Vendredi soir, Jacques Piquée ouvrait le débat. Un monde sans abeille, est-ce possible ? Depuis plus d’une quinzaine d’années, les apiculteurs tirent le signal d’alarme. la déclin des abeilles met en danger la faune, la flore et les hommes. Il n’y a pas 36 000 solutions, il faut changer notre modèle agricole et revoir l’aménagement paysager pour un bon équilibre de la biodiversité. Mais le dire ne suffit pas !
Les populations d’abeilles souffrent. Elles sont en déclin depuis des années un peu partout dans le monde. L’abeille mellifère, l’Apis mellifera, est particulièrement touchée. Le déclin des abeilles est vérifié scientifiquement. L’abeille dite “domestique”, perd environ 20 à 30 % de ses colonies chaque année. Ce déclin n’est pas dû à un seul facteur, mais à la conjugaison de plusieurs agressions.
Les pesticides en cause
Les pesticides utilisés en agriculture, (insecticides, fongicides et herbicides) sont en cause. Les néonicotinoïdes font perdre aux abeilles, leur sens de l’orientation. Elles s’épuisent à retrouver leur chemin et meurent.”En France, 80 000 T de pesticides sont répandues. 87,5% par les agriculteurs et 10% par les jardiniers amateurs”, souligne Jacques Piquée. Les nouvelles technologies d’application accélèrent le mouvement, car ils déciment encore plus rapidement les populations d’abeilles.
Les abeilles ne trouvent plus à se nourrir
Mais ce n’est pas la seule cause de mortalité. Les abeilles ne trouvent plus à se nourrir suffisamment avec l’uniformisation des cultures extensives, la destruction des haies et l’expansion des zones urbaines. D’ailleurs depuis quelques années, elles se plaisent plus en ville qu’à la campagne, interpellant non ? Des virus (comme la maladie noire ou mal des forêts qui paralyse les abeilles), des bactéries pathogènes ou des prédateurs comme le frelon asiatique nouvellement arrivé en France, s’ajoute au varroa, un acarien parasite de la famille des tiques apparu en 1982 en France qui tue les colonies, pour affecter la santé des abeilles.
La pollinisation en Europe coûterait 3,5 Milliards d’€
Les spécialistes en matière de pollinisation de l’Inra d’Avignon sont également formels : 84 % des espèces de plantes à fleurs répertoriées sur notre terre ont besoin des abeilles et 85 % des plantes cultivées en Europe ne survivraient pas sans ce service de pollinisation irremplaçable qu’assurent les butineuses. “80% des plantes sont pollinisées par les abeilles et 20% par le vent, précise Jacques Piquée. Le travail des abeilles dans le monde coûterait 150 milliards d’€ et 3,5 milliards d’€ en Europe“.
70% des 90% de la nourriture dans le monde
« Sur les cent espèces végétales qui fournissent 90 % de la nourriture dans le monde, plus de 70 % dépendent des abeilles pour leur pollinisation » rapport de mars 2011 du PNUE, Programme des Nations Unies pour l’environnement ). C’est dire comme ce sauvetage est vital pour les hommes et les femmes. D’autant plus que le déclin des pollinisateurs n’a rien d’une fatalité !
Des décisions politiques à prendre
Il est encore possible de l’enrayer par des décisions politiques courageuses qui ne cèdent pas au lobbying. En sauvant les abeilles, on améliore la qualité de l’air, de l’eau, des sols et la santé des générations futures. De plus en plus de personnes souffrent d’allergies et de maladies provoquées par des perturbateurs endocriniens.
http://www.actu88.fr/les-associations-denvironnement-en-guerre-contre-les-senatueurs/
De la larve à l’abeille. Une vidéo en timelapse pour assister à la naissance de nos butineuses
