Coordination rurale – Les outils doivent revenir aux mains des paysans !

Ce soir à Vaubexy, se tenait une réunion de crise par rapport au prix du lait en présence d’une quinzaine d’adhérents et de Bernard Lannes, président national de la Coordination rurale. Le prix du lait à 291€, ce n’est pas vivable !

“Comment peut-on nous demander de vendre à perte alors que le prix du lait en grandes surfaces a pris +4 centimes ? interroge un éleveur. Les prix baissent pour les éleveurs et augmentent pour les consommateurs, il faut que les gens le sachent !”. Une chose est sûre : les 1000 litres de lait en dessous de 340€, ce n’est pas possible !

On fait avec le lait ce qu’on a fait avec le porc

“Xavier Beulin parle de conquérir les marchés mais pour quoi ? questionne Bernard Lannes. On est en train de faire pour le lait ce qu’on a fait pour le porc et on voit le résultat ! Nous en Europe, on n’a pas de de Mexicains qui bossent au minimum, donc il faut réguler au niveau européen et faire des prix qui corresponde à la réalité du travail en Europe”.

S’unir pour infléchir les politiques de prix

“Pour l’instant, on est dans l’arène avec les consommateurs et les industriels qui choisissent pouce en haut ou en bas et nous, on ne peut plus que courir et s’épuiser”. Une image assez parlante ! L’idée proposée est d’aller demander des comptes aux coopératives. “Il faut arrêter d’attendre que les outils se remettent en route, il faut les prendre en main”. Les agriculteurs ont des parts dans les coopératives et peuvent s’unir pour infléchir les politiques de prix.

Une année blanche pour avoir un peu d’air

Et nous ici, on fait quoi ? interroge un autre éleveur. Ce discours on l’a déjà entendu et rien n’a changé”. Bernard Lannes propose de négocier une année blanche (report des remboursements des crédits d’un an), de quoi redonner un peu d’air aux exploitations le temps de réorganiser le système. (il y en a eu 400 en 2015). Faut-il revenir aux petites coopératives de type fruitières ? s’interrogent les éleveurs présents.

Si on ne se révolte pas, on va mourir !

On est en train de tuer notre métier, s’insurge Bernard Lannes. Si on ne se révolte pas, on va mourir. On est tellement ficelé dans le système qu’on est impuissant. C’est en réorganisant les marchés qu’on s’en sortira et c’est à Bruxelles que ça se passe. c’est grave de spéculer sur l’alimentaire !“. Endettés, exangues, écoeurés, les éleveurs travaillent 10h à 15h par jour pour ne pas couvrir ses frais. “On parait incompétent parce qu’on nous vole !”, protestent-ils.

On devient des sous-traitants des coopératives et de l’agroalimentaire

L’image de l’éleveur est dégradée. Il est celui qui pollue, qui bloque les routes avec ses tracteurs, celui qui se plaint tout le temps. “Les consommateurs oublient juste … qu’on les nourrit !”. “On est à la veille de devenir des sous-traitants des coopératives et des agroalimentaires et ils sont en train de pourrir le plus beau métier du monde”.

Pour obtenir une régulation européenne

Les gaulois de la ferme entrent en résistance. Ils veulent reprendre leur destin en main, juste pour ne pas mourir ! Ils veulent agir contre les voyous qui s’accaparent leurs marges. Ils iront aux prochaines Assemblées pour obtenir les comptes et décider d’organiser le système autrement. Ils contacteront également les députés européens pour obtenir une régulation européenne au lieu d’être poursuivis pour entente illicite sur les prix !

 

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