Recruter autrement – Les chômeurs invitent les recruteurs à leur table !

Pôle Emploi a décidé de changer de formule. Ce forum-ci, 13 candidats des quartiers prioritaires sont installés à leur table et ils voient défiler les employeurs intéressés ! Ils s’y sont préparés depuis le 20 avril et affichent leurs atouts avec aisance.

Sur 100 candidats des quartiers, il n’en est resté que 15 très motivés. Certains ne se sentaient pas prêts, d’autres n’étaient pas aussi disponibles qu’il le fallait.  Mais les 15 partants y sont allés à fond. Ils ont travaillé pendant 2 mois sur leur compétences, leurs atouts, sur ce qu’ils allaient mettre en avant. Tous ont répété leur CV vidéo. Pas facile de choisir ce qu’on veut faire passer en quelques minutes ! Pas facile de se tenir devant la caméra …

Ils ont appris à se vendre

Ils ont appris à exprimer ce qu’ils sont, à garder l’essentiel, à mettre en avant des qualités qui vont faire la différence et aussi à se tenir.Dans ces cas-là, on a des mains dont on ne sait que faire, une tête qui pèse et un sourire figé. Mais en apprenant à se connaitre, ils ont pris confiance en eux. “Le CV que j’ai aujourd’hui, y a pas photo avec celui d’avant. Je ne savais pas non plus faire une lettre de motivation. Maintenant, je suis plus à l’aise”, témoigne Renato, qui cherche un poste de magasinier. Il intéresse les agences d’intérim.

Le savoir être

Il y a de plus en plus de chômeurs. Les chiffres explosent. Qu’est-ce qui va faire la différence ? “Le savoir être“, répond Carole Ranieri, conseillère Pôle Emploi. Les candidats ont travaillé leur image. Ils ont appris “à se vendre”. “Presque trop !” s’amusent Sandrine Poirot de chez MGE et Pauline Bidal Agence Temporis. On a envie de voir ce qu’il y a derrière l’aisance rôdée“. Mais elles apprécient de ne pas avoir 60 candidats qui défilent sur la journée comme dans les bourses du travail. “On a plus de temps à leur consacrer. On peut se poser et échanger. J’ai rencontré Mr Mattler, il n’aurait jamais osé postuler chez MGE”

Des qualités en phase avec l’entreprise

Toutes deux confirment que le feeling joue pour beaucoup dans le recrutement et les compétences secondaires. “Un conducteur par exemple ne va pas faire que conduire. Il doit savoir charger, décharger son camion, organiser son temps, son planning et partir toute la semaine. C’est tout ça qu’on va chercher à percevoir“. Nasser a peu d’expérience, mais il convainc autrement. “Il est souriant, adaptable, disponible et on a d’excellents retours pour lui“, confirme la conseillère. Le savoir être doit être en phase avec les attentes de l’entreprise.

C’est le genre d’attention qu’on attend

Aujourd’hui, les candidats apprécient d’être du bon coté de la table ! Ce sont eux qui reçoivent. “On est plus à l’aise à cette place“, reconnait Renato. Caroline est enthousiaste : “C’est le genre d’attention qu’on attend, c’est super ! On a l’impression qu’on fait attention à nous. On est en confiance et on rencontre les recruteurs dans un état d’esprit favorable. Mais on espère des entretiens plus formels à la suite”. Caroline avoue être morte de trac, mais avec les simulations, elle a compris que ça ne se voyait pas. Ça l’a rassurée.

Les petites rivières font les grands fleuves

On essaie de se situer dans un échange, même si c’est plus facile à dire qu’à faire. On apporte des compétences et l’employeur en cherche. On sent que le travail nous fait avancer”, précise Caroline et être du bon coté de la table y aide ! “Dommage qu’il n’y ait pas plus d’employeurs qui se soient déplacés”, regrette Aurore. Un bémol qui s’explique par la conjoncture. Il n’y a pas tant d’entreprises qui recrutent. ! Mais Alain Humbert, directeur de l’agence des Voivres, est prêt à recommencer dès que possible. “13 candidats, ce n’est pas beaucoup mais c’est déjà 13 ! Les petits ruisseaux font les grandes rivières !”.

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