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Imaginales – C’est à Épinal qu’Estelle Faye a attrapé le virus !

Rencontre avec Estelle Faye, coup de coeur des Imaginales 2015.

– Pourquoi avoir situé ce roman entre Gaule barbare et état romain en déclin ? Quelque chose de particuliers qui vous relie à cette époque ?

Quand j’étais petite, nous lisions beaucoup de romans historiques avec mon père. C’est ce qui me rapprochait de lui. Mon père se passionnait pour le roman historique, ma mère pour la science fiction, j’étais à bonne école. Et j’ai situé mon roman à la fin de l’antiquité à une période où l’empire décline, la Gaule est en proie aux barbares. C’est une vision de fin du monde. Un peu comme aujourd’hui, les gens ne voyaient pas quel pouvait être leur avenir. Ils en avaient une projection sombre.  C’est une période complexe, d’aventures, où tout est possible. On est à un virage et on regarde mourir un monde pour en voir naître un autre.

– Et ce personnage de Thya vous ressemble ?

J’avais dans la tête ce personnage d’ado, petite, presque maigre avec ses cheveux noirs et raides, sombre, qui cherche un avenir, où son père ne va pas mourir. J’en ai parlé à mon directeur d’édition et on a commencé à imaginer des développements. Thya était là et elle se construisait. Son don d’oracle pèse sur ses épaule et l’isole du monde.  Elle a une allure de garçonne et elle est très proche de son père. Il y a de moi dans ce personnage, dans sa relation avec son père et dans cette ado un peu mal à l’aise avec ce qu’elle est. Elle va vivre sa mutation d’adolescente et cherche sa place dans un monde bouleversé.

– Cette mutation de la sauvageonne à la femme, c’est une initiation ?

Sa rencontre avec Enoch, un maquilleur va la transformer physiquement d’abord, mais intérieurement également. Elle va se rendre compte du regard porté sur elle et vivre le décalage entre son apparence et ce qu’elle est au fond d’elle-même. Elle va devoir faire coïncider ces 2 images décalées. C’est ce qui m’est arrivé au théâtre, où on m’a donné des rôles parce que j’avais une apparence qui correspondait, mais ce rôle, je n’en voulais pas. Je n’étais pas prête. Thya va découvrir la féminité et la place de la femme dans la société. Elle découvre qu’elle peut jouer de son image, mais doit apprendre à en maîtriser l’impact.

–  C’est une histoire qui parle de la transmission de valeurs, c’est un message que vous avez voulu faire passer ?

– Je viens d’une famille de petits paysans du Limousin qui a évolué, est passée par la porcelaine, pour finir professeurs. On m’a appris qu’avec du travail et de la culture, on peut faire ce qu’on veut. On arrive du moins à quelque chose ! Ce sont des valeurs qui imprègnent mes romans comme un message d’espoir. Thya est adolescente dans un monde qui est très dur et elle s’aperçoit que son père ne lui a  pas donné les bonnes clés, mais il lui a donné une colonne vertébrale qui va lui permettre de s’en sortir. Il y a une part d’idéalisme, mais c’est la dose d’espérance qui fait avancer.

 

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