Nuit Debout se poursuit ce soir !

Nuit debout est lancée à Épinal. Le mouvement poursuit la mobilisation ce soir et demain. La parole est ouverte. Un temps d’expression pour dire ce que chacun a sur le coeur avec un esprit d’ouverture, parler d’espérance, d’utopies et croire qu’il est possible de faire bouger des choses localement, tout en étant rattaché à un mouvement national.

L’idée de créer un mouvement Nuit Debout à Épinal est venu lundi soir avec une trentaine de personnes réunies par les réseaux sociaux, explique Nico, un salarié d’une grosse entreprise, qui n’est pas militant. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux parce que je suis contre mais d’autres les ont mobilisés. Tout a commencé avec la Loi du travail, puis le secret des affaires ( Une directive européenne protégeant le « secret des affaires » a été adoptée, jeudi 13 avril), l’interdiction des OGM annulée par le conseil d’état, …, C’est tout un ensemble de décisions contraires à l’intérêt général”

Ils ne se sentent plus représentés

“La grosse problématique, c’est qu’une majorité de gens du peuple, ne se sentent plus représentés. C’est certainement dû au fait qu’on ne vote plus pour no idées, mais pour le “moins pire“, poursuit-il. Ils ont eu envie de dire Ras-le-Bol, Stop et de reprendre le contrôle de leur vie. Alors ils sont là et ils disent leur colère, leur découragement, leurs luttes, mais surtout leurs espoirs, leurs aspirations à une société qui prend en compte l’humain, la planète et la solidarité. Trop, c’est trop ! Ils ne se retrouvent plus dans les orientations qu’on leur impose. Ils ont préparé la première nuit debout. “C’est l’expression d’un défaut de représentativité”, affirme Nico.

On n’est pas des variables d’ajustement !

On veut que l’humain soit pris en compte dans les entreprises, dans la société, on n’est pas que des chiffres et des variables d’ajustement qu’on prend et qu’on jette ! Ça, ce n’est plus possible !“. Ça, c’est la revendication principale. L’humain, l’intérêt collectif. A force de vouloir diviser pour mieux régner, le “peuple” rejette l’exclusion qui en découle et puisque le gouvernement n’entend pas son cri de protestation, de détresse, le peuple veut reprendre son avenir en main. “Aujourd’hui, on en est au début. On a besoin de parler, de s’entendre, constate Paul, mais si tout le monde ramène quelqu’un, demain on sera le double ! On porte aussi la parole de ceux qui ne peuvent pas venir”.  L’action viendra dans un 2e temps.

Commencer à agir en local

Salomé parlent des journées étudiantes de 10h au bout desquelles on leur demande encore d’être au top de leurs potentialités pour rendre des travaux personnels ou des devoirs. “Mais le but de l’enseignement est de reproduire les différentes classes sociales, pas de vous offrir l’ascenseur social, remarque Éric. Le système fonctionne pour maintenir les castes, pas pour les faire évoluer. Bourdieu l’a très bien analysé. C’est l’organisation sociales qui est en questions. Si on ne revoit pas la constitution, il y aura toujours des gens qui décideront pour les autres de ce qui est bon pour eux. Mais on peut commencer à agir en local. On ne changera pas la France mais on peut changer Épinal et commencer par changer nos propres comportements“.

Des écarts de salaires monstrueux

Beaucoup saluent l’implication de la jeunesse. “C’est bien de voir la nouvelle vague quand on milite depuis 15 ans !” déclare Christophe, qui déclare que ce n’est pas du pouvoir d’achat qu’il veut mais du pouvoir de décision ! Les écarts de salaires sont évoqués. “Ils sont tellement monstrueux que ça en est indécent !”. Tout le monde n’a pas la même vision de l’avenir. Faut-il passer à la décroissance ? “C’est compliqué à mettre en place mais on peut déjà parler de coopératives participatives. Il y a plein de choses qu’on peut faire mais on ne le sait pas, parce qu’on nous distille un discours formaté“.

L’homme a besoin des autres

Ce mouvement né d’un système qui ne fonctionne plus normalement et qui nous interpelle,  comme en Grèce, en Irlande, ou à Barcelone, analyse Paul. L’homme a besoin des autres. Est-il super heureux en possédant toujours plus ?  On n’a jamais consommé autant d’anxiolytiques, il y a de quoi s’interroger …“. Antoine propose de faire remonter des idées applicables aux députés. “On les a élus. Ils nous représentent. Ils sont là pour porter nos projets. Demandons également la séparation du Medef et de l’État”.

Un jardin partagé

La mairie avait proposé de mettre du macadam dans la cour de l’école. Le chantier coutait 10 000€. Pour cette somme, nous avons proposé d’y faire un jardin partagé. Le jardinier des services de la ville s’investit et transforme la cour. Le jardin sera ouvert le 15 juin. C’est possible de faire des choses localement”, témoigne-t-il. Sophie évoque les intérêts contradictoires entre le fait de défendre des valeurs comme s’opposer aux multinationales qui par des jeux d’écriture détournent légalement les taxes qu’ils doivent à la France et l’utilisation de ces réseaux pour toucher un maximum de personnes. Un autre parle de Borim et sa famille, de l’accueil des sans papiers.

Agir dans l’intérêt collectif

Janicke parle d’Albi qui prévoit d’être en autosuffisance alimentaire pour 2020. Un exemple qui prouve qu’avec de la volonté politique, des choses sont possibles localement. Jean-pierre raconte la naissance des jardins de Cocagne.Il est possible de faire. Il faut juste commencer et créer une émulation. Quand on est convaincu, on peut agir dans l’intérêt collectif et les partisans des Nuits Debout veulent le prouver.

http://www.actu88.fr/je-lutte-donc-je-suis-la-resistance-donne-du-sens-a-la-vie/

 

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