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Sans Papiers – Expulsés juste avant leur audience, où sont les droits de l’homme ?

Le Collectif des Sans Papier s’indigne des pratiques récurrentes d’expulsion. Plusieurs familles très bien intégrées, sont arrêtées pour être reconduite dans leur pays juste 3 ou 4 jours avant leur audience, sans avoir eu le temps de faire valoir leur droit de recours. La décision vient du préfet qui pourrait très bien choisir d’attendre le résultat de ces audiences.

Le Collectif énumère les exemples : “Le 15 mai dernier, Florent Omari a été arrêté au foyer de la rue de Cendrillon, conduit au centre de rétention de Metz et embarqué dans un avion pour l’Albanie 3 jours avant le passage à la Cour nationale du droit d’asile où il était convoqué le 19 mai ! Après des mois à se battre pour faire comprendre à l’administration que la première décision de l’OFPRA n’était jamais arrivée jusqu’à lui, il avait obtenu que son dossier soit étudié par la Cour nationale du Droit d’asile. On ne lui en a pas laissé le temps“.

Retour vers la mort ou clandestinité, vous choisiriez quoi ?

Pour ces personnes qui veulent régulariser leur situation, il n’y a plus que 2 solutions et aucune n’est satisfaisante, ni même humaine. Soit ils prennent l’avion et retournent dans leur pays, mais s’ils se sont enfuis, c’est parce qu’ils y étaient menacés. Personne ne quitte son pays et tout ce qu’il a, sans craindre pour sa vie ! On les renvoie se faire tuer. De toute manière, ils n’ont plus d’argent pour tenter de revenir une nouvelle fois, puisqu’ils ont déjà tout donné à leur passeur. Soit ils fuient et vivent en clandestins, mais là encore, qui peut vivre en craignant toute relation par peur d’être dénoncés ?

L’expulsion, c’est le désespoir  !

Pour eux, cette décision d’expulsion, c’est le désespoir !  Cette semaine, c’est Avdullah Llapashtica qui doit être expulsé. Il est arrivé il y a 2 ans du Kosovo. Il a une amie et se renseigne sur les démarches pour se marier. Monique témoigne de ses efforts pour apprendre à parler correctement le français. Il a également un contrat de travail par l’agence Temporis pour la SARL Devosge à Dijon, où se trouvent sa mère et 4 de ses frères et soeurs, mais lors du renouvellement de son récépissé, l’autorisation de travail a  été supprimée ! Par décision du préfet, il devrait être dans l’avion ce 13 juin pour repartir au Kosovo. Il en est complètement paniqué !

Le danger vient aussi des forces mafieuses

Cette semaine encore, une famille très bien intégrée à Thaon-les-Vosges a été convoquée à la gendarmerie en vue d’une reconduite imminente en Albanie. Ils sont depuis 3 ans en France. Leur petite dernière Jessica est née dans les Vosges il y 4 mois. Les 2 autres enfants, Kristina 10 ans et un garçon de 8 ans vont à l’école et ont d’excellentes notes. Ils ont une audience au Tribunal administratif de Nancy vendredi. En cas de rejet, ils seront condamnés à être des errants, juste parce que leurs persécutions ne sont pas le fait d’un État, mais de la mafia.

Juste sauver sa vie et celle de sa famille…

Une autre famille de Rambervillers avec deux jeunes enfants est sous le coup d’une menace similaire, alors que le papa a subi en Albanie plusieurs agressions par balle. Il a dû recevoir une greffe de peau et reste sous suivi médical, mais il lui est dit que ces mêmes soins sont accessibles dans son pays et qu’il n’a pas de raison de rester en France. Juste celle de sauver la vie de sa famille … Enfin, Zakaria du Bangladesh est sommé de se rendre à Paris pour retirer un laisser-passer consulaire en vue du retour dans ce pays. “L’ambassade dissuade les Français de s’y rendre, c’est bien la preuve de l’instabilité de ce pays et des risques qu’il fait courir aux ressortissants qui y retournent“, s’insurge Jean-Louis Didelot, porte-parole du Collectif.

Obligés de demander des tampons de reçu

Sans compter toutes les tracasseries administratives, les timbres qui représentent une fortune pour ces familles, leur sont demandés plusieurs fois, parce qu’on prétend qu’elles ne les ont pas déposés. “On est obligés de tout photocopier avec un tampon de reçu de l’administration pour prouver qu’ils ont été déposés. Quand on maîtrise la langue, on arrive à argumenter, mais quand on commence à la parler, ça dépasse largement les compétences courantes”. Le Collectif les accompagne, mais le Pays des droits de l’homme a une drôle de façon d’appliquer ses valeurs. Dans un département en déclin démographique comme les Vosges, quelques familles bien intégrées pourraient rendre un peu de peps au territoire !
OFPRA : Office français de protection des réfugiés et apatrides

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