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32e Congrès – Le développement de la montagne est une chance pour la France !

Ce vendredi, le débat du développement des territoires de montagne se poursuit à Gérardmer en présence de jean-Michel Baylet, Ministre de l’Aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités. 3 motions ont été adoptées à l’unanimité : pour une solidarité financière avec les territoires de montagne, pour l’adaptation des normes et la connexion numérique prioritaire des secteurs montagneux.

La montagne est source de richesse, déclare François Vannson, président du Conseil départemental, mais elle doit gérer plus de contraintes que les villes de la plaine. On a besoin de s’organiser, on a besoin d’association comme l’ANEM pour porter nos intérêts, mais on a aussi besoin d’un coup de main. l’Acte II de la loi Montagne est une bonne chose. Nous avons oublié nos chapelles respectives pour privilégier les intérêts de la montagne et trouver les bons équilibres”.

“La loi dont je suis le plus fier”

Cette loi de la modernisation de la montagne, c’est celle dont je suis le plus fier sur 15 ans de politique ! s’enthousiasme Laurent Wauquiez. La culture de la montagne s’était effacée. Quand on disait montagne, on pensait ruralité et passé. Il y avait une urgence à lui redonner de la légitimité. Cette loi, c’est l’affirmation de l’intérêt de la nation pour la montagne. Je me suis engagé pour la montagne, et mon groupe politique n’a pas toujours compris. On a gagné cette bataille ! Qu’on soit unis, a été déterminant”.

Une place dans les instance de décision

La montagne va devoir prendre sa place au sein des différents schémas de développements (santé, habitat, environnement, éducation…) mais avec cette loi, les autres territoires vont devoir se pousser un peu pour lui faire une place. Les comités de massifs et le conseil national de la montagne ont été renforcés. Le 2e volet de cette loi porte sur l’aspect économique : solidarité avec les agriculteurs, lutte contre les prédateurs loups “qui se multiplient à la vitesse du TGV”, ours, et même contre le campagnol “petit mais terriblement ravageur”, ou gestion partagée de l’eau … On a pendant longtemps oublié que la montagne était le château d’eau de la France.

Gestion de l’eau partagée

Dans l’assemblée, on soulève le problème de la gestion de l’eau et l’assainissement, dont la compétence passe aux intercommunalités. “Tout devient complexe et on va aboutir à un prix de l’eau multiplié par 2 ou 3 pour un service éloigné et moins efficace.”  La montagne demande le droit à la différence. “Le périmètre des Agences de l’eau ne correspond pas à celui des intercommunalités, ça crée un problème, reconnait le président de l’ANEM, et il n’est pas normal que les territoires de montagne soient ceux qui aient le moins accès aux aides des Agences de l’eau”.

Quand le quotidien part en friches …

Autre question soulevée, le problème des friches industrielles, pour lesquelles il est difficile de trouver des financements et qu’il est plus facile de démolir que de réhabiliter. “On n’a pas tout détaillé, mais l’article 20 concerne l’urbanisme au quotidien des maires, affirme Bernadette Laclais, une des 2 rapporteuses du texte de loi. C’est un texte extrêmement dense, extrêmement riche, il n’est pas seulement décoratif !”. Mais pour les maires, la réalité quotidienne, c’est se battre contre les fermetures de collège, de maternité ou les problèmes de transport qui persistent dans les vallées.

Développer la montagne est une chance

Il faut résister et garder les lignes qui desservent les massifs. C’est une question centrale en montagne, renchérit Laurent Wauquiez. Les sommes pour entretenir ces lignes sont bien au-dessus des capacités financières des communes. Il n’existe pas que le grand Paris ! Il y a eu une époque où la République prenait soin de ces lignes. Il faut arrêter de reculer ! Nous ne sommes pas une réserve d’indigènes dans laquelle les urbains viennent poser leurs valises ! Nous aussi, on investit ! Nous ne sommes pas des mendiants. Nous voulons seulement les moyens de notre développement comme on les donne à d’autres territoires. Développer la montagne, c’est une chance pour la France !”.

Indignons-nous !

“Gardons notre capacité d’indignation ! Quand on a des administrations hors sol qui dictent leur loi, on ne peut pas continuer à subir ! Qu’on arrête de nous dire que 99% des territoires sont en 3G, ce n’est pas vrai ! Venez sur nos territoires ! On ne peut pas imposer non plus les mêmes efforts financiers aux petites communes de montagne qu’aux métropoles. Qu’un habitant de montagne pèse 2 fois moins qu’un urbain, ce n’est plus possible ! L’avenir de la France n’est pas que dans les métropoles ! La montagne ne doit pas courber l’échine, ce n’est pas un territoire du passé !

Le Sénat en novembre … et la montagne demeure …

“Tous ceux qui vous ont précédés, ont rêvé de le faire, vous l’avez fait !”, félicite le président sortant. Il aura fallu 30 ans pour que la montagne revienne dans la législation. Il va falloir suivre les décrets d’application. Le travail de l’ANEM va être de s’assurer du service après vente”. Mais avant, il y a encore le passage au sénat prévu en novembre. “Si les vents rugissent, cite Marie Noëlle Battistel, nouvelle présidente, la montagne demeure …”

De l’ambition !

Nous sommes arrivés au résultat, se félicite Jean-Michel Baylet, cette capacité de rassemblement et de consensus, s’il vous plait, ramenez-là à Paris ! Cette loi défendue par 2 rapporteurs de tendances opposées, c’est inédit !” Il s’amuse des frictions, des explosions, que le débat a déchaînées. “J’y avais mis un engagement personnel. Il est tenu et je n’imagine pas que le texte de loi ne soit pas adopté au Sénat à l’unanimité ! “. Tout le monde veut y croire avec une détermination montagnarde. “ Cette loi donne aux élus de la montagne les moyens d’inscrire leur projet dans une vision, avec la réactivité nécessaire au XXIe siècle !”, conclut-il.

 

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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