Imaginales – Charlotte Bousquet : “De plus en plus, j’ose !”

c’est la 6eme  édition des Imaginales pour Charlotte Bousquet, qui a été lauréate en 2011. Elle en est devenue fan. Pour elle, c’est la plus grande manifestation sur l’imaginaire Fantasy. Un univers, des rencontres et des lecteurs…, les Imaginales sont un magma pour la créativité et … pour les ventes. Rencontre au détour d’un stand.

Même si elle est assez discrète, Charlotte Bousquet se prête au jeu des dédicaces. Le regard est direct, mais on sent qu’il en faut peu pour basculer vers d’autres univers plus intérieurs. Son monde peut être ailleurs. Elle esquisse une amorce de dessin et signe pour sa future lectrice. “On m’en a dit beaucoup de bien, alors je fais confiance et j’essaie“, confie la jeune cliente.

Une multitude de rencontres porteuses

Les imaginales, c’est d’abord retrouver des lecteurs qui me suivent, revoir des auteurs que l’on a déjà croisés, mais aussi en rencontrer d’autres”. C’est comme ça qu’elle a rencontré Stéphanie Rubini, qui illustre les BD qu’elle imagine. “On s’est rencontré lors d’une table ronde, raconte Charlotte Bousquet. On s’est reconnu. Elle s’est mise au Français, et moi, j’ai acheté son livre” 2 univers qui se conjugent … 2 compétences qui se complètent.

Humainement génial !

Le festival des Imaginales, c’est aussi une grande famille. On a nos habitudes dans les restaurants ou les bars. On est presque en famille. C’est un parti pris que la Ville a pris dès le début : faire en sorte que les auteurs soient accessibles et  que l’ambiance soit très conviviale. Humainement, c’est génial“. De l’émotion, du plaisir et de l’émulation.

Poussée aux fesses

Charlotte Bousquet s’échappe de la séance signature. Une interview ? Une rencontre … elle prend ! Charlotte Bousquet a une formation de philosophie. Les questions de l’exitentiel y tiennent toute leur place, mais elle adore les jeux de rôles et l’imagination entre en scène. Comme beaucoup d’auteurs, c’est un peu par hasard qu’elle arrive à l’écriture. “J’ai été poussée aux fesses“, illustre-t-elle.

Une respiration

Mais elle y prend goût. c’est tellement addictif de jouer avec ces cotés noirs des personnages, qui pourraient être une partie d’elle, “pas forcément ceux que je préfère“, avoue-t-elle. Mais elle leur donne vie. C’est une libération. Elle dit “Respiration”. Cette création lui devient vitale. Elle est addicte et a besoin de se laisser prendre par ces personnages. Le temps de l’écriture, elle leur appartient corps et âme. D’où parfois une certaine évanescence. Elle est ici et ailleurs.

Chercher

J’ai besoin de créer, de continuer mes travaux de recherche thématiques sur l’humain, le monstre, l’attrait de la mort. Mon univers est sombre, politique”. Les collégiens réécrivent parfois la fin pour que ce soit plus supportable. Mais pour Charlotte Bousquet, c’est une manière de questionner l’humanité, d’explorer les voies obscures et peut-être de les exorciser en les maîtrisant virtuellement.

Pointer les choses

Elle plonge corps et âme dans des sujets de société, la pédophilie, les réseaux d’enlèvement de jeunes filles, les Rom ou les tziganes, les marginaux… mais elle s’attaque aussi au réchauffement climatique “Il faudrait peut-être faire quelque chose !”, s’insurge-t-elle. La passionnée, tumultueuse se cache derrière la Charlotte posée. Elle aime pointer du doigt les choses, surtout si elles font mal. Elle revendique un coté ado attardée, contestataire, rebelle, révoltée.

Expérimenter par héros interposés

Charlotte Bousquet plébiscite la fiction, “du pur plaisir !”.Elle trouve sa matière dans ce qui l’entoure, et donc forcément aussi en elle, et expérimente par héros interposés.  “La Fantasy permet de tout mettre des thrillers comme de la poésie, mais j’en fais de moins en moins”.

Des femmes matriarches

Elle commence un roman historique. “Surtout des destins de femmes, c’est ce qui m’intéresse. Des matriarcats… On reproche souvent aux femmes politiques d’être agressives, mais ce n’est pas le cas ! C’est juste qu’elles doivent être deux fois plus réactives, plus affirmées pour s’imposer“. Une respiration, puis elle ajoute : “Ce qui me fait peur, c’est la régression actuelle !”.

Le roman doit trouver sa voie

Charlotte Bousquet écrit tous les jours avec rigueur, régularité. “On est des ours devant nos machines“. Pour adoucir les moeurs, elle est fan de la violoncelliste, Sonia Wieder Atherton, ” J’écrivais plutôt à la 3e personne, mais ça introduit une distanciation. Je passe de plus en plus souvent à la 1ère personne. Pour “les Chimères de l’aube”, j’avais commencé au passé, mais ça n’allait pas. Au présent, c’était une évidence. Le roman doit trouver sa voie”.

Explorations

Elle avoue prendre de plus en plus de risques. “Dans l’un des romans, je slame. Je ne sais pas si c’est un bon slame, mais je le fais. J’ose !”.Elle expérimente aussi les duos comme avec Stéphanie Rubini pour les BD ou Fabien Fernandez pour une écriture à 4 mains et un style qui se densifie.

 

 

 

 

 

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