Charmes – B2M, Le nerf de la guerre, c’est l’approvisionnement !

Christian Franqueville, député des Vosges, finissait aujourd’hui son tour des acteurs de la filière bois, par la merranderie B2M. L’occasion de faire un tour d’horizon des difficultés de la profession dans le cadre de la mission que lui a confié le Minsitre<. L’approvisionnement reste le nerf de la guerre.

Pour l’instant, B2M va bien, assure Gérard Guérin du Marteray, tant que le dollar va bien, nous aussi !”. B2M achète 900m3 de grumes par an pour fabriquer 200m3 de merrains ( pièces de bois, généralement de chêne, fendus en planches fines pour des tonneaux) pour un chiffre d’affaires de 841 000€ en 2014. “Je suis très content de l’intérêt que vous portez à la filière et aux petites entreprises, compte-tenu des difficultés d’approvisionnement que nous rencontrons” .

Les écharpes vertes ont l’impression de n’avoir pas été entendus

On s’en rappelle, en octobre dernier, les scieurs français avaient manifesté devant l’assemblée. Les écharpes vertes en colère avaient tenté de faire comprendre leurs difficultés aux législateurs.”Mais nous avons eu l’impression de ne pas avoir été entendus On a bien senti que les décisions politiques se prenaient au niveau européen et que le gouvernement français n’avait plus autant la main“.

Des transactions financières menées par les traders

Pourtant, Stéphane Le Foll, Ministre de l’agriculture et des forêts, a confié à Christian Franqueville, le soin d’aller voir la problématique sur le terrain et de proposer des solutions. Il termine son tour par B2M. “Les ressources sont captées par des traders, dont le seul objectif est de faire de la valeur ajoutée sur la transaction, et pas sur la transformation !”, déplore Gérard Guérin du Marteray, pour expliquer l’augmentation de l’exportation vers la Chine (80% des grumes exportées). Ils importent les grumes, les transforment et les renvoient en Europe avec une forte valeur ajoutée.

Seuls, les tonneliers ont une vision à long terme

B2M existe depuis 1986. En 1997, l’entreprise s’installe à Thaon-les-Vosges. Jusqu’en 2000, elle se développe et emploie progressivement 4 salariés. En 2001, B2M rejoint Charmes et compte 5 salariés. Mais fin 2002, les choses se gâtent. La crise américaine et la tempête pèsent sur les marchés. Les tonneliers ont un an de stockage de bois d’avance. Ils n’achètent plus. “Ce sont les seuls qui aient une visibilité à plus long terme”, constate le chef d’entreprise.

Si vous cassez la passion, vous ne les retrouverez jamais !

En 2003, B2M innovbois est obligée de passer par le licenciement de 3 personnes. “Il faut 2 ans pour former un bon ouvrier merrandier. C’est une passion et si vous cassez cette motivation, vous ne les récupérez jamais !“. Entre 2003 et 2005, l’entreprise survit par la diversification. En 2005, elle est exsangue mais elle existe toujours. 2007 passe avec déjà des difficultés à s’approvisionner, 2008, c’est la crise des Subprime. Le prix du bois n’arrête pas d’augmenter. Il faudra attendre 2012 pour retrouver “des marchés cohérents”.

Aborder les marchés avec des partenaires

B2M gagne en productivité et travaille en partenariat avec Aviwood, société de sciage située à Chavelot.”La marge se réduisant, je ne pouvais plus payer des acheteurs, donc j’ai dû aller m’asseoir à la table des marchés“. Celui qui est mieux placé, achète et ils s’arrangent ensuite entre eux. “Une scierie qui n’a pas une activité de négoce grumes ne peut pas exister en 1ère transformation”, confirme Cyril Hazemann, Aviwood.”Sur 10000m3 achetés, j’en scie 6000m3, j’en mets un peu en stockage et je négocie le reste“, détaille Gérard Guérin du Marteray. “Nous n’avons plus droit à l’erreur car nous n’avons plus de marge, mais l’union fait la force !”.

Développer la 2e transformation

2014 est une année stable. “Rien n’est facile, mais on résiste !”, commente le chef d’entreprise. Aujourd’hui, il faut penser diversification, faire de la valeur ajoutée en développant la 2e transformation et valoriser les sous produits qui représentent quand même 80% des lots. Ils fabriquent déjà des lattes de bois à mettre dans les cuves inox pour la bonification du vin avec le 2e choix de planches.

Des mutualisations ?

La rétification (traitement du bois par la chaleur) pourrait peut-être offrir une diversification, mais le four coûte cher. Peut-être faut-il envisager des mutualisations ?  En attendant, B2M est à l’étroit et être enclavé entre des habitations est loin d’être la situation idéale pour une merranderie ! L’entreprise cherche une solution pertinente.

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