Société liquidée en avril 2012 et reprise par ses salariés, GICO affirme par sa présence au Salon de l’habitat, que l’aventure se poursuit et que la SCOP est prête à gagner le challenge du développement.
GICO est une entreprise de Xonrupt-Longemer, qui propose des maisons bois sur-mesure auprès des particuliers. « C’est une petite entreprise qui existe depuis 40 ans et est reconnue pour son savoir-faire, explique José Gonçalves, nouveau gérant de la société, fier d’annoncer : « Nous en sommes depuis la reprise, à la 9e réception de travaux et toutes sans aucune réserve, preuve de l’excellent travail effectué »
Le coup passa si près que le chapeau tomba
En janvier dernier, coup de semonce, la société, par manque de trésorerie, est mise en redressement judiciaire. Les salariés sont effondrés. « Une société, c’est avant tout une histoire humaine », constate le nouveau dirigeant. Et là, l’histoire prenait des allures de cauchemar. Volonté de diversifier, mauvais choix, c’est la stratégie qui avait mis en difficulté l’entreprise, pas sa capacité à produire, les salariés en étaient sûrs.
Début mars, c’est un ouvrier qui a l’idée de constituer une SCOP. Il convainc 24 d’entre eux. C’est parti, ils reprendront la société.
« GICO, ça nous tient aux tripes »
Ils y mettent leurs droits au chômage et se font aider par l’Union Lorraine des SCOP pour créer leur société coopérative et participative. « S’ils ne nous avaient pas guidés et soutenus dans la démarche, peut-être n’aurions-nous pas abouti. C’est le parcours du combattant », reconnaît José Gonçalves, qui partage la gérance avec Marie-Luce Crouvesier, chargée de la comptabilité.
Depuis 5 mois, l’entreprise tourne plutôt bien. Le dossier tenait la route, le carnet de commande promettait de l’activité pour 10 mois. La Région les aide, la Communauté de communes de Saint-Dié aussi et les banques ont suivi. Le projet de rachat est passé.
Fournisseurs et clients suivent
Mais surtout, comme le souligne José Gonçalves : « les fournisseurs nous ont fait confiance et nous ont consenti des délais de paiement qui nous ont permis de dégager une trésorerie suffisante pour relancer l’activité ».
Aujourd’hui, ils sont sur le Salon de l’habitat, fiers de montrer qu’ils continuent et prêts à prendre de nouveaux contacts et de nouvelles commandes. Ils travaillent pour l’avenir, même si, pas plus que les autres entreprises du Salon, ils ne sont sûrs de rien.
Une magnifique expérience humaine
« Etre associés leur a donnés du peps. Les salariés ont une super motivation. Ils travaillent pour eux », se félicite José Gonçalves. Tous sont fiers de n’avoir perdu aucun client. Ils feront le nécessaire pour en gagner de nouveaux. Leur objectif : réaliser 40 maisons par an.
« J’ai eu des moments de doute, conclut José Gonçalves, Je dois faire en sorte que la lumière reste allumée, mais aujourd’hui je dis que c’est une magnifique expérience humaine à vivre ».
