Une enquête qui durait depuis 18 mois, partie du quartier Kellermann à Saint-Dié-des-Vosges a abouti à la mise en examen de 8 personnes et 4 autres sont placées sous contrôle judiciaire pour un très important trafic de cocaïne et cannabis. “Un système de criminalité organisée”, commente le procureur, Étienne Manteaux.
Mardi dernier, 13 personnes étaient interpellées. La garde à vue a été prolongée jusqu’à 96h pour 4 d’entre eux. 8 ont été déférés et 4 personnes placées sous contrôle judiciaire. Lors des perquisitions ont été saisis 400gr de Cocaïne, du cannabis, 270 000€, des véhicules (3 Porsche cayenne, 1 Land Rover, 1 Mercedès, 1 moto Kawasaki) et 2 armes de poing (soumises à autorisation) et 3 carabines.
Une affaire de criminalité organisée
“Cette affaire sort du lot d’affaires qu’on traite habituellement sur les Vosges, souligne Étienne Manteaux, par l’ampleur du trafic, les flux d’argent concernés et les résultats des enquêteurs. Le patrimoine saisi se monte à près de 500K€. On change de niveau. Les affaires traitées en règle générale sur les Vosges sont des affaires éclatées, là, on est face à une criminalité organisée avec une logistique, des flux importants et des gens qui ont des magasins qui servent certainement de couverture pour les aller-retours en région parisienne”.
105 personnels pour démanteler ce réseau
La cocaïne arrive du sud de l’Amérique. Les fournisseurs sont en Région parisienne et les trafiquants vosgiens ont organisé un réseau de diffusion sur le département. Pas moins de 105 personnels ont été engagés sur cette affaire, dont 23 des Vosges, 23 du SRPJ de Nancy, 20 du GIR mobilisés en Moselle, Meurthe et Moselle et Vosges, une équipe cynophile de gendarmerie dont le chien a découvert l’argent caché dans des baffes, 10 du Raid de Nancy et 10 du Raid de Strasbourg et la brigade de recherche de Metz.
Une économie souterraine importante
150 consommateurs ont été entendus. “On est sur des publics socialisés entre 30 et 50 ans, remarque le procureur, des restaurateurs, des boulangers, des cadres … La cocaïne est un stimulant dont on ne voit pas les dévastations immédiatement”. Le GIR pour sa part a travaillé sur 53 consommateurs et sur l’économie souterraine, l’enquête sur les comptes bancaires et tout ce qui va permettre de saisir les avoirs. Étant donné que les trafiquants fonctionne à flux tendu, il n’y a plus de stock de drogue et il faut mettre en évidence le trafic par d’autres preuves.
Des biens saisis qui servent à la lutte Anti drogue
“Cette saisie gêne souvent plus les trafiquants que la prison, parce que comme ils sont organisés, le trafic peut continuer, alors que sans les avoir, ils n’ont plus les outils nécessaires. Ils doivent tout reconstituer. Une fois saisis, les biens vont à l’État et servent à alimenter le fonds de concours anti drogue et à fournir du matériel aux équipes”.
Un trafiquant connu et déjà condamné
Les 2 principaux mis en cause ont 35 et 31 ans, leurs complices 37 et 26 ans. L’un d’eux à la tête du réseau était connu. Il avait été pris et condamné à 3 ans de prison ferme en juillet 2012, suite à une opération menée par les douanes espagnoles. Le trafic démantelé tenait une zone bien organisée sur le quartier Kellermann qui fonctionnait 24h/24h, 7j/7j. Le trafic portait sur 200 à 500gr de Cocaïne par semaine, estiment les enquêteurs, vendus entre 80 et 100€ le gramme”.
Une affaire liée à des violences graves
Cette affaire est liée à des violences extrêmement graves. “Quand les consommateurs ne payaient pas assez vite, les petites mains n’hésitaient pas à couper un bout de doigt en représailles ou à frapper à coups de marteau. Ce sont des faits très graves. Ce dossier avait été sorti dans un premier temps, mais il est lié”, dénonce le procureur.
