Saulxures-sur-Moselotte – Fibers s’installe à la Médelle

Fibers va recycler les textiles polyester. Cette nouvelle activité s’installe dans la friche de l’usine de la Médelle fermée depuis des années. Un double message d’espoir porté par Bernard Charbonnier, PDG de Ventron Confection ce vendredi soir, puisque Fibers crée 40 emplois et fait revivre le site d’un bassin en souffrance.

« Il faut 10 tonnes de pétrole pour faire 1 tonne de polyester, explique le dynamique chef d’entreprise, c’est pourquoi on a eu l’idée de récupérer le polyester brut et de le recycler. Les vieux draps sont broyés, puis on laisse décanter pour séparer le polyester du coton et on le récupére sous forme de poudre”.

Un process chinois

“On utilise un process découvert à la suite d’un voyage en Chine, qui incorpore des copeaux de bouteilles plastique à cette poudre, poursuit-il.  Le mélange sera chauffé et exsudé, pour produire une fibre qui servira pour le remplissage de couettes, d’oreillers et à la fabrication des tapis de voiture ». Une inventivité qui laisse Jacky Pierre, conseiller général, admiratif.

40 tonnes de fibre polyester par jour

Les machines sont en cours d’installation. Elles permettront dès février de produire 40 tonnes de fibre de polyester par jour et nécessiteront 40 emplois. « Un bol d’air», se réjouit Michèle Grüner, conseillère régionale, à l’époque où les suppressions d’emploi se succèdent. Et encore mieux,après quelques mois de fonctionnement, plus besoin d’importer ! « En mars, nous alimenterons nos usines avec du Made in Vosges », projette Bernard Charbonnier. Pour ce résultat, il a fallu investir 12 millions d’euros.

Du textile au para-textile

Ce vendredi, les projecteurs traçaient un tapis rouge et l’ambiance était réceptive. Aux yeux de tous, Fibers prend sa place et offre la primeur des lieux aux salariés des 3 autres sites et aux acteurs du terrain.

« Bernard Charpentier n’est ni fou, ni inconscient, défend  Yves Cravoisier, actionnaire. Le projet Fibers est le fruit d’une longue réflexion, du textile, on arrive au para-textile ».

Et d’en profiter pour placer une incartade : « Le moteur du chef d’entreprise, c’est le rêve, alors Messieurs les Politiques, arrêtez de nous taxer ! ».

Sur le site de la Médelle

Que cette installation rende vie au site de la Medelle, fait l’affaire des 3 maires du secteur. «  A ceux qui pensaient que le textile était fini et que dans les Vosges, c’est juste impossible, on prouve que l’innovation et le développement y ont leur place », poursuit le représentant de la Banque Publique d’Investissement.  « Ventron confection (1 des 4 sites de Bernard Charbonnier) est une entreprise créatrice, ce qui dans le contexte actuel, relève du miracle, apprécie Jean-Claude Dousteyssier, maire de Ventron. Fibers est une entreprise de demain qui ne produit pas de déchets, mais qui les traite ».

La preuve qu’on peut investir dans les Hautes Vosges

Une aventure audacieuse “renchérit Marie Thérèse Berranger, maire de Saulxures-sur-Moselotte, qui souligne qu’entreprendre est au mieux un parcours du combattant au pire un champ de bataille. »-« Fibers prouve que l’on peut investir dans les Hautes-Vosges et réussir ! », se réjouit Maurice Claudel, maire de Cornimont.

L’heure est heureuse !

La communauté de communes a acheté le bâtiment qu’elle loue à Fibers et parie sans hésiter sur ce projet qui  booste l’économie circulaire comme le souligne François Vannson, député. « L’heure est heureuse pour les communes et la communauté de communes de la Haute Moselotte », se félicite Guy Vaxelaire, quand on parle de fermer le lycée professionnel, une entreprise prometteuse qui apporte 40 emplois remet du baume au cœur !

Et ces 11 personnes, banquiers et élus, croient dur comme fer à l’avenir de Fibers. « 2014 sera l’année de la reconquête industrielle ! »  conclut le préfet, car Bernard Charbonnier a déjà d’autres projets dans les cartons…

 

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