Val d’Ajol – De Buyer veut un rond-point

L’entreprise De Buyer se modernise. “Les camions reculent sans cesse dans le virage. Ils n’ont aucune visibilité et il y a du monde qui passe“, explique Jean-Noël Mathieu, directeur général adjoint et responsable du bureau d’études. La solution ? Un rond-point qui desservirait la scierie et De Buyer et un pont sur la rivière, mais le montant est élevé. D’où la demande d’aide à l’État et la visite du préfet.

Hervé De Buyer porte toujours son entreprise avec enthousiasme. C’est lui qui guidait la visite du préfet, Gilbert Payet. L’occasion de raconter l’histoire familiale depuis 1830, la traversée des guerres et le courage de l’arrière grand-mère qui a repris l’usine et tenu entreprise et fratries de main de maître. Ou encore comment elle a échangé la liberté de son mari embastillé contre des boulets de canon ! On a de la ressource dans la famille !

Un musée des savoir faire anciens

Les bâtiments étaient en bois à l’origine et l’usine fonctionnait par la force hydraulique avec une roue à aube et c’est la rivière qui l’avait attirée dans la vallée.  Ils ont été reconstruits en pierre avec une petite vierge d’origine pour les protéger. L’entreprise prévoit de transformer le bâtiment de gauche en musée et celui de droite pour montrer les savoir-faire anciens.

Des histoires d’usine !

“De Buyer, c’est une histoire familiale de plusieurs générations, explique Hervé De Buyer avec foi. Ce sont des valeurs et des histoires d’usine. L’entreprise a su forger un savoir faire à partir d’un savoir être”. Il parle de métier passion, d’inventions et de participer à l’évolution de la société. Pas de doute, produire des casseroles a du sens pour lui !

5 en France

A l’époque, quand j’ai repris, il y avait 52 fabricants de casseroles, aujourd’hui, il n’y en a plus que 5 en France”, confie-t-il.Et de raconter la réflexion d’un agent des services de l’État venu expliquer la réforme des 35h : “Des industries comme celle-là, il ne devrait plus en exister !”. Mais les salariés semblent heureux d’ y travailler et rien n’empêche de penser autrement !

De l’artisanat industriel

De Buyer utilise 2500 Tonnes de matières premières par an, de l’acier, de l’inox, de l’aluminium du cuivre et quelques multi-alliages. Ils reçoivent également 30 tonnes de silicone pour les moules à pâtisserie dont le process est breveté, et du carbone pour les manches de couteaux. “De Buyer est une manufacture, déclare Hervé De Buyer. On y fait de l’artisanat industriel. Les salariés travaillent de leurs mains”.

324 modèles de poêles à frire

3000 produits, 9000 références et des ustensiles de cuisine qui  varient d’un diamètre de 4,5 cm à 1,5m ! De Buyer compte 324 modèles de poêles à frire ! Dans l’atelier emboutissage, tournent encore des machines anciennes à courroie pour fabriquer et ajuster les ustensiles de grande taille. Plus loin, les ateliers sont modernes et automatisés. 5M€ ont été investis l’année dernière pour 5000M2 d’ateliers opérationnels. Mais c’est le travail à la main qui fait toute la différence ! “De Buyer est une industrie de main d’oeuvre” définit le dirigeant.

70% pour les professionnels

Le matériel de pâtisserie représente 50% du chiffre d’affaires. De Buyer fournit 70% des professionnels et 30% de particuliers dans le monde entier. L’attention est portée sur la porosité des récipients pour aider à l’alchimie des ingrédients, quitte à aider le métal par un rainurage presque invisible. L’entreprise produit 3 millions de produits par an.

Des lignes automatisées et finition main

C’est assez impressionnant de voir la fabrication d’une bassine écumoire à partir d’une plaque circulaire étirée. au 2/3.  Un peu plus loin sur le circuit, Dominique ajuste les manches en cuivre à la main. Sur un autre poste, un autre peaufine le polissage. Puis, les produits sont nettoyés dans de gigantesques machines à laver, enduits à la cire d’abeilles, lustrés et emballés.

Une bonne collaboration

Les salariés ont le sourire ici, souligne Hervé De Buyer. Il y a une bonne coopération entre les cols blancs et les cols bleus. ils nous donnent des idées pour améliorer. Ce n’est pas une révolution mais ce sont des innovations qui améliorent la gamme et font notre réputation”.

50% à l’export

L’export représente 50% du chiffre d’affaires. “La french Touche exporte un savoir vivre”, commente encore le chef d’entreprise.”Dans 5 ans, 50% des produits seront obsolètes, c’est à vous les jeunes de créer la suite, plaide-t-il. En temps de crise, on s’en sort par le travail alors si on peut le rendre agréable, c’est mieux !“. Une philosophie qui a l’air de fonctionner puisque l’année prochaine, De Buyer envisage de doubler l’espace logistique un peu à l’étroit aujourd’hui et d’avoir son centre de recherche.

Allégez nos charges !

Reste un léger désaccord avec le préfet sur la diminution des charges. “On n’a jamais fait autant !” défend Gilbert Payet. “Pas encore assez  pour être concurrentiels ! “, rétorque fermement Hervé De Buyer. “Mais la dette est réelle et on ne peut pas demander que seuls les ménages modestes portent l’effort à faire !“, s’enflamme le préfet. Conclusion du chef d’entreprise : ” Vous voyez, chez nous, on peut discuter !”.

 

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