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ONCFS – Ils hurlent aux loups !

Dans le cadre du suivi estival de l’espèce pour le plan national 2013-2017, les techniciens des services testent les zones où des loups ont été présents au moins 2 hivers, par des hurlements provoqués. Pour les Vosges, il semble qu’il y ait 2 loups, mais pas de reproduction.

Nous ne faisons un suivi que lorsque la présence des loups est permanente pendant au moins 2 hivers”, précise Catherine Lhote, déléguée régionale Nord Est de l’ONCFS. Sur les Vosges, la présence de 2 loups adultes est confirmée sur le Massif et l’Ouest du département.

Les 4 techniques de suivi dans les Vosges

Dans les Vosges, les 4 formes de suivi sont utilisées, à savoir les hurlements provoqués, le suivi de pistes et empreintes en hiver, le piégeage photographique et l’analyse biologique d’urine, défécations et poils. En 2012 pour la 1ère opération, 2 loups adultes avaient repérés. Lors du suivi suivant en août 2013, il y avait 2 adultes et des louveteaux. Et c’est lors du suivi d’hiver, que 4 empreintes différentes de 2 loups et 2 louveteaux avaient été repérées. “C’est difficile parce que quand la meute se déplace, tous mettent exactement leurs pattes dans la trace d’avant et on a l'(impression qu’il n’y a qu’un seul loup. c’est quand ils sentent du gibier qu’on peut trouver unaiguillage“.

Il ne s’agit pas de comptage !

“Il ne s’agit pas de comptage, insiste Benoît Clerc, chef de service départemental de l’ONCFS. C’est un outil technique pour détecter des présence mais il est impossible de compter. On peut parfois en déduire qu’il y a 2 loups quand les réponses proviennent d’endroits différents et trop distants pour que le loup ait le temps de se déplacer, mais c’est tout. Dans une meute (à partir de 2), on ne peut pas savoir combien il y a de loups”.

Un seul loup qui attaque beaucoup !

Donc quand deux loups adultes ont été décelés de manière durable, il est possible qu’ils se reproduisent. Et c’est tout l’intérêt du suivi estival. Il y aura alors un suivi hivernal pour suivre les pistes et les empreintes“, poursuit Catherine Lhote. Malgré les dégâts récents sur l’Ouest vosgien, 28 victimes dernièrement le 8 août à Remonville, il semble qu’il n’y ait qu’un seul loup !  Il attaque beaucoup, mais ne consomme que quelques kilos de viande.

Ce n’est pas le même loup qui se déplace

Les analyses ADN et les photos ne montrent qu’un loup gris et on ne sait pas si c’est une femelle ou un mâle, parce que les attaques sont décelées après un laps de temps et les traces ne sont plus suffisamment exploitables”. Ce qui est sûr, c’est que l’ADN du loup de l’Ouest n’est pas le même que celui du loup du massif. Ce n’est donc pas le même qui se déplace. Les analyses sont réalisées par un laboratoire spécialisé de Grenoble, mais pour des questions de coût, les analyses sont groupées et les résultats assez longs.

Le loup du massif se fait discret

“Dès qu’ils sont en meute, le loup a une préférence pour la faune sauvage, mais il ne semble pas y avoir d’attaques marquantes de gibiers”, constate encore Benoît Clerc. Le loup du massif se fait discret depuis l’hiver. Par contre, un loup solitaire va au plus facile. Depuis le 1er janvier, 76 attaques ont été constatées pour 218 victimes dont 197 indemnisées. “Dans l’ouest, il semble que le loup attaque parce qu’il a faim et devant la fuite des brebis, c’est un réflexe d’attaque qui l’amène à sauter sur tout ce qui bouge”.

Pour l’instant, aucune détection

Les hurlements sont imités par des agents et amplifiés par des cônes de chantier. Ils sont lancés à la tombée de la nuit d’un point élevé vers les forêts. Les gants travaillent par séquence de 30 secondes. Ils arrêtent 3 minutes et recommencent 3 fois. Puis ils attendent 20 minutes avant de recommencer. Une vingtaine d’agents ONF, ONCFS, des techniciens du Parc naturel et du centre de recherche et d’observation des carnivores, sont mobilisés sur les Vosges, le Haut-Rhin et le territoire de Belfort, parce qu’il semble qu’il y ait un déplacement des attaques vers ces 2 départements. Il y aura encore 2 séries de hurlements. Pour l’instant, il n’y a aucune détection sur les 2 mardis testés.

Des militants perturbateurs !

L’association Biodiversit’Haies 88, pensent que les détections servent à augmenter le nombre de loups à tuer. Ils ont organisé mardi 23 août, une perturbation pendant plusieurs heures des séances de hurlements provoquées. Les militants se sont dispersés sur une vaste zone et ont donné des concerts de cornes de brume et de chasse, afin de rendre inopérants les comptages assurés par les agents de l’ONCFS. Ils annoncent qu’ils recommenceront les mardis 30 août et 6 septembre prochains. Pour l’ONCFS, leur action n’a rien changé.

 

B.Boulay

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