Stéphane Le Foll se penche sur la Bioéconomie vosgienne
Stéphane Le Foll, Ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, est venu visiter l’unité de méthanisation de Coussey, parler bioéconomie et se féliciter des avancées impulsées dans ce domaine. Il poursuivait avec l’agroalimentaire à la fromagerie l’Ermitage à Bulgnéville.
“La méthanisation apparaît comme une filière d’avenir, un élément de la bioéconomie, explique le Ministre. C’est un enjeu très important pour le monde rural pour le maintien de l’activité et la création d’emplois. L’agriculture s’insère dans cette démarche écologique“.
Bioéconomie
La Bioéconomie remplace le concept de développement durable. Il intègre en plus du respect de l’environnement, les capacités de régénération des ressources. Le système va donc utiliser en priorité des ressources capables de se renouveler rapidement. Un système parfaitement illustré par l’unité de méthanisation de Coussey, la SARL G3 Environnement.
Réduction des émissions de GES
La méthanisation permet aux 3 GAECS associés de valoriser leurs déchets organiques. Ce sont les effluents d’élevage, des résidus végétaux et de l’herbe, qui alimentent le digesteur (cuve de fermentation et digestion par des micro organismes) pour produire de l’énergie (électricité et chaleur par cogénération), et un “digestat”, une matière d’éléments fertilisants non polluante et sans odeur, qui apportera les minéraux nécessaires à la croissance des cultures. Il n’y a plus besoin d’engrais d’origine fossile. “La méthanisation est le principal levier d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole”.
Électricité et chaleur
Le cogénérateur d’une puissance de 600 KW produit de l’électricité rachetée par EDF. La production annuelle représente la consommation de 1760 ménages. La production de 1,25million de m3 de biométhane par an équivaut à 1325m3 de pétrole, 1387m3 d’essence, 1,175 million de m3 de gaz naturel ou 1625 tonnes de charbon. La voiture de l’exploitation fonctionne au biogaz et dispose de 350km d’autonomie. La chaleur produite est utilisée pour sécher des plaquettes de bois pour une entreprise voisine et chauffe 1600m2 de serres maraîchère, dont les légumes sont vendus en vente directe.
Développer les produits biosourcés
L’Ademe estime qu’en 2030, 20% de la fourniture totale de gaz proviendra de la méthanisation. Le biométhane peut d’ores et déjà être directement injecté dans les réseaux de distribution de gaz et alimenter les transports. Le gouvernement vise une accélération de la production de cette énergie verte. “On veut développer les produits biosourcés, les polymères végétaux pour des sacs plastics biodégradables, des produits en lin, de l’encre végétale …”, précise le ministre.
Une belle avancée
“Avec le plan EMAA « Energie méthanisation autonomie azote » lancé en 2013, on est passé de 90 unités de méthanisation à 250. Il y en a 500 en projets. On a franchi une belle étape”, se félicite Stéphane Le Foll. L’objectif est de 1500 à l’horizon 2020. Depuis 2015, les installations de méthanisation existantes bénéficient de 5 années supplémentaires sur la durée des contrats d’achat de l’électricité, passant de 15 à 20 ans, les tarifs ont été revalorisés de 10% et les méthaniseurs bénéficient d’exonération de taxe foncière.
Homologuer les digestats
Mais il reste encore à faire homologuer les digestats pour pouvoir les exporter dans des régions qui manquent de fertilisants azotés. Un cahier des charges est à l’étude. La filière de la méthanisation se structure, mais elle a pris du retard par rapport à l’Allemagne, la Belgique ou le Danemark. Mais à l’inverse de ces pays, la méthanisation française intègre divers déchets.
Contractualiser avec les communes
“Les agriculteurs vont pouvoir contractualiser plus avec les communes”, annonce le Ministre. Ce qui pourrait ouvrir des débouchés supplémentaires… La SARL G3 Environnement qui gère l’unité de Coussey a eu du mal à trouver son équilibre. “Ça a été difficile les 2 premières années, avoue Sylvère Adam, un des associés. Ils sont 6 actifs et 4 retraités. On commence seulement à être à l’équilibre”. L’unité a 4 ans d’existence.
http://www.actu88.fr/coussey-ils-ont-choisi-la-methanisation/