A l’appel de la CFDT, les infirmiers, aides-soignants, personnels de santé et de l’insertion ont débrayé 1h cette après-midi, dans les Vosges comme partout en France pour dire STOP, faire savoir qu’ils n’en peuvent plus ! Tout se cumule réduction d’effectifs, rigueur budgetaire, restructurations multiples, … Ils croulent sous la charge de travail, les conditions de travail se dégradent, … ce n’est plus possible !
Le mouvement initié par la CFDT a été suivi par les fédérations FO, CGT, SUD et CFTC. Il a rassemblé environ 80 personnes à Épinal, une centaine à Remiremont, à peu près autant dans les hôpitaux de Saint-Dié, de Vittel et Neufchâteau et de Mirecourt.
Trop de …, pas assez de …
« Nous ne sommes pas des machines, nous sommes des êtres humains !». Trop de travail, trop d’heures, trop de patients, trop de polyvalence, trop de pénibilité, … pas assez de temps pour le patient, pas assez de matériel performant, pas assez de moyens, pas assez de formations, pas assez d’écoute …”
Vraiment pas supportable !
Les professionnels de la santé n’en peuvent plus et ils le dénoncent ! Ils ne peuvent plus tolérer la dégradation constante de leurs conditions de travail, pas plus que le manque de reconnaissance qui va de paire avec cet état de stress et de pénurie. Ils ont l’impression de porter tous les maux de la terre sur leurs épaules, de subir l’impatience des patients, qu’on leur demande la lune et qu’on leur fait porter la faute de tout ce qui va de travers.
Un malaise profond
Les professionnels de santé ne supportent plus l’implicite “Soigne et tais toi !” parce que des “soignants épuisés, ce sont des patients en danger !”. Le malaise est profond et l’inquiétude sur l’avenir réelle. Il y a de la souffrance au travail et surtout une lassitude immense. Ils sont fatigués de toujours faire face. Il y a une insatisfaction à devoir toujours aller plus vite, à ne plus pouvoir prendre le temps nécessaire pour réconforter un patient en détresse.
Perdu le sens …
Des situations qui conduisent à un inévitable “plus envie de travailler comme ça, parce que bientôt je ne pourrai plus me regarder dans le miroir d’avoir accepté ça ! ” “Ce n’est pas pour ça, que j’ai choisi ce métier !”. Les professionnels de santé refusent le “vite fait, mal fait”. Perdre le sens du travail, la motivation est dangereux. Sans qu’on s’en aperçoive, les patients deviennent des choses et les professionnels s’en veulent. C’est un infernal cercle vicieux qui devient intolérable quand vient s’y ajouter une légitime et sourde inquiétude pour l’avenir.
