Jeuxey – Un bus prend feu, 39 personnes évacuées, pas de blessé

Aujourd’hui vers 16h30, un bus prend feu sur la RN57 à hauteur de la bretelle de sortie Épinal Centre. Le chauffeur tente de s’arrêter, mais la direction ne répond plus. Il arrive finalement à stopper le bus sur le coté. Les passagers ont pu être évacués. Le drame n’a fait aucun blessé mais c’est un cauchemar de trop pour ces personnes en excursion, qui vivaient leur 2e accident !

Samedi, ce même bus qui transportent 38 personnes et le chauffeur, se rendaient sur le site des anciennes mines de cuivre au Thillot. Le chauffeur suivant les indications de son GPS, s’est trouvé dans un endroit trop étroit pour tourner. Il a commencé une marche arrière et a dérapé sur l’herbe fraîchement coupée. Le bus a basculé et dévalé une dizaine de mètres. Le chauffeur a fait sortir ses passagers. Il a été dépanné par un agriculteur avec son tracteur et un voisin qui a installé des planches pour sortir  le bus de sa position délicate. En dessous, c’était un ravin !

Le dessous du bus avait été contrôlé par le chauffeur

Déjà échauffés par cette “aventure”, les voyageurs ont pu en plaisanter une fois que tout était rentré dans l’ordre, mais il ne pensait pas qu’il y aurait un 2e épisode ! D’après les voyageurs, le dessous du bus et le pot d’échappement avaient été vérifiés par le chauffeur et un ancien chauffeur qui faisait partie du voyage.

De la fumée blanche opaque

Aujourd’hui, le groupe venait de Ramonchamp. Les voyageurs rentraient chez eux à Jarny en Meurthe-et-Moselle. “Après avoir roulé 1/2h, on s’est arrêté pour acheter du fromage, mais à peine repartis, de la fumée blanche se dégage à l’arrière“. Aurélie raconte. Elle était assise à hauteur des portes de l’arrière. “J’ai vu passer un homme qui courait prévenir le chauffeur que ça fumait fort et que ça risquait d’exploser. Le chauffeur a calmé le jeu et d’abord pensé que c’était le pot d’échappement, raconte-t-elle, mais la fumée s’est épaissie. Elle partait de la roue arrière droite au niveau du pot d’échappement. Au dessus de nous, le toit ouvrant était ouvert. Ça a fait un appel d’air et la fumée a envahi le bus. C’était une fumée blanche, opaque. On n’y voyait plus rien du tout, ça piquait la gorge et nous faisait tousser !“.

Évacuation avant l’explosion

Le chauffeur a cherché à s’arrêter mais la direction ne répondait plus. Il n’a pas pu tourner pour prendre la sortie. Il a finalement réussi à s’arrêter près de la sortie de Golbey-Dignonville. Il a commencé à évacuer les occupants. “Mais ça n’allait pas vite. Il y avait des personnes handicapées qui n’arrivaient pas  à descendre”. Des voitures se sont arrêtées. Ces personnes ont aidé à l’évacuation et ont donné à boire aux personnes évacuées. “On nous a fait passer sous la rambarde dans les ronces et les orties et on nous a dit de courir le plus loin possible du bus ! je me suis retournée et j’ai vu des flammes devenir de plus en plus hautes. Ça s’est embrasé et puis j’ai entendu une explosion”.

Accueillies à la Courtepaille

Les Sapeurs pompiers sont arrivés. 35 personnes mobilisées des casernes d’Épinal, Thaon-les-Vosges, Chätel-sur-Moselle, Remiremont, Dompaire, Charmes et même du SDIS de Golbey ! Les personnes ont été prises en charge et accueillie au restaurant de la Courtepaille. Elles ont été examinées et il n’y a eu qu’une  crise d’angoisse vite maîtrisée. Les rescapés ont pu se désaltérer et se remettre de leurs émotions, et cette fois, ils racontent qu’ils ont eu peur, très peur ! “Heureusement qu’on était moins que d’habitude. Avec 50 personnes, on n’aurait jamais eu le temps de sortir !”.

Tellement peur !

Ils veulent tous raconter. “On a cru qu’on n’arriverait pas à sortir ! Ça n’allait pas vite du tout ! ” . “On a eu peur d’y rester pour nous et pour les personnes handicapées qui avaient du mal à évacuer”. ils ont été secoués surtout parce que c’était une 2e édition. “On s’en rappellera de ce voyage !”. Certains d’entre eux ont perdu leurs bagages, leur papiers car dans l’affolement, ils n’ont pas pris leur sac à main. D’autres ont jeté la valise au loin pensant la préserver mais ils l’ont vue flamber ! Ils ont eu tellement peur, qu’être en vie leur suffit. Le reste, ils verront plus tard. Il faudra refaire la garde robe … “On s’en fout des valises !”. Ils sont au téléphone pour prévenir leur famille qu’ils s’en sont tirés vivants. Le reste, à ce moment là, compte peu !

Bagages et papiers perdus

Certains ont essayé de sortir leurs valises du bus. Un papa voulait récupérer “le doudou” de sa fille et son fauteuil d’handicapée. Du coup, sa femme, en voyant tout flamber a cru que son mari qu’elle ne voyait plus, était resté auprès du bus quand il a explosé. Elle en est encore choquée et a les larmes aux yeux dès les premiers mots. L’émotion l’étreint, mais sa fille, Justine, elle, tient à dire ce qu’il s’est passé. Justine était au fond. Elle a très vite senti la fumée et s’est mise à tousser. L’évacuation reste plus confuse dans les récits, chacun ne pensait qu’à descendre encore plus vite.

Un autre bus pour le rapatriement

François-Xavier Huguenot, Conseiller général d’Épinal, Henri Vouaux, maire de Jeuxey et Yves Camier, sous-préfet de Saint-Dié, étaient sur place, soulagés qu’il n’y ait pas de blessés. Un nouveau bus est venu de Ludres, chercher les rescapés encore secoués. Malgré ce qu’ils venaient de vivre, ils sont remontés vers 18h45 dans cet autre bus, un peu nerveux, mais résignés. Il fallait bien rentrer chez soi. Le vice-président de l’Association, Daniel Fabin,  était du voyage. Il a avoué n’avoir jamais vécu une telle situation, mais sa présence a facilité l’organisation du rapatriement.

Circulation bien perturbée

Sur la RN57, les pompiers ont de nouveau aspergé le bus pour être sûrs qu’aucun foyer ne risquait de reprendre lors de l’enlèvement. Les gendarmes de la compagnie de Remiremont sous l’autorité  du chef d’escadron Jérôme Robert, ont coupé la route jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de danger. Une déviation a été mise en place, puis vers 19h, une voie a été réouverte sur la RN 57.  Les agents de la Dir Est ont eu à faire avec le nattoyage de la chaussée. La circulation a été bien perturbée et les bouchons se sont allongés jusqu’à dégagement complet vers 20h30. Un voyage rocambolesque qui se termine à moindre mal. On a évité le pire !