Mon Pavillon et moi – Les projets émergent !
Ce soir, c’était un 2e point d’étape pour la démarche “Mon pavillon et moi” lancée le 2 juillet par la Communauté d’agglomération d’Épinal. Épinal est la première intercommunalité à l’expérimenter en France. L’idée est d’impliquer les habitants dans la rénovation énergétique et le mieux vivre ensemble.
Après le lancement à la Patinoire d’Épinal cet été, plusieurs réunions ont été organisées dans des quartiers ou des villages. Impulsées par des élus, elles réunissent des habitants et des acteurs du territoire, qui réfléchissent à ce qui peut être mis en place pour vivre mieux ensemble et pour mutualiser la rénovation énergétique de leur pavillon. Les quartiers Saut le Cerf et Razimont sont engagés à Épinal. Chantraine, Chavelot, Thaon-les-Vosges et Girmont ont suivi et récemment Golbey a rejoint la démarche.
70% du parc privé est énergivore
Le levier, c’est l’habitat. “On estime que 70% du parc privé de la CAE est énergivore“, commente Paul Raffel, président d’ALEC (agence locale de l’énergie et du climat). Les propriétaires de ces pavillons ont souvent peu de moyens et ne pensent pas pouvoir entreprendre des travaux de rénovation énergétique. Pourtant, ils gagneraient en confort, réduiraient leur facture de chauffage et rejetteraient moins de gaz à effet de serre. Ce serait bon pour eux et pour le climat.
Mutualiser les travaux de rénovation
Donc, la démarche les rassemble, les informe et tente de déclencher l’envie de cette transition énergétique. L’objectif serait de 200 logements par an sur le territoire de la Communauté d’agglomération d’Épinal pour un montant moyen de 20 000€ de travaux. Mais dans une rue, il n’y a pas qu’un logement qui ait besoin de rénovation ! Alors si les voisins se regroupent, échangent des conseils, des expériences, des adresses d’entreprises, c’est sécurisant !
Des travaux pour les artisans locaux
Et mieux encore, ils groupent leurs commandes, leurs livraisons, pour obtenir des prix, gagner sur l’empreinte carbone et raccourcir les délais de réalisation. Les prochaines réunions se feront avec un technicien de l’Alec. Ces travaux, c’est du boulot pour les artisans ! 10M€ seront investis sur le bassin de vie de la communauté d’agglomération d’Épinal. “Il y a 40M€ à aller chercher dans les années à venir“, insiste Stéphane Viry, conseiller municipal d’Épinal.
De la réparation aux jardins partagés
Le 2e axe, c’est le partage pour mieux vivre ensemble. A Saut le Cerf, le projet qui émerge est de créer un atelier d’auto réparation des objets du quotidien. Il faut encore caler les conditions de mise en oeuvre. 5 à 10 personnes se mobilisent autour de ce projet, qui pourrait déboucher sur une recyclerie ou un Repair café. Le second projet porte sur les déchets verts. Il s’agirait de s’organiser pour mutualiser du matériel, le transport à la déchèterie, installer un composteur collectif et envisager des jardins partagés.
Une collaboration entre habitants, élus et professionnels
A Épinal, on se propose également d’approfondir un projet d’écoquartier. Pour Chantraine, c’est le FabLab qui a la cote et à Chavelot, on parle de co-voiturage scolaire pour la rentrée 2016. Les villages envisagent un marché itinérant un jour par mois dans chaque commune.Tous ces projets en sont au balbutiement mais ils sont portés par des habitants motivés qui pensent que ça peut changer la vie. Et ils sont soutenus par des élus et coordonnés par des professionnels.
Une nécessité et une ambition
“J’ai été conquis, confie Stéphane Viry, pour le maire d’Épinal. Cette transition énergétique, c’est une nécessité pour la planète, pour nos enfants. c’est une obligation morale, économique. C’est un défi ! Le challenge de l’habitant, n’est pas seulement le sien, c’est aussi celui des élus et celui des acteurs et des professionnels ! C’est une histoire à écrire collectivement. C’est une ambition économique pour créer des emplois, trouver des activités émergentes. C’est une nouvelle forme de citoyenneté et tous ensemble on restaure la République”.
