Politique

Intercommunalité – Pas d’accord autour de Saint-Dié !

Rejeté à 2 voix près, l’accord sur une intercommunalité élargie autour de Saint-Dié n’a pas abouti. Mais une majorité se dégage et le bout du tunnel se rapproche. Gilbert Payet, nouveau préfet, devra naviguer habilement pour trouver une solution qui emporte l’adhésion d’une large majorité.

3 amendements étaient au programme de cette commission intercommunale, mais l’enjeu de Saint-Dié crée la polémique.

La proposition faite par les services de l’État en décembre 2011 d’associer la ville centre avec la communauté de communes des Hauts Champs a été refusée par toutes les communes ! « Pour beaucoup, c’est un baroud d’honneur, remarque Lovely Chrétien, adjointe au maire de Saint-Dié, qui a préféré se faire représenter pour apaiser les esprits, mais je suis persuadée que le bon sens des élus peut l’emporter au regard des enjeux qui nous attendent ». Elle défend une intercommunalité élargie à la vallée de la Meurthe, s’étendant de Raon-l’Étape à Plainfaing.

Hors la loi, injuste et inutile

« Le déséquilibre entre cette ville, de 23 000 habitants, qui a des besoins urbains et la communauté de communes de 6000 habitants défendant des intérêts ruraux, a fait rejeter en bloc l’association de Saint-Dié à la Communauté de communes des Hauts Champs, par toutes les communes », témoigne Yvette Grandidier, présidente de la communauté de communes des Hauts-Champs. « Cette proposition est hors-la-loi, injuste et inutile pour tous les habitants de la Déodatie, commente Lovely Chrétien. L’ouest vosgien souffre. L’Est vosgien ne va pas bien non plus et le bassin d’emploi de Saint-Dié est celui qui souffre le plus. Seule, la région d’Épinal semble résister. Le département ne pourra pas continuer à avancer comme ça. Élus, je vous mets devant vos responsabilités ! ».

Il fallait mûrir

Christian Demange, président de la communauté de communes de la vallée de la Hure, fait remarquer que le projet d’une intercommunalité élargie avait été proposé et refusé en 2011 ! « Saint-Dié s’est réveillé trop tard ! », déplore-t-il. « Le grain que vous avez semé,  est en train de lever, rétorque l’adjointe. Il y a un an, nous n’étions pas prêts mentalement. Il a fallu mûrir et accepter de travailler ensemble. D’ailleurs, le maire de Saint-Dié a annoncé qu’il ne serait pas candidat à la présidence de la communauté élargie ». Difficile d’y retrouver ses petits, si l’on n’a pas suivi toutes les étapes de ce dédale politique. Serge Alem, maire de Ban-de-Sapt, capitule. « La solution serait peut-être de travailler d’abord sur un schéma de cohérence territoriale », suggère Michel Humbert, président de la communauté de communes de la vallée de la Plaine.

Il n’en manquait que 2 !

Soumis au vote, l’amendement proposant de marier Saint-Dié et la grande vallée de la Meurthe a été rejeté avec 28 voix pour et 2 abstentions. Il fallait 30 voix pour passer !

« Le préfet attendait un signal fort. Il l’a eu. Les lignes bougent, déclare l’adjointe déodatienne au vu des résultats. Nous allons attendre les nouvelles équipes qui arriveront en mars 2014. Et si on nous  marie avec la communauté de communes des Hauts Champs, nous déposerons un recours !» Déception également pour Jean-Marie Lalandre, conseiller régional, qui regrette que ces querelles partisanes bloquent la constitution de territoires ayant les moyens de se développer. « Je vais entreprendre des consultations », conclut le préfet, assurant que rien n’est figé.

ADP-Vologne-Brouvelieures

Le 2e amendement à l’ordre du jour contenait 2 points : l’intégration de Barbey-Seroux à la communauté de communes du Val de Neuné  et la fusion des communautés de communes de l’Arentèle-Durbion-Padozel, de la vallée de Vologne et du canton de Brouvelieures. Il a été adopté avec 39 voix pour. Par contre, la commune d’Aumontzey ne sera pas rattachée à la communauté de communes des Lacs et Hauts Rupts. Le projet n’a obtenu que 28 voix.

B.Boulay

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