Une nouvelle section CGT pour défendre les métiers de l’Éducation et de l’animation

Devant les préoccupations des animateurs et éducateurs sur leurs conditions de travail et la précarité des contrats, la CGT vient de créer une section départementale pour les métiers des animateurs et éducateurs. Un syndicat de proximité qui répond au mal être grandissant de ces professions.

Sébastien Raguet, enseignant, Karim Toumi, éducateur à la Maison de l’enfance, Gaël Marchal, éducateur à l’association Jeunesse et culture, Corine Laffont, Educatrice sportive et Caroline Pajot, animatrice, sont là pour parler des difficultés qu’ils rencontrent dans leur quotidien.

Des travailleurs de l’ombre

Nous somme des travailleurs de l’ombre, témoignent Gaël et Sébastien. On ne nous voit pas , mais nous travaillons à l’éducation et à l’établissement de liens sociaux, qui deviennent essentiels aujourd’hui dans une société touchée par l’isolement et le repli sur soi”.

Statuts précaires et concurrence du bénévolat

Ils évoquent les statuts précaires, beaucoup de CDD et de temps partiels imposés, de contrats aidés et la course aux subventions pour assurer les salaires. Les animateurs sportifs sont particulièrement touchés par ces contrats de quelques heures. Ils se retrouvent en concurrence déloyale avec des bénévoles pas forcément formés et des étudiants sur les périodes de vacances.

Le social ne s’évalue pas avec des critères de rentabilité

La CGT dénonce l’obligation pour les structures de devoir gérer le secteur social comme une entreprise, avec l’obligation de répondre à des appels à projets, de produire des résultats, de mettre en concurrence les structures entre elles, alors que le travail social se construit sur du long terme et s’évalue difficilement avec des indicateurs marchands.

Manque de volonté politique

Les éducateurs dénoncent également le manque de volonté politique pour choisir la prévention et l’éducation et s’en donner les moyens. “Les cameras de surveillance par exemple, nous font perdre notre anonymat et vont à l’encontre du travail de terrain qu’on peut effectuer sur les quartiers, expliquent-ils. Autre exemple, que peut fait un éducateur qui se partage à mi temps sur Charmes, a mi-temps sur Thaon-les-Vosges ? Il faut une vraie volonté politique qui se donnera les moyens et mettra des équipes en place”.

Éduquer demande des moyens

Les rythmes scolaires créent des besoins en animation, mais les communes qui n’ont pas forcément les moyens, cherchent à mobiliser des bénévoles et quand les dotations diminuent, les secteurs de l’animation et de la prévention sont les premiers touchés.

Conditions et souffrance au travail

Pour l’instant, ils ont un peu l’impression de mettre un pansement sur une jambe de bois. “Les familles sont dans la précarité sociale et économique.Comment peuvent-elles penser à éduquer leurs enfants ? Que signifie l’insertion par l’économique quand on sait bien qu’il n’y a pas de travail ? Ces conditions crée de la souffrance au travail car les éducateurs n’ont pas les moyens d’agir”.

Des représentants dans les conseils d’administration

Dernier point, faire tout simplement appliquer les conventions collectives, le droit syndical et doter les conseils d’administration qui gèrent les structures sociales de représentants des salariés avec une voie décisionnelle.

La nouvelle section leur permettra de discuter de cette réalité et de mener des actions locales pour améliorer les conditions de travail de cette profession.

 

 

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