BIHR – Pot de fer contre pot de terre ? Surtout le dernier espoir d’hommes et de femmes !

La cour d’appel doit statuer lundi 23 septembre sur le recours déposé par le procureur d’Épinal, qui fait état d’un élément nouveau et prometteur.  Ralph Blindauer, avocat et la CGT appellent les anciens salariés et les pouvoirs publics à exprimer haut et fort leur volonté.

La situation est complexe, et exceptionnelle ! 9 mois après que la liquidation ait été prononcée, tout le monde reste mobilisé à chercher une solution. Les outils de production ont été maintenus sur place à la demande de l’avocat et du syndicat, qui tenait le bout d’une solution. « Rien n’a été déménagé et c’est dû à notre acharnement ! »

A Rambervillers

Aujourd’hui, la société Halpack dirigée par Benoit Halbout, a acquis la  ligne de production des feuillards tout à fait légalement. Il veut mener son projet et a engagé des frais pour installer les lignes de production de Bihr à Rambervillers. Il annonce qu’il reprendra 26 salariés. D’après les professionnels compétents, les 2 lignes ne demandent qu’une dizaine d’emplois au maximum. C’est une première interrogation.

Produire sa matière 1ère

En face, le projet Mesnard porté par Olivier Jacquemard, déjà propriétaire de 2 corderies, la corderie Houze à Trélon dans le Nord et la corderie Mesnard à Saumur. Il achetait 95% de sa ficelle agricole à Bihr et  souhaite en reprenant l’entreprise, intégrer la  production de matière première à sa société.

Les feuillards pour assurer le démarrage

Il veut également reprendre la production des feuillards, parce que cette activité est rentable. Elle lui permettra rapidement de dégager la trésorerie qui lui manquait. C’est pour ça qu’il n’avait pas présenté son projet dans les temps impartis par le Tribunal. A l’époque, il lui manquait 4 M€ de trésorerie.

Jusqu’à 60 voire 90 salariés repris

C’est le projet qui a la préférence des salariés ! Parce que la production reste sur le site d’Uriménil et qu’il prévoit de reprendre 40 salariés dans un premier temps, pour monter jusqu’à 60 voire 90.

Olivier Jacquemard a l’avantage d’avoir l’expérience de l’activité et d’avoir deux autres sociétés en pleine activité sur lesquelles s’appuyer. Mais il arrive après la bataille !

Le plus valable humainement et socialement

Cette solution semble sans conteste la plus valable humainement et socialement. Elle permettrait à des salariés dont la moyenne d’âge est élevée, qui pour beaucoup souffrent de troubles neuromusculaires et ne sont pas mobiles d’avoir une chance de retrouver leur emploi. La production de corde, ils connaissent ! En plus, en restant sur place, l’activité fait vivre le bassin.

Que Mr Halbout renonce à son projet

« Mr Halbout est dans son droit et nous n’avons rien contre lui, déclare Ralph Blindauer, avocat des salariés.  Mais nous avons un projet qui répond à ce qu’on attendait d’un repreneur, un projet pertinent et fiable qui reprend le double de salariés et reste sur le site initial. Nous demandons à Mr Habout de se retirer. Il faut que les pouvoirs publics le dédommagent, s’il a engagé des frais, mais on ne peut pas laisser un grain de sable enrayer la machine si près du but. Une autre solution consisterait à produire du feuillard pour la société Halpack et à lui vendre à prix coutant ».

Une 2e catastrophe

L’avocat reconnaît que si on s’en tient au plan purement juridique, les chances sont minces. « Mais on passerait à coté d’un beau projet Ce serait une occasion manquée, une 2e catastrophe ! ». Il plaide pour un compromis entre les repreneurs.

La date de l’appel au 23 septembre ne laisse que 6 jours, mais l’avocat a bon espoir que l’affaire soit placée en délibéré. Ce qui ajoute un peu de temps.

Un espoir si tout le monde s’y met

« La finalité de la loi est de sauver des emplois et l’activité, mais c’est vrai tant que l’entreprise est en redressement. Ce n’est plus valable quand elle est en liquidation. Il y a un espoir de répondre au désarroi des salariés si tout le monde s’y met !»., insiste l’avocat.

Aux salariés de jouer

Pour sauver le site, il appelle les salariés à se mobiliser ! « Ils ne peuvent compter que sur eux,  nous avons fait tout ce nous pouvions. C’est à eux de jouer  et de faire entendre ce qu’ils veulent ! »

Une question humaine et sociale

Il appelle Benoit Halbout à retirer son projet, tout simplement pour des raisons humaines. Parce que c’est une question humaine et sociale qui se joue maintenant. Il ne s’agit pas de chiffres ni de machines, mais bien de femmes et d’hommes qui s’accrochent au dernier espoir qu’il leur reste !

http://www.actu88.fr/bihr-lappel-a-la-cour-de-nancy-sera-juge-le-23-septembre/

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