normales qui nous permettent de faire une radio de qualité“.
Un projet stratégique promis d’ici quelques jours
Les syndicats désespèrent d’avoir un réel dialogue avec Mathieu Gallet. La direction visiblement laisse pourrir la situation et attend que le mouvement s’essouffle. Voilà 14 jours que toutes les stations sont bloquées par le mouvement de grève. Le 1er ministre s’impatiente et fait pression ! Il intime au patron de Radio France d’assumer pleinement ses responsabilités et de rétablir le dialogue social. Mathieu Gallet devrait réunir un comité central d’entreprise d’ici quelques jours pour lui présenter un projet stratégique.
50M€ d’économies pour compenser 21,3M€ de déficit
Il devra réussir à trouver 50 M€ d’économies pour absorber 21,3 M€ de déficit. Même si le budget est contraint, les personnels rappellent qu’une station fonctionne avec des personnes humaines et qu’on ne peut leur demander de faire toujours plus avec moins ! Surtout après avoir dépensé 350M€ pour les travaux de rénovation de la maison de Radio-France et être épinglé par la Cour des comptes pour sa gestion ! Le rapport devrait être rendu demain, mais on sait déjà qu’il pointe “des défaillances inacceptables pour une entreprise de cette taille “.
