Association des maires – La réforme territoriale suscite bien des tensions !

La réforme territoriale et la baisse des dotations ont monopolisé les échanges de cette assemblée générale. 514 maires s’interrogent sur le service qu’ils seront en capacité de rendre aux populations. Ils parlent d’intercommunalité forcée et appréhendent les prochains regroupements. François Baroin, maire de Troyes et pressenti pour prendre la présidence de l’association nationale des maires, a mobilisé les troupes.

Cette assemblée est la première qui réunit tous les maires depuis le renouvellement, suite aux élections municipales. Dans les Vosges, 62,5% des maires ont été réélus, 37,5% sont nouveaux. 16% des maires sont des femmes, mais aucune ne préside une communauté de communes.

Inégales face aux NAP

La réforme des rythmes scolaires a bien bousculé les élus. Et s’il n’y a aucune obligation à mettre en place les nouvelles activités périscolaires, la pression est forte pour le faire et des disparités se créent entre les communes. “On ne peut pas continuer à maintenir cette pression et à imposer ces aménagements en milieu rural”, insiste François Baroin, captant l’attention des élus. François Baroin,  maire de Troyes, sénateur et ancien ministre sous Nicolas Sarkozy, est pressenti pour prendre le relais de Jacques Pelissard, comme président national de l’Association nationale des maires de France.

Le seuil de 20 000 habitants : démesuré !

Autre sujet de tension, la future carte de l’intercommunalité. Dans les Vosges, les regroupements ne sont pas encore bien installés et les élus ont les poils qui se hérissent quand on leur parle de ces fameux seuils de 20 000 habitants. “C’est démesuré pour notre département, déplore Dominique Peduzzi, président de l’association des maires des Vosges. Démesuré quant à l’éloignement, aux bassins de vie et à la densité de population“.  Protestation également de François Baroin : “Dans l’Aube, une seule communauté de communes atteint ce seuil, c’est Troyes, remarque-t-il. Il faudra faire 90km dans certaines communes pour trouver une réponse, c’est incohérent !”

intercommunalité de projets

“Des effets de seuils qu’on manipule à grands coups de ciseaux“, insiste William Mathis, maire de Saint-Michel-sur-Meurthe. Ce n’est évidemment pas l’avis du préfet, qui plaide fermement  pour une intercommunalité de projets. Lui aussi est déterminé à faire avancer les choses. “C’est dans cet esprit que nous allons aborder les regroupements. Vous devrez faire preuve d’adaptation et d’imagination”.

Quels territoires ?

Taille des régions : Avec ou sans l’Alsace ? François Baroin se dit déconcerté par cette montée de nationalisme. ” Pour moi, c’est clair, l’Alsace, la Lorraine et la Champagne Ardenne doivent aborder l’avenir ensemble”. Remise en question des départements, mais qui va gérer quoi ? Comment conserver de la proximité ? “Il faut préserver une instance départementale de proximité. C’est un élément de stabilisation“, défend encore le futur président des maires. D’après le gouvernement, la suppression des départements devrait rapporter 16 milliards €, mais c’est faux car 80% du budget d’un département est imposé pour les routes, les collèges et les prestations sociales. L’économie ne pourra donc porter que sur les 20% restants“.

Faire mieux avec moins, est-ce encore possible ?

La réduction des dotations aux collectivités devra atteindre 11 milliards€ en 3 ans. Elle est déjà de 1,5 milliard€ en 2014. Si les élus s’affolent, Gilbert Payet, préfet, assure que les fonds de péréquation et la dotation de solidarité rurale devraient compenser en partie cette baisse. ” Il faut aujourd’hui réfléchir à l’ensemble de nos dépenses. Ça ne va pas aller en s’améliorant !”.

Un cri d’alarme des maires. “La réforme territoriale qui est en train de se mettre en place est source d’angoisse, commente François Baroin. C’est un véritable cri d’alarme des maires de France qui s’élève. Aucune région n’échappe au marasme économique. Aucune commune ne peut prétendre ne pas être touchée par le chômage”. Et elles doivent digérer 253 normes supplémentaires cette année ! Les élus n’en peuvent plus. Je veux entrer dans l’histoire comme le ministre qui n’a pas produit de texte supplementaire”. Le futur président des maires promet de la simplification.

Pas un effort de 25% !

Il y a une obligation de réduire la dépense publique, mais ce choc de 30% n’est pas tenable ! Les communes n’ayant plus les moyens de leurs investissements, devront soit augmenter la fiscalité, et bon courage à ceux qui vont le faire  soit recourir à l’emprunt. Ce  qui freinera la croissance et nous fera basculer en récession. Les travaux publics ont raison de  dire que nous allons perdre environ 60 000 emplois. Nous représentons 9,5% de la dette publique, mais on nous demande un effort de 25%, c’est disproportionné !”

Une mobilisation sans faiblesse

Plus que d’autres, nous représentons la population, poursuit François Baroin. Nous sommes la première porte d’espérance et la dernière qu’un habitant poussera. Nous devons proposer une alternative avec une détermination sans faiblesse car à aucune époque, il n’y a eu autant d’attaques. Nous demandons aux départements d’être solidaires”. Et dommage, il n’y a pas de trésor de guerre comme la Cour des comptes le laissent entendre, pour résoudre les problèmes !

 

 

 

 

 

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