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Fin de vie – La dernière leçon, simplement accepter …

Madeleine n’est pas malade, seulement usée … Pour ses 92 ans, elle annonce qu’elle a décidé d’en finir et que ce sera le 17 octobre. Tout s’arrête, c’est un cataclysme … de silence, lourd ! Puis le refus général et l’évolution des émotions et des relations. C’est délicat, déchirant, merveilleusement portés par les acteurs et tellement réel !

Madeleine n’est pas malade, mais le film commence dans le miroir, où elle passe du temps à discipliner ses cheveux, à contempler l’oeuvre du temps. On perçoit la détresse qu’elle ressent à voir le temps lui dicter sa loi. Mais Madeleine en a décidé autrement. Elle veut  mourir debout ! Elle l’annonce déterminée, lors de ses 92 ans … “J’ai eu beaucoup de chance, mais quand les choses deviennent insurmontables, il est temps de s’en aller. Je veux partir “. C’est le choc ! Personne n’est capable d’accepter son choix. “Il faut nous laisser du temps“, dira sa fille, Sandrine Bonnaire, un peu plus tard.

Du refus à la colère

Marthe Villalonga, est magnifique dans ses flétrissures, royale dans ses espiègleries”. Le film est chargé d’émotions, mais pas lourd. Il oscille entre la détresse de Diane, le refus catégorique et la colère de son frère et l’humour de cette petite vieille qui, tout enfoui au fond, a gardé son coeur d’enfant et ses capacités à s’émerveiller. Tout est beaucoup plus simple avec sa femme de ménage ou ou son voisin de chambre à l’hôpital, qui sont moins fusionnellement liés à elle.

Entre légèreté et détresse

Madeleine se prépare à partir. Elle a vidé ses placards, emballe ses objets (sa vie ?) dans du papier et les attribue à chacun avec un petit mot. Les photos ressurgissent, les amours cachés aussi. L’occasion de replonger dans les souvenirs heureux, quand sa fille accepte de faire ce bout de chemin avec elle, de suivre la jeune femme qu’elle a été,  insouciante et heureuse. Il y a de la légèreté et même des moments de rire : “C’est Ma Dalton, votre mère !”, en alternance avec l’intensité et la souffrance des enfants, “Tu fais chier Mamie !”. Une alternance comme un cycle de vie.

Des personnages qui sont justes

Sandrine Bonnaire et Antoine Duléry se débattent, chacun à leur manière. “Elle doit accepter de vieillir comme tout le monde !”, lance Antoine. Ils cauchemardent … Cette décision change leur vie et leur façon de voir la vie. Les personnages sont justes. Ils ont peur ! Pas de jugement, juste une palette d’émotions et de sentiments jusqu’à cette attente ensemble, insoutenable, où la tension devient extrême pour un au-revoir qui finalement, devient d’une simplicité sobre. Ils ont vécu le deuil par anticipation.

2 décrets d’août

Il n’y a pas de recettes. La séparation fait toujours souffrir et chacun l’aborde avec ses propres armes et son vécu. il faut du temps pour accepter et se reconstruire sans l’autre. 2 décrets sur la fin de vie sont parus le 5 août. Le premier définit dans quelles conditions, on pourra cesser les traitements et mettre en œuvre une «sédation profonde et continue jusqu’au décès». La «Sédation profonde» n’est pas une euthanasie active. Le patient est plongé dans un sommeil qui lui évite de souffrir jusqu’à la mort naturelle.

La personne de confiance

Le 2e décret concerne les «directives anticipées», qui doivent être prises par chacun en pleine conscience pour le cas où … Tout le monde n’ayant pas forcément rédigé de directives anticipées, une personne de confiance pourra être désignée et consultée ou à défaut la famille. Mais là encore, des exceptions. Si les médecins jugent les décisions «manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale», elles pourront être revues en concertation collégiale avec la famille et un autre médecin. La personne de confiance, ou, à défaut, la famille ou un proche seront informés de ce refus.

Accompagnement de fin de vie

Une équipe mobile de soins palliatifs qui comprend 8 personnes, (1 ergothérapeute, 3 infirmières, 2 médecins, 1 secrétaire et 1 cadre) intervient dans les principaux établissements des Vosges. Il existe également une association qui accompagne les malades en fin de vie, “ASP Ensemble Vosges”. Le siège est à Raon-l’Étape. Elle délègue 1 ou 2 personnes, des bénévoles formés, si le malade, la famille ou les soignants le demandent et si le malade est d’accord. Un groupe d’entraide aide les personnes qui vivent un deuil. La devise de l’équipe mobile est celle du Professeur Bernard : “Si l’on ne plus donner des jours à la vie, il est possible de donner des la vie aux jours”.

Soins palliatifs : 03 29 68 40 60 – ASP Ensemble Vosges : 06 22 11 07 47 – contact@aspensemble.com – Groupe d’entraide pour personnes endeuillés : 06 81 93 79 50 ou 06 36 76 90 13.

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B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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