Uxegney – Michel Heinrich artisan menuisier de quelques heures

Cet après-midi, c’est au tour de Michel Heinrich, député maire d’Épinal, de s’immerger dans l’atelier de la menuiserie Claudel à Uxegney. Il a dû tomber la veste et s’essayer aux machines dans le cadre de la semaine de l’artisanat et l’opération “Artisan d’un jour”.

L’entreprise date de 1932. C’est la 3e génération. Roger Claudel, le grand-père, travaillait le bois du pays qu’il sciait lui-même, pour aménager les maisons. “À cette époque, quand on avait besoin d’une pièce ou d’un objet en bois, on allait voir le menuisier du village. C’était une évidence, remarque Hervé Claudel, petit fils et dirigeant actuel. Aujourd’hui il faut communiquer, promouvoir et aller chercher les clients, c’est un second métier”.

A l’ère des “moins disant”

Par contre, les menuisiers au savoir faire établi sont appelés pour intervenir sur des constructions qui vieillissent mal, parce que les prix ont été tirés au maximum pour remporter l’appel d’offres. “Nous, on ne passe pas lors de l’appel d’offres parce qu’on fait de la qualité et qu’on est toujours trop cher, mais d’autres sont prêts à baisser les prix, parce que avoir sa camionnette sur un chantier de la ville, c’est une bonne publicité.”

Il faut savoir se vendre

Positionné à 90% sur le système du particulier, Hervé Claudel constate que dans le domaine du bois, le bouche à oreilles ne suffit pas, car on ne fait pas un escalier ou un plancher tous les mois ! Il faut donc arriver à se vendre et être là où il faut au bon moment. “Mais pendant ce temps-là, on ne travaille pas”. La Menuiserie Claudel est une entreprise familiale, qui emploie un seulcompagnon, Dominique Aubert, depuis 19 ans et Anne Blosse, la soeur à temps partiel pour la gestion administrative.

Valorisation des déchets

L’entreprise s’est modernisée. Elle s’est mise aux normes et a investi dans la valorisation des déchets. Un système aspire les poussières de bois et les agglomère pour en faire des cylindres pour le chauffage. La menuiserie propose tous les ouvrages de bois sur mesure. Elle dispose depuis 25 ans d’une machine à séchage pour des planches de 5,20m de long. Avant, elle avait sa propre scierie, mais aujourd’hui, elle achète ses bois à la société coopérative des artisans du bois de Thaon-les-Vosges.

La qualité du Savoir faire

Ce qu’apprécient les particuliers clients de la Menuiserie, c’est que leur projet soit suivi de A à Z avec les plans, les esquisses. “Ils voient que c’est réfléchi avec des croquis à la main, commente Hervé Claudel. Ça permet souvent de voir des difficultés qu’on ne décèle pas à l’ordinateur”.  Il y a les conseils, les modifications parfois, les ajustements et la qualité de l’exécution.

Aléas des certifications

L’artisan, qui a demandé les certifications RGE, constate qu’il est plus facilement agréé RGE pour poser une fenêtre achetée chez un fabriquant, et pour laquelle il n’a aucune traçabilité, plutôt que pour ses propres fenêtres qui doivent être testées par le CRITT bois avant d’obtenir le label. Pas très encourageant pour un artisan qui apprécie le travail bien fait. Une réalité que Michel Heinrich a touché du doigt en direct durant quelques heures.