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Refus de la misère – “On n’est pas là pour marcher tout seul !”

La misère loin de régresser, gagne du terrain ! Dans les cités, on la vit massivement, mais la solidarité reste l’âme de ces quartiers. Une après-midi pour y réfléchir et en parler à partir du film d’Édouard Carrion réalisé à la Source à Orléans dans le cadre d’un atelier d’écriture.

Le film “On n’est pas là pour marcher tout seul” commence sur une série de clichés. L’homme tient les cordons de la bourse et sa femme doit se contenter de ses choix. Donc, pas de dictionnaires pour la fille et pas de travail pour la mère ! Pourtant, ils n’arrivent pas à boucler chaque mois, et pour arranger le tout, le père a prêté à son ami, de l’argent qu’il n’arrive pas à récupérer.

Seule

Élodie arrive de la campagne et ne comprend pas l’anonymat de la cité. Comment peut-on mourir chez soi sans que personne ne s’en aperçoive ? Elle va frapper chez ses voisines pour essayer de comprendre. Au coeur du film, l’isolement. L’isolement de cette vieille dame morte toute seule depuis une semaine, l’isolement de Janine qui se retrouve toute seule sans activité et sans sa famille.

Mais qu’est-ce qui fait courir le monde ?

Isolement d’Élodie qui ne parvient pas à comprendre qu’on puisse être seule au milieu de tout ce monde, isolement du père mal dans son boulot qui n’arrive plus à faire face aux dépenses de sa famille mais ne peut déchoir à son rôle de chef de famille, isolement de sa femme qui a été écartée de la gestion mais prend en pleine face la situation désastreuse et à qui on assène “qu’elle est adulte et responsable” !

La parole est à la défense

Des drames de la vie comme il en nait chaque jour dans une cité. La Source est un quartier stigmatisé d’Orléans, qui fait peur parce que des jeunes désoeuvrés y ont fait du rodéo et créé un sentiment d’insécurité. “Le film a été co-écrit avec des habitants du quartier, avec un groupe de drôles de dames isolées et en recherche de liens sociaux”, explique le réalisateur, Édouard Carrion.

Une version qui sonne juste

Il y a du rire, de l’émotion, de l’amour, de l’amitié, de la justesse dans ces tranches de vie. “C’est une fiction bâtie sur des problèmes réels. Il y a 2 comédiens professionnels, des comédiens amateurs et des habitants, mais c’est une belle réussite. C’est un film à tout petit budget, mais ils peuvent en être fiers”.  Les solutions s’esquissent avec les liens qui se tissent … et le film parle aux gens des cités, parce qu’il dit la vie, l’entraide, les ressources de ces hommes et ces femmes.

Des parcours difficiles

Quand j’ai commencé l’atelier, j’ai rencontré des parcours de vie très difficiles. Ces femmes et ces hommes étaient fâchés contre la société. Beaucoup ne votaient plus et considéraient que les pouvoirs publics ne leur laissaient aucune chance. La première séance, en racontant leur histoire, elles se sont mises à pleurer …”, raconte Édouard Carrion. Et puis elles se sont prises au jeu et le projet a été le ciment qui les a reliées entre elles. L’espoir est là.

La main tendue

La petite flamme de l’autre qui tend la main, écoute ou sourit quand la situation est trop écrasante.  La solidarité. “On croyait notre vie foutue et quelqu’un vous aide à vous relever, témoigne Jean-Pierre, qui revient du village Initiative à Paris avec ATD, où il a assisté “à des conférences émouvantes, des rencontres formidables, malgré les récits de situations dramatiques”.

Des associations qui vous ouvrent des portes

“Mais un toit et à manger ne suffisent pas, il faut plus. Il faut pouvoir lire, comprendre pour résister aux séismes qui vous secouent. Il faut des associations.”  Un avis partagé par le réalisateur : “Requalifier les immeubles et le quartier, c’est bien, mais ça ne suffit pas, il faut travailler avec les gens. Quelqu’un à qui on fait confiance peut tout faire“. C’est ce qu’a permis ce film. Une parole, un regard, un débat …

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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