Valéry Magnan, un artiste de l’ombre qui rend à vos tableaux toute leur âme !

Valéry Magnan restaure les tableaux et réalise des copies à la manière du maître. Un artiste de l’ombre qui trouve son plaisir à être cet autre le temps de l’oeuvre et à ressentir ses émotions pour les retransmettre. Dans son atelier rue des Soupirs à Épinal, il travaille à rendre à votre tableau son âme et son prestige !

“Mon grand-père était une gueule cassée, explique-t-il et j’étais fasciné par la chirurgie réparatrice et par l’anatomie.  Au collège, quand j’ai dû faire mon stage, il n’était pas possible d’aller à l’hôpital voir la chirurgie. Comme je peignais, j’ai demandé au magasin “À l’Atelier” d’Épinal, qui proposait du matériel pour les Beaux arts, de m’accueillir, et là j’ai découvert la restauration de tableaux. C’était la révélation, une évidence. Je me suis senti dans mon élément“.

Une incursion dans le génie

Il aime cette plongée dans l’histoire, cette incursion dans le talent du peintre, se fondre dans le génie quelques instants et devenir l’autre. “C’est plus viscéral que raisonné, confie Valéry Magnan. Il y a une émotion forte. Un tableau, c’est physique, c’est sensuel, on le touche, on le caresse. Il y a une sensation organique avec les pigments”.

Solitaire dans l’extrême

C’est un métier qu’on fait en solitaire, mais ça ne le gêne pas. “Les sports d’équipe me gonflent !” s’exclame-t-il. Il est plutôt l’homme des défis. Ce qu’il veut c’est se mesurer à lui-même, aller plus loin, se pousser dans ses propres retranchements. “Plus, c’est difficile, plus c’est excitant, les sommets ou rien !”. Valéry Magnan avoue avoir une tendance extrême sous son verni posé, rigoureux et d’une patience à toute épreuve. Le volcan sous la croute terrestre …

Retrouver la vie originelle de l’oeuvre

Face à une oeuvre à restaurer, il commence par enlever le vernis. “Je procède en faisant des essais sur une fenêtre pour tester les réactions du tableau en fonction des peintures, vernis et toile utilisés. Parfois, il faut y aller au scapel, quand il y a des épaisseurs. S’il y a des repeints à refaire, il faut imiter la touche, les coups de pinceau. Je ne suis pas pour raviver les couleurs pour qu’elles ressortent plus. C’est un tableau qui a traversé les temps et va poursuivre son existence avec la patine que lui confère son âge.”

Redonner une actualité au tableau

“J’utilise de la colle, du mastic, des peintures et du vernis selon la charte de Venise signée dans les années 60. Le principe de tout travail sur l’oeuvre est la réversibilité. Je fais un rapport d’intervention avec les noms des produits et les dosages utilisés. On ne se substitue pas au peintre et on respecte l’esprit du tableau. On ne rajoute rien. On n’enlève rien. L’objectif est bien de retrouver l’originalité du tableau de lui redonner une actualité pour 40 ans à 80 ans. Je travaille dans l’ombre d’un artiste talentueux et ça me va bien“.

Un détour par l’étranger

Peindre lui-même ne le tente pas plus que ça : “Je n’ai rien à dire et d’autres le font beaucoup mieux que moi“, estime-t-il. Mais rendre un tableau rénové lui procure une grosse satisfaction, “surtout s’il était fort abîmé“. Il exerce un métier de patience, de précision, de minutie. Il lui a fallu 6 ans d’études à Strasbourg et un an de stage pratique, puis un détour par les États-Unis, la Norvège et la Grande-Bretagne pour voir comment on procédait la -bas. “J’ai voulu me faire aux autres techniques. En France, on est trop conservateurs. On reste sur : “On a toujours fait comme ça” et cette façon de penser me dépasse !”.

Sur la Lorraine essentiellement

Il travaille essentiellement sur la Lorraine pour des collectivités ou des particuliers.  C’est lui qui a restauré le chemin de Croix d’Uriménil qui comportait 14 tableaux d’assez grande taille. Ce travail lui a pris 5 mois. Il lui faut environ 3 jours pour l’entretien d’un tableau conservé dans de bonnes conditions et peu abîmé. “Je ne me contente pas d’à peu près, affirme le restaurateur. Par moment, ce travail est une déconnexion du réel”.

La copie a quelque chose d’intime

Autre aspect de son métier, la copie d’oeuvres. “C’est une autre démarche, explique-t-il. Je lis tout ce que je peux trouver sur l’oeuvre, le peintre, le moment où il l’a peinte et l’état d’esprit. Il faut que je devienne le peintre au plus près de ce qu’il était. Il faut que je l’ai dans les mains qu’il m’habite. Je travaille au feeling. Le Monet par exemple était un défi car le trait devait être direct. Je l’ai attrapé un soir et en 5h de temps il était bon. Il y a quelque chose de l’ordre de l’intime”.

Une autre immersion

“Il faut se hisser à la hauteur du chef d’oeuvre et retranscrire l’émotion et l’harmonie qui en fait sa particularité. On vit des moments intenses, ineffables. J’aime devenir cet autre. Il y a aussi des fois où ça me sort par les trous de nez, mais dans ces moments-là mieux vaut attendre et reprendre un peu plus tard, quand on sera dans le bon état d’esprit, ouvert et malléable”.

On l’a !

“On sait que ce n’est pas le vrai mais on l’a. Dans chaque coup de pinceau, il y a une intention, une émotion, une texture, un coté charnel que ne reproduira pas une reproduction mécanique. On y laisse de nous-même comme le peintre y a mis de lui. Le génie, ça me touche, ça me parle et ça passe dans l’oeuvre“. Il dit vouer un culte Au Caravage, admirer Nicolas de Staël et se retrouver dans Jackson Pollock et arbore un coté sombre et éclaté qui se nourrit du Métal ou de Maxime Chattam.

Valéry Magnan
Restauration et copie de tableaux anciens
+33 (0)7 70 60 85 31
http://restaurations-copies.jimdo.com