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L’éolien – Des lobbys qui font oublier l’environnement

Alors que se pose la question du déclassement de l’éolien des énergies renouvelables, le Sénateur (PS) d’Indre et Loire, Jean Germain, Vice-président de la commission des finances du Sénat, pose la problématique de l’éolien terrestre. Soutenues à bout de bras par les lobbys, les éoliennes industrielles font-elles avancer le développement durable ?

Les éoliennes géantes, en tant que source d’énergie propre, ont 2 inconvénients  : elles fonctionnent de manière intermittente  et elles sont chères. Le bon sens voudrait qu’on implante des éoliennes industrielles, seulement lorsque l’activité peut se satisfaire d’une fourniture intermittente d’électricité.

Un tarif de rachat qui passe avant la pertinence de l’implantation

L’arrivée massive de subventions, à travers un tarif de rachat obligatoire, a conduit à évacuer la réflexion sur la pertinence de l’implantation des éoliennes et a fait naître une forme de productivisme, consistant à vouloir implanter le plus possible d’éoliennes industrielles. C’est devenue une fin en soi. Cette démarche est défendue par des lobbystes puissants, qui cajolent les pouvoirs publics. L’impression de faire reculer le nucléaire ou d’agir pour le climat, l’espoir d’emplois créés, et d’une fiscalité mise au service du monde rural suffisent à faire basculer les plus réticents.

La population n’en veut pas

Une analyse plus poussée montre que nombre de promoteurs éoliens sont liés à des sociétés pratiquant la spéculation immobilière ou à des entreprises de transport routier, et que la préoccupation du profit écrase complètement le souci de l’environnement. Mais est-on si certain que les gens y soient favorables ? L’acharnement du lobby éolien à obtenir des « simplifications » juridiques limitant le plus possible les recours, est un bon révélateur du rejet réel que suscitent les éoliennes industrielles

L’Allemagne fait marche arrière

Le retour de l’expérience allemande montre qu’au niveau global, les éoliennes industrielles ne constituent pas une source d’énergie de substitution. Les Allemands ont voulu fermer leurs centrales nucléaires, mais les éoliennes, qui ne fonctionnent en moyenne qu’un quart du temps et pas quand on le souhaite ni quand on s’y attend, sont inaptes à les remplacer. Alors les Allemands ont relancé les centrales à énergie fossile. Aujourd’hui, ils polluent le centre et l’est de l’Europe. Il faut cesser d’aller trop loin dans l’impasse.

Une compensation d’autres pollutions

Comme elles sont censées avoir des effets écologiques, l’exploitation des éoliennes s’accompagne de l’obtention de certificats donnant des droits à polluer par ailleurs. Des holdings financières l’ont bien vu, qui sont présentes sur ce secteur. Cela ne figure pas dans les plaquettes avantageuses qui présentent les éoliennes sur de jolis fonds bucoliques, au milieu des enfants et des vaches !

Pollution visuelle et sonore

Les éoliennes industrielles consomment énormément d’espace en terme de pollution visuelle et sonore. Sans compter l’enfouissement de milliers de tonnes de béton coulés en bloc pour constituer les socles pour soutenir les éoliennes. La faiblesse de notre législation n’impose qu’une distance de 500 mètres des habitations, là où d’autres pays exigent au moins 1,5 km et où les médecins demandent que plusieurs kilomètres séparent les maisons des éoliennes industrielles. 

Espaces sacrifiés ?

L’UNESCO a menacé de déclasser le Mont-Saint-Michel si des éoliennes industrielles étaient implantées à moins de 20 km. Personne ne cherche à acheter une maison qui serait proche d’une éolienne ! Des décotes très importantes sont observées, traduisant la diminution de la qualité de vie. Est-il apocalyptique d’imaginer que demain des demandes de permis d’exploiter des gaz de schiste sur ces mêmes terrains seront justifiées par le fait qu’ils sont déjà « sacrifiés » ?

Que devient le tourisme ?

Quand il n’y a pas de site classé, aucune réglementation sérieuse ne protège les campagnes contre l’invasion des éoliennes géantes. Faut-il que les paysages ruraux se transforment en territoires où règne une ambiance de friche industrielle ou de bord d’autoroute ? De plus, le tourisme est souvent un moteur de l’économie locale et assure une indispensable diversité de revenus. Les éoliennes pénalisent fortement le monde rural et le monde urbain dans leur relation de complémentarité qui devrait être au contraire développée.

