CH Ravenel – Une restructuration qui met les agents en souffrance
La CGT tenait une assemblée pour parler de la mobilité imposée aux agents, des angoisses et de la souffrance que suscitent ces nouvelles affectations, des unités qui vont fermer comme l’antenne du Centre médico-psychologique de Bruyères, celle de Prévert ou Agora à Ravenel.
“Ça fout des tas de gens en l’air”, lance Sophia. C’est un cri du coeur ! “Moi je suis en colère. Je me retrouve en soins alors que je sais que je ne suis pas faite pour ça. Comment voulez-vous que je le vive ?”. 15 agents sur 52 sont concernés par la mobilité. 13 contestent leur affectation.
Source d’angoisse
Être affecté à une autre unité, c’est se retrouver confronté à une autre organisation, des médecins qu’on ne connaît pas, face à des patients qu’on ne connait pas plus et dans la psychiatrie, l’émotionnel tient une part importante. “Ça m’angoisse, avoue Anne-Marie. Et le patient dans tout ça, on l’oublie ! Nous, on les connait. On sait les apaiser, on leur apporte de la sécurité et on nous demande d’abandonner toute cette maîtrise”. Elle aussi a des larmes dans la voix.
On a une vie en dehors de Ravenel
“Je travaillais de nuit pour m’occuper de ma mère, poursuit-elle. Est-ce qu’on va ajouter une prime pour que je puisse payer une personne pour s’en occuper à ma place ? “. Anne-Marie se dit en colère, déçue par sa direction. Les soignants se sentent otages d’un système, que la direction cherche à rentabiliser au détriment de l’humanité.
La mobilité casse des équipes soudées
“Au début de ma carrière on était 4 ou 5 soignants, aujourd’hui, on est à peine 2 et on doit en faire plus ! On est là pour soigner des gens. Mais ce qu’on nous demande, c’est de l’hygiène“. Les agents le vivent mal. “C’est du mépris pour nous. La mobilité casse des équipes soudées. On devient cinglés, déstructurés. Le collectif s’effrite, on nous pousse à l’individualisme et on devrait tout accepter sous prétexte que ça pourrait être pire !”. 40 postes doivent être supprimés.
La rentabilité au détriment de l’humanité
Les agents se sentent manipulés. Ils sont sûrs qu’on leur ment quand on leur parle de recrutements infructueux. Pour eux, les mesures prises cassent la psychiatrie en privilégiant les actes rentables au détriment de l’humanité. Karine a vécu 2 fermetures d’unité. Elle en est encore meurtrie et se demande combien elle va pouvoir encore encaisser.
Souffrance au travail
Mais la réalité dont parlent ces agents en assemblée, c’est cette angoisse qu’ils décrivent, ces larmes qui montent, la boule dans la gorge, la peur au ventre. Cette souffrance au travail est palpable, signe d’un management “déconnecté”, et le pire, c’est qu’ils sont persuadés que cette stratégie est volontaire pour casser la psychiatrie peu rentable.