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Nouvelle action en justice contre le chantier éolien de Belfays

“La forêt est devenue une zone industrielle”, déplorent Antoine Chonion de Paysage nature et patrimoine de la montagne vosgienne et Dominique Humbert de Biodiversit’Haies 88. En plus de défigurer la forêt, les 2 associations pointent les dégâts et l’insécurité que le chantier fait courir aux habitants et aux sites historiques. Ils entament une action en justice.

Ces routes desservent le chantier de construction des éoliennes et assureront par la suite la maintenance des machines. Elles verront donc passer d’innombrables camions de béton, les semi-remorques qui transporteront les éléments des machines, puis la maintenance des éoliennes.

Pas des routes provisoires !

“Ces routes n’ont donc rien de provisoire et seront encore là dans 20 ans. Il faut prévoir la possibilité de changer des pièces comme les pâles en cas d’incident grave, sans parler du démontage en fin de vie à moins que l’on envisage de les laisser rouiller sur place ! Il s’agit donc bien de l’industrialisation d’une vaste zone naturelle et forestière. Le paysage forestier s’en trouve totalement corrompu“, insistent les défenseurs de l’environnement.

Développement durable ou saccage routier ?

Pour ces amoureux de la nature, le chantier éolien en forêt doit faire prendre conscience “de l’inanité” de telles opérations.  Peut-on parler de développement durable quand on saccage la forêt pour y tracer des routes ? Pour eux, c’est clair, c’est non ! “Évoquer le développement durable dans ce cas est une escroquerie intellectuelle qui n’est pas sans rappeler les efforts produits par certains hommes politiques pour faire croire à leur honnêteté irrémédiablement perdue !“, s’insurgent-ils.

Danger électrique

Ils pointent également le non respect des règles de sécurité sur le chantier. “Les câbles électriques courent sur le sol sur plusieurs km et les poteaux de soutien sont constitués de simples planches clouées, qui passent au-dessus des chaussées. Ces installations font courir un danger aux usagers de la forêt“, dénoncent encore les 2 associations.

Une eau troublée

L’eau qui sort du robinet a une couleur rouge prononcée et elle est chargée de particules fines en suspension. Ce qui semble dû à une pollution probable des ruisseaux et des rivières par des boues de chantier. “Quelles seront les conséquences sur la faune et la flore aquatique ?”, interrogent-elles.

Défrichements qui débordent

La réalisation des routes, qui s’est faite en partie par l’élargissement de chemins existants, a nécessité le défrichement des abords. “A plusieurs endroits, ces défrichements ont débordé sur des parcelles privées sans que les propriétaires n’aient été sollicités, ni même prévenus“, dénoncent encore les 2 militants accompagnés des 2 frères victimes de ces débordements.

Un centre logistique sans autorisation

Autre entorse à la réglementation, d’après la direction des territoires, la société EDF Énergies Nouvelles aurait installé son centre logistique avec bungalows, stockage de matériaux, base d’assemblage, parking des engins sur une parcelle au cœur de la forêt, sans aucune autorisation. “De cette base, s’étale un vaste chantier en étoile sur plusieurs km”, remarquent les militants.

Des vestiges archéologiques mis en danger

Cette zone du Col des Broques, lieux de passage dominant le Col de Saales, est reconnu comme particulièrement riche en vestiges archéologiques.  Au lieu dit les 4 Bornes se situe un groupe de bornes anciennes, dont une antique qui marquerait la limites de frontières gallo-romaines entre les Triboques,  et sans doute les Leuques. 3 autres bornes marquent les limites de la Principauté de Salm. Les 2 associations estiment que ces bornes sont actuellement mises en danger par les engins du chantier.

Une action en justice

Un peu plus bas, des fours gallo romains ont été identifiés, attestant d’un habitat et d’une présence antique sur le site.  “Aucune mesure d’anticipation et à fortiori de conservation, ne semble avoir été prises. Toujours au Col des Broques, figurait un poteau frontière de 1870. Celui-ci semble avoir disparu depuis la mise en place du chantier“.  Les 2 associations annoncent qu’ils saisissent le préfet, la direction régionale des affaires culturelles et engagent une action en justice.

 

 

B.Boulay

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