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Saulxures-sur-Moselotte – Des salariés en grève chez Carora Fibres (ex Fibers) !

Une vingtaine de salariés (sur 37) a décidé d’arrêter les frais jusqu’à ce qu’ils obtiennent des réponses et des garanties de la part de leur direction. Ils demandent leur paie de novembre, des conditions de travail sécurisées, des protections pour manier les produits industriels corrosifs et des informations sur l’avenir.

Les salariés n’en peuvent plus des dysfonctionnements qui les exposent continuellement. L’entreprise ex Fibers de recyclage de matière plastique (liquidée en mars 2015) reprise depuis mars 2016 par un Consortium tunisien, Malek Global Trading, a du mal à trouver son rythme.  Les salariés n’en peuvent plus, parce que tous les mois, leur paie arrive à la fin du mois suivant.

On n’a rien touché !

Au 13 décembre, on n’a encore rien touché pour Novembre et avec les fêtes qui s’annoncent, c’est encore moins acceptable ! D’autant plus que c’est chaque mois, le même problème, expliquent-ils. La direction nous renvoie vers le comptable qui nous affirme qu’il a fait les virements, mais quand on téléphone à notre banque, c’est faux ! On nous explique que ce sont les difficultés normales du démarrage, mais ça fait un an et demi et rien n’évolue !”.

2e point d’achoppement, la sécurité !

D’après les salariés, aucun des 7 postes n’a une sécurité suffisante. En août dernier, une employée a été victime d’un accident du travail. Sa main a été prise entre les rouleaux de la machine, parce que la maintenance n’avait pas été assurée. Aujourd’hui, elle n’arrive plus à bouger sa main. “Le rouleau compresseur de la machine était cassé. Je voulais attendre la réparation, mais mon chef m’a demandé d’y aller. Ma main est restée coincée entre 2 rouleaux. C’est le chef qui a dû arrêter la machine“, témoigne-t-elle.

Sedki Chayata s’y était engagé

Pourtant, le nouveau patron s’était engagé lors de la reprise :  « Nous voulons faire tourner l’unité dans des conditions de sécurité et de viabilité irréprochables, avait alors affirmé le Pdg, Sedki Chayata, président du consortium tunisien. Nous ne démarrerons pas l’activité avant d’avoir eu toutes les garanties et les agréments adéquats et même plus ».

Des accidents qui se suivent et se ressemblent

L’insuffisance de sécurité avait déjà été dénoncée dans une autre entreprise (Cirval) dirigée par William Perrée, actuel directeur de Carora Fibres, parce qu’un ouvrier avait eu le bras arraché en septembre 2014 dans une extrudeuse. “ Un problème qui a été réglé. Cette situation ne se reproduira plus”, avait-il promis. Si l’on prend en compte le premier accident en juin 2014 qui avait tué une jeune femme de 21 ans, (C’était avant la reprise, elle n’était pas alors sous sa responsabilité) sur la même machine que le dernier accident, ça commence à faire beaucoup !

Pas de maintenance

“Cet été en août, il était prévu une semaine d’arrêt pour la maintenance. On devait changer 2 vérins, mais le 2e jour, on m’a demandé de rappeler tout le monde pour reprendre la production et on n’a pas fait la maintenance sur la fameuse machine“, explique un personnel qui devait être chargé de l’entretien des machines, mais il explique qu’il n’a finalement jamais signé de contrat avec cet intitulé. Conséquence, “Les rouleaux compresseurs ont cassé les uns après les autres“, déplorent les salariés.

Des produits industriels maniés sans protection

Les salariés manipulent à grande dose, sans gants ni masques, un produit industriel qui leur brûle les mains et leur donne des réactions allergiques.  “Les gants en caoutchouc fondent et les bacs plastics sont attaqués, ça prouve bien que ce n’est pas inoffensif, même si on nous dit que ce sont des composants naturels, précisent-ils. Et après utilisation, on le balance dans les toilettes et ça va se déverser dans la Moselle “. Ils se plaignent aussi des sols toujours mouillés de produit, qui font que les employés glissent et risquent l’accident.

Un cumul de dysfonctionnements

Une salariée explique qu’elle a été licenciée après un accident de travail. “Et la mutuelle ne fonctionne même pas, parce que les cotisations ne sont pas payées”, accuse-t-elle.  Ils parlent des plannings modifiés au dernier moment, qui donne l’impression d’un manque d’organisation et de projection. “On a l’impression d’être des pions qu’on bouge comme on veut sans aucune considération et c’est complètement démotivant”.

Quel avenir ?

Les salariés voudraient savoir comment la Direction voit l’avenir. “Ce mois-ci, on est tombé 2 fois en panne de fuel. Parfois, on n’a plus de quoi payer la matière première et on a des déchets à n’en plus finir. On se demande où on va et on a l’impression que les dirigeants vont faire trainer comme ça jusqu’en mars, puisqu’ils sont liés par le bail, mais qu’ils vont ensuite récupérer la machine et fermer l’usine“. Les salariés sont inquiets. Pour que l’activité soit rentable, il faut que les 2 lignes de production tournent, or d’après eux il semble que ces conditions ne soient pas souvent remplies.

Le directeur n’a pas pu être joint.

http://www.actu88.fr/saulxures-sur-moselotte-les-repreneurs-de-fibers-ont-signe-un-bail-pour-la-medelle/

 

B.Boulay

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