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50 ans de statut de Prêtre ouvriers – Les mains dans le cambouis !

Samedi 20 juin, les prêtres ouvriers du Grand Est fêtent les 50 ans de leur statut (nouvelle autorisation après l’interdiction par Pie XII) au Parc de la Haye à Nancy. L’occasion de jeter un regard sur le chemin parcouru et sur ce qu’il reste à faire. Un choix de vie, pour donner du sens à leur engagement et être au coeur de la réalité.

Après avoir été interdit, le statut de prêtre ouvrier retrouve ses droits dans les années 1965, après le concile. L’Europe est en plein développement industriel. La vie est à l’usine avec les camarades et ce n’était pas les 35h ! Ils étaient à cette époque, une vingtaine dans les Vosges. Ils parlent du prêtre sacrifieur qui travaillent aux abattoirs, du facteur, de l’aide soignant à l’hôpitalet plusieurs dans la métallurgie … La plupart ont changé de métiers au gré de leur cheminement. “Aujourd’hui, on nous dirait qu’on prend le boulot d’un autre”, remarque Jean-Louis Didelot avec humour. 50 ans plus tard, ils sont tous retraités excepté un prêtre chauffeur de bus à Vittel, qui fait le ramassage scolaire et ils se comptent sur les doigts de la main.

Être avec

“On était plein d’ardeur. On voulait être avec tout le monde”, remarque André Romary.  “On avait besoin d’être avec, confirme Jean-Louis Didelot. On ne voulait pas aborder le monde en conquérant. C’est avec le peuple qu’on peut trouver du sens”. Un choix de vie qui interpelle …”J’ai rencontré un drôle d’oiseau, raconte Anne-Marie Bourgeais-Thomas, engagée dans l’aumônerie, un P.O (prêtre ouvrier). Ce sont des êtres responsables, plongés dans le monde. Les gens sont leur église. Je suis heureuse d’avoir fait leur connaissance. Ce sont des êtres qui ont besoin d’être actifs, de bouger et bousculer les choses“. Forts de leur foi et de leur force syndicale, ils secouent le cocotier, là où ça fait mal, chacun à leur manière.

“Le 1er combat, c’est contre l’indifférence”

Défenseurs des causes perdues, des populations exclues, des marginaux, ils enfourchent leurs chevaux de bataille et partent au combat. “Nous nous battons pour tous ceux qui essaient de rester debout”. “Jean-Louis, c’est un chevalier !”. Ils y trouvent leur raison de vivre, puisent leur force dans la solidarité. Ils ont la rage de changer les choses. “Le 1er combat, c’est contre l’indifférence, confie Jean-Louis. Ma mère ne supportait pas l’indifférence. C’est encore plus vrai dans un monde qui nivelle tout, dans un monde cassé où les gens souffrent du regard des autres et de ne pas trouver leur place”. Il se fait le défenseur des sans papier, qui arrivent chaque jour, paumés et rejetés, ne sachant où aller, ni à qui s’adresser. Inlassablement, Jean-Louis Didelot frappe aux portes jusqu’à ce qu’une s’ouvre.

Être écoutés pour exister

“Les gens ont besoin d’être écoutés, pour se sentir important, pour exister, explique Odile Thiriet, une soeur travailleuse familiale. Ils ont besoin de se trouver ensemble dans une action commune. La vie n’est faite que d’expériences et pour avancer, il faut avoir quelques clés de compréhension du monde”. L’occasion pour Jean-Louis Didelot de rappeler le combat d’Henri Perrin, prêtre ouvrier de Cornimont pendant la guerre : “La guerre a fait se rencontrer des gens qui ne se seraient jamais rencontré autrement”.

En prise avec le monde

“A l’époque, on entendait que les curés ne “foutent” rien, qu’ils “visitent” les épouses quand les hommes sont au travail” s’amuse André Romary, donc aller travailler avec eux, c’était plutôt bien vu. “Au Brésil, les gens .m’ont demandé ce que je venais faire là. Mais ils étaient honorés qu’un prêtre viennent travailler avec eux”, poursuit-il. Il a passé 48 ans avec Mission du France, dont la plus grande partie dans les Favellas au Brésil. Les prêtres ouvriers gardent le contact avec le “vrai” monde. Ils sont connectés, en prise avec lui pour faire bouger les lignes !

On a de la chance de vivre ce qu’on vit

Ils  ont la Niak et tissent un maillage, comme une grande toile d’araignée, qui relient les gens entre eux. Les prêtres ouvriers dispensent de l’espoir à ceux qui croient ne plus en avoir. Ils ont la pêche.  Pas question de se laisser entrainer dans un discours négationiste ! “On n’est pas dans une guerre des civilisations. Au contraire, on se construit les uns par rapport aux autres. Vivre le travail, la réalité de tous les jours nous rend sensibles aux réalités économiques et sociales. On reçoit beaucoup des autres. L’évangile est là dans la vie de chaque jour. On a de la chance de vivre ce que l’on vit“, conclut Jean-Louis Didelot. C’est ce qu’ils veulent partager dans cette fête du 20 juin à Nancy.

http://www.actu88.fr/event/les-pretres-ouvriers-de-lest-fetent-leur-50-ans-1965-2015/

 

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