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Homicide de Rambervillers – Le compagnon mis en examen pour homicide volontaire aggravé

Après la mort de Laura Randour tuée par arme à feu à Rambervillers samedi soir, le compagnon risque la perpétuité, puisque le procureur Étienne Manteaux retient l’homicide volontaire par concubin, donc avec des circonstances aggravantes.

Samedi 26 août, l’auteur, âgé de 28 ans, se rend dans l’après midi chez un ami âgé de 31 ans, locataire au 28, rue Georges Clémenceau, avec 2 fusils pour s’entraîner au tir de précision. Ils s’amusent à tirer sur des pinces à linge dans le terrain à l’arrière de la maison.

Le coup part, la jeune Laura est touchée

Vers 19h, son amie arrive. Les 2 amis sont en train de pêcher au bord de la Mortagne, parce que la maison donne au-dessus de la rivière. Son ami continue sa pêche, mais lui invective sa compagne. Le ton monte. La jeune fille se tient à l’arrière du jardin. La discussion s’envenime. Le compagnon saisit le fusil posé par terre. Il y a un coup de feu, des cris, et quand l’ami se retourne, il voit Laura ensanglantée  se tenir la poitrine.

“C’est moi qui ait tiré, il y a eu un ricochet”

C’est l’affolement ! La mère du compagnon qui habite tout près, a entendu le coup de feu et les cris. Elle arrive et voit la jeune fille dans une mare de sang. Le téléphone est en haut. Il faut aller le chercher pour appeler les secours. Mais elle raconte que son fils a eu le temps de lui dire : “C’est moi qui ai tiré. Il y a eu un ricochet”. Laura a perdu trop de sang. Les secours tentent de réanimer la jeune fille mais en vain. Le décès est constaté vers 20h30.

Une arme repêchée par les plongeurs

L’une des armes, celle qui est désignée par le compagnon comme l’arme du crime est une arme de catégorie D, qui n’est pas soumise à déclaration, mais c’est une arme qui n’est pas considérée comme pouvant tuer une personne. Par contre, la 2e arme, une carabine 9mm, peut tuer. Paniqué par la tournure des événements, le compagnon jette l’arme dans la Mortagne. La carabine à air comprimé a effectivement été repêchée par les plongeurs de la brigade fluviale de Strasbourg, qui sont intervenus le dimanche matin.

On attend les résultats de l’analyse balistique

Nous avons l’orifice d’entrée de la balle mais pas la sortie, explique le procureur. Pour l’instant, nous ne pouvons qu’émettre des hypothèses. Il faut déterminer le type de munitions qui a été utilisé. Si ce sont des munitions longues, ça ne permet pas de tuer. Par contre, si ce sont des munitions biseautées, le pouvoir de pénétration est augmentée. La balistique va pouvoir donner ces précisions et nous éclairer sur l’arme.

 Connu pour des violences avec arme

“Le compagnon est décrit comme quelqu’un de jaloux, supportant mal que sa compagne soit en jupe, ou même qu’elle parle ou rencontre d’autres hommes, poursuit le procureur. Le couple ne semble pas avoir de relations violentes. Par contre, lui était connu pour des violences avec arme. Il avait d’ailleurs écopé d’une interdiction d’en posséder et avait été condamné à 8 mois de prison pour une extorsion avec arme”.

Sous Alcool et stupéfiants

Le soir du drame, le compagnon avait bu et consommé des stupéfiants. Il n’avait plus de travail depuis 2009 et vivait du RSA. C’est pour ça que le couple qui était ensemble depuis 17 mois, n’avait pas les moyens de vivre réellement chez lui. Ils étaient hébergés par les parents. La jeune Laura venait tout juste d’avoir 18 ans le 20 août et elle avait passé son Bac pro en juillet au Lycée de Raon-l’Étape. Interpellé aussitôt, le compagnon s’est réfugié dans le silence. Il devait être présenté devant le juge ce soir.

Le compagnon en détention

Mais il sera placé en détention, puisque le juge qui devait examiner en juin 2017 la possibilité d’un aménagement de peine, l’a rejeté. Le compagnon a donc 8 mois de prison à exécuter. Les gendarmes le recherchaient. Il venait d’être inscrit au fichier des personnes recherchées. Mis en examen pour homicide volontaire, il risque 30 ans, et avec des circonstances aggravantes, il risque même la perpétuité ! L’ami a été entendu mais il a été libéré. L’autopsie sera réalisée mercredi et devrait apporter quelques réponses pour mieux comprendre comment ce samedi après-midi a tourné au drame et fauché une jeune vie.

 

 

B.Boulay

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