L’éolien passé sous silence

Le Président de la République, lors de ses vœux consacrés à la ruralité, le 17 janvier 2015, à Tulle, a parlé de la nécessité de développer les énergies renouvelables. Il a évoqué le photovoltaïque et les barrages hydroélectriques, il n’a pas évoqué les éoliennes. S’il pensait que l’éolien était une bonne chose, l’aurait-il passé sous silence ? Pour  satisfaire aux besoins courants des ménages et des entreprises en électricité, il faudrait un nombre gigantesque d’éoliennes, les placer dans des endroits régulièrement ventés et par ailleurs non peuplés comme dans le sud de la France. Qui peut sérieusement imaginer couvrir tout notre pays verdoyant ?

La physionomie du Pays est en cause

On pourrait aussi parler des routes et de carrefours disproportionnés mais indispensables pour faire passer les engins spéciaux acheminant les éléments gigantesques des éoliennes, afin de les livrer, de les réparer ou de les démanteler. Sans compter, les tranchées nécessaires aux raccordements. La physionomie de notre pays est cause. Or, à l’heure actuelle, l’État n’a aucune vision globale des projets en cours et se préoccupe juste, dans le projet de loi de transition énergétique, de recenser les parcs éoliens existant.

Un énorme gaspillage

La Cour des comptes s’est émue de ce gaspillage. Peut-on se le permettre ? Elle a pointé les rentes non justifiées qu’il procure à certains. A ce stade, il faut aussi noter que les éoliennes sont pour la plupart importées, notamment de Chine. La réalité est que ce secteur creuse le déficit commercial et que localement, un parc éolien ne crée pas un seul emploi. L’aberration des éoliennes rappelle la nécessité de repenser l’investissement local comme la manière d’assurer les ressources nécessaires des collectivités territoriales.

Des conditions quasi mafieuses

Au-delà du gaspillage d’argent, on assiste à la réunion de conditions qui enfantent des logiques quasi-mafieuses : des promoteurs construisent des équipements qu’ils savent inutiles pour toucher des subventions. Utilisant les vides juridiques qu’ils ont réclamés, les promoteurs et leurs agents commerciaux exploitent la pauvreté des territoires ruraux pour « enrôler » les propriétaires de terrains attirés par l’appât de quelques milliers d’euros de loyers.

Des engagements votés par les conseils municipaux

De plus, ce service interministériel a invité les pouvoirs publics à s’interroger sur ce qu’il appelle les « chartes d’étroite collaboration » que les promoteurs et les commerciaux font voter par des conseils municipaux totalement désarmés juridiquement pour évaluer les enjeux des engagements qu’ils prennent. L’effet de ces délibérations est de verrouiller le débat en obtenant un consentement préalable et juridiquement irrévocable des élus. On est très loin de la démocratie de proximité. L’information sur ces pratiques a fini par circuler entre les associations qui se multiplient, tout comme la manière de stopper grâce au pénal ce qu’on ne peut plus contrer au civil ou devant le tribunal administratif.

Les esprits s’échauffent

L’échauffement des esprits met à mal l’ordre public. Le sujet transcende les clivages politiques. Un reportage sur les manipulations des élus diffusé dans le journal télévisé de France 2 de 20h en octobre dernier a également été très remarqué. Les élus ne comprennent donc plus ce qui se passe et attendent du gouvernement et des parlementaires que la loi indique clairement ce qui est souhaitable et les mettent à l’abri de faire de faux pas. Le Sénat, représentant des collectivités territoriales, est l’institution vers laquelle ils tournent leur regard.

N’aider que les projets avérés utiles

La réalité est qu’en matière d’éoliennes industrielles, élus comme particuliers sont moins bien protégés par la loi que ne l’est le consommateur par le code de la consommation. Il faut encore noter que l’obligation d’achat de l’électricité éolienne désorganise le marché de gros de l’électricité.  Au lieu d’aider l’éolien par principe, avec l’obligation d’achat, le tarif de rachat ou des compléments au prix du marché, il ne faut le favoriser que si les projets ont une utilité avérée. Ce serait vraiment écologique. Plusieurs solutions existent, comme un exercice par l’État de ses responsabilités en matière d’aménagement du territoire, soit directement, soit en posant des règles très scrupuleuses.

D’après la tribune du 29 janvier 2015

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