Education – Les enseignants dans la rue contre la réforme !

Les enseignants étaient en grève pour protester contre la réforme des collèges. 28% de mobilisation selon l’Inspection académique,  50% selon les syndicats. Mais ce qui bloque, c’est la crainte de perdre l’ouverture et l’égalité d’accès à l’enseignement. La ministre se veut rassurante. Il y aura des garanties, mais elle est ferme : La reforme se fera !

L’enseignement français ne correspond pas à tous les enfants. On le voit bien avec l’augmentation des élèves en difficulté dès l’apprentissage de la lecture, et des élèves qui sortent du système sans diplôme et sans qualification et le recul au classement européens. Au Collège, de plus en plus d’élèves ne maîtrisent pas les enseignements dit “fondamentaux”.  On voit de plus en plus apparaître un sentiment d’ennui et de déconnexion avec la réalité. Donc, qu’il faille une réforme ne fait pas de doute.

Comment donner sa chance à chacun ?

Mais la 2e phase est plus compliquée et commence à diviser. En fait à quoi sert l’école ? Quel est son objectif, donner à tous les élèves des clés de compréhension du monde ou dégager une élite dirigeante ? Pourquoi voit-on de plus en plus d’élèves en rupture avec le système ? Est-ce que les contenus ont encore du sens ? Qu’est-ce qu’un collège égalitaire ? Comment donner sa chance à chaque enfant ?

Des projets pluridisciplinaires

La réforme proposée par la Ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem prévoit que la réforme soit appliquée dès la rentrée 2016. L’idée est que tout en offrant l’accès au savoir à tous les enfants, le collège permette aussi des réponses plus adaptées à chacun. Ce que devrait permettre le développement de projets à thème, mêlant des savoirs et des disciplines différentes, leur donnant du sens et une application concrète.

Une façon de travailler qui bouscule

Mais cette façon de travailler bouscule les enseignants. Elle les obligera à travailler en équipe sur des projets partagés et c’est presque une révolution, même si de nombreux projets sont déjà menés aujourd’hui à l’initiative de professeurs et de manière expérimentale dans les collèges. Elle provoque de nombreuses inquiétudes chez les enseignants.

Une 2e langue dès la 5e

3h d’accompagnement personnalisé sont prévus pour les élèves de 6e et 1h pour les autres niveaux, mais comment les mettre en place sans surcharger les emplois du temps et sans postes supplémentaires ? Plus de classe bilangue dans le collège réformé, mais l’apprentissage d’une 2e langue vivante dès la 5e, puisque le terrain a être préparé par la sensibilisation à une langue en primaire. Mais là non plus toutes les écoles ne sont pas sur un pied d’égalité.

 Plus d’autonomie des collèges, un facteur l’égalité ou d’inégalité ?

Enfin l’approche des langues mortes suscite bien des discussions. La Ministre suggère une sensibilisation pour tous, puis un nombre d’heures réduit de latin et de grec pour ceux qui le choisissent. Mais les professeurs craignent que ces matières ne soient délaissées et ne finissent par disparaitre. La génération  à venir en verra-t-elle l’utilité ? Mais c’est l’autonomie accrue laissée aux collèges qui les fait réagir. Ils craignent que le pouvoir passe aux chefs d’établissement, des gestionnaires, plutôt qu’aux enseignants et que les inégalités ne se creusent entre les collèges.

La réforme se fera, mais avec des garanties

Les syndicats étaient aujourd’hui dans la rue pour protester contre la réforme, mais tous ne s’entendaient pas sur les revendications. Certains exigent des modifications, d’autres veulent le retrait du projet. La Ministre a été claire. Elle dit avoir entendu les  inquiétudes et promet des garanties, mais elle maintient que la réforme est indispensable et qu’elle se fera en 2016 !

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