Jannah Theme License is not validated, Go to the theme options page to validate the license, You need a single license for each domain name.
Politique

Social : témoignage – « Une carotte pour avancer »

Nelly Pierrat, est en insertion aux Jardins de Cocagne. Elle est animatrice pour l’éducation à l’environnement et s’occupe de quelques nouvelles ruches en plus des légumes bio. Elle a trouvé sa place.

Maman d’une fille trisomique, elle avait fait de la représentation, tenu deux bars et se retrouvait sans emploi, la cinquantaine passée. Sortie du circuit et sans trop d’espoir d’y retrouver une place.

Rien pourtant ne la prédestinait à ce poste.

« Je ne voulais pas me présenter. Ce n’était pas ce que je connaissais, raconte-t-elle. Mais ma référente RSA a insisté. Elle me voyait bien aux Jardins de Cocagne. J’ai fini par postuler et j’ai été retenue ».

Elle y est depuis 4 ans et demi et ne veut plus voir ailleurs.

« Ca a changé ma vie »

Elle en aime le coté nature, les rencontres, la diversité.

« Quand on m’a présenté le projet Ruches, je m’y suis mise », dit-elle, simplement.

Tous les vendredis, les jardins de cocagne font un marché bio et un apiculteur vient y vendre ses produits. « Il nous a expliqué le fonctionnement d’une ruche et ça m’a fasciné ». Cette organisation l’impressionne.

« J’ai appris plein de choses. C’est stimulant de découvrir de nouveaux domaines. Moi, j’ai besoin d’une carotte devant pour avancer».

Des rencontres

Elle est à l’aise dans la rencontre avec les gens. Elle aime trouver des applications de jardinage pour les enfants des écoles ou des Centres de loisirs, cherché des bricolages simples à faire avec les personnes handicapées de l’APF ou expliquer tout simplement la culture bio aux visiteurs.

« Ce sont des publics différents et c’est passionnant. J’adore ça »

Maintenant, elle y ajoute les ruches. « Ça ne m’a pas rebuté. Je n’ai pas peur des abeilles. Je trouve leur mode de vie fascinant ».

Trouver sa place

Ici, elle est quelqu’un qui a des connaissances à partager et c’est valorisant. « Je parais gaie, avoue-t-elle, mais c’est une façade. Ma fille est en foyer, et je suis toute seule. Aux jardins de Cocagne, c’est un peu comme une famille. Je fais 26h mais j’en ferai bien plus. Je renâcle à prendre mes jours de congés ».

Travailler aux jardins de cocagne lui permet de se sentir utile, compétente. Elle a sa place.

« Ce n’est pas l’appât du gain. Avec 26h, on vit tout juste. Mais ici, j’ai un panier de légumes, je mange sur lace pour très peu cher. En faisant attention, j’y arrive et j’ai la qualité de vie »

Petits plaisirs du quotidien

Ce qu’elle appelle « qualité de vie », c’est un travail où elle se sent bien, des relations humaines satisfaisantes, l’impression d’avoir quelque chose à apporter et ça n’a pas de prix. « Je serai plus jeune, réfléchit-elle, peut-être aurais-je plus d’ambition, mais j’ai eu tellement de déceptions, que les petits plaisirs du quotidien me suffisent ».

Les émotions, elle les trouve dans « le sourire jusqu’aux oreilles » de la personne handicapée à qui elle amène « quelque chose de l’extérieur, » ou la fierté d’un enfant qui a réussi sa plantation.

En 2013, elle aura fait le maximum autorisé par les contrats aidés, elle n’a pas envie d’arrêter. « Je pourrai toujours être bénévole, confie-t-elle et poursuivre ».

 

 

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page