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Logement – Une réforme sur le dos des locataires les plus pauvres !

Les 3 bailleurs vosgiens, le BTP, les parlementaires, le conseil départemental, tous montent au créneau contre la réforme du logement qui demande aux bailleurs de baisser les loyers de 51€ à 69€/an pour compenser la perte de 60€ d’APL. “Ce sont les locataires qui en subiront les conséquences, puis le BTP et l’économie rurale !” dénoncent-ils.

“18000 logements, c’est 6,2M€ en moins et 31M€ sur les 5 ans du quinquennat, calcule Alain Roussel, président de Vosgelis. C’est 31M€ qui ne seront pas injectés dans l’économie locale. Cette annonce brutale fait réagir ! “Elle fait courir une grave menace pour la pérennité du logement. Quelle entreprise peut supporter une baisse de 11% de sa capacité de financement ?”.

Moins d’investissements dans la rénovation énergétique

Moins de capacité de financement, c’est moins d’investissements possibles dans les logements et dans la rénovation énergétique. ” Pourtant, ce sont des travaux qui génèrent des économies et qui améliorent le confort des locataires. Ce sont les plus vulnérables qui vont encore trinquer !” … et par voie de conséquence, le secteur de la construction ! Même son de cloche de la part d’Épinal Habitat ou du Toit vosgien.

10 à 11% de moins pour les travaux

Nous avions un projet de 29M€ pour le quartier Bitola, explique Michel Heinrich, président d’Épinal Habitat. Au lieu de le faire en 5 ans, il va en falloir 10. Mais les gens ne comprennent pas ! Ils ont besoin d’améliorations tout de suite”. “Je ne peux tout simplement pas comprendre que des membres du gouvernement ait pu faire l’éloge de nos projets de rénovation durable, nous citer en exemple quand Emmanuelle Cosse est venue à Saint-Dié, et bloquer aujourd’hui notre capacité d’investissement”, proteste David Valence, président du Toit Vosgien, qui calcule que son potentiel d’investissement sera divisé par 8.

Renforcer la fracture sociale

C’est tout le modèle social qui est remis en cause, s’insurge Daniel Gremillet, sénateur. On sait qu’on est déjà en retard en France sur la transition énergétique. C’est un frein qui va renforcer la fracture sociale“. Mêmes réticences du Toit vosgien, qui propose par la rénovation des charges locatives proches de zéro. “Pas sûr que les locataires comprennent qu’ils doivent attendre encore et continuer à payer plein pot !”, redoute David Valence.

les HLM, c’est 40% des appels d’offres

Le secteur HLM représente 40% des appels d’offres sur les 4 dernières années, principalement pour des travaux d’entretien et de rénovation énergétique. “Nous demandons au gouvernement de ne pas mettre à mal le modèle économique des HLM, insiste la Fédération du BTP. Nous soutenons la proposition faite par Action Logement d’accompagner la vente HLM pour financer de nouveaux logements”. Mais ça ne concerne que très peu de logements dans les Vosges car les locataires n’ont pas les moyens d’acheter et les parcs ont besoin d’être rénovés.

Personne n’a mesuré l’impact de cette mesure

La mesure va avoir un impact négatif sur la croissance. L’État va perdre 350K€ de TVA pour le Toit vosgien. “Et si les bailleurs sont mis en difficulté, qui garantit les emprunts ? soulève Alain Roussel. Les collectivités … “C’est un coup de rabot pour ajuster le budget avec le fantasme de la capacité financière des bailleurs. Personne n’a mesuré l’impact de cette mesure. C’est une réforme de court termisme !”, renchérit Stéphane Viry, député des Vosges.

Un résultat net de 21K€ pour le Toit vosgien

On a parlé de bailleurs riches, mais ce n’est pas le cas dans les Vosges ! “Le résultat net du Toit Vosgien cette année est de 21K€, détaille David Valence. Tout est réinvesti dans les travaux !” Où est le pactole ? Dans les Vosges, le loyer moyen est de 270€/mois. “On oublie qu’on est en montagne avec des conditions climatiques plus rudes, et en ruralité avec des familles qui doivent déjà payer des déplacements pour faire quoi que ce soit, rappelle Dominique Peduzzi, président de l’association des maires des Vosges.

Un appel au gouvernement !

“Le gouvernement fait comme pour les départements, poursuit-il. On a baissé leurs dotations sous prétexte qu’ils étaient riches et l’État a dû en secourir beaucoup qui  n’avaient plus les moyens de survivre”. Les parlementaires sont prêts à amender ce texte. Emmanuelle Cosse et d’autres anciens ministres seraient à l’initiative d’un amendement. “On lance un appel au gouvernement pour préserver la capacité d’investir des HLM. On s’exprime en écho à l’appel lancé par l’union sociale pour l’habitat (HLM de France), ARELOR et l’union régionale HLM Grand Est. Cette mesure va à l’envers de ce qu’il faudrait faire !”

 

B.Boulay

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