Épinal – Nadia Chaabane invitée par la communauté tunisienne

Adel Ben Omrane, conseiller à la ville d’Épinal, avait invité ce week-end, Nadia Chaabane, députée Al Massar et Sihem Badi, ancienne ministre, pour parler de l’après révolution pour la Tunisie et de projets à développer entre les 2 pays.

L’assemblée était réduite mais active. La vingtaine de personnes présentes, n’a pas hésité à poser des questions à cette militante de gauche passionnée, décidée à influer sur l’avenir de son pays.

 Une nouvelle équipe en octobre en Tunisie

En Tunisie, c’est le laxisme total par rapport aux lois. Il faut qu’on se mette au travail !”, assène-t-elle. Elle  bataille fermement pour défendre les éléments de la nouvelle constitution et espèrent que la nouvelle équipe politique qui sortira des élections législatives en octobre en Tunisie permettra de prendre le taureau par les cornes. Pour l’instant, le parti de gauche compte 10 députés sur 217.

Des ressources existent

Nadia Chaabane évoque les marchés parallèles qui bloque l’économie, la corruption, les magistrats achetés, les 70 enseignants qui manquaient à la rentrée … “Des ressources existent si on établit des lois structurelles et qu’on les appliquent”. 800 000 familles Lybiennes vivent en Tunisie. Elles ont des droits, mais ne paient pas d’impôts. Encore un manque à gagner pour le pays, auquel il serait possible de remédier.

Des pastèques et des dattes qui consomment trop d’eau

Doit-on continuer à exporter des pastèques qui consomment beaucoup d’eau alors que la Tunisie n’en a pas ? poursuit-elle. On en est à dessaler l’eau de mer. C’est un problème vital ! Il faut arrêter d’exporter des choses qui ne nous rapportent rien et consomment les ressources en eau !”. La Tunisie fabrique beaucoup de génériques. Pourquoi rester sous la tutelle de grands labos ? On pourrait vendre en Afrique et mutualiser avec l’Algérie.

Des choix stratégiques

Ce sont des choix stratégiques. Il faut avoir le courage de les porter ! Il faut régler les problèmes de sécurité et de corruption et établir un vrai projet qui regarde loin pour nos enfants. Il faut croire à ce qui est en train de se construire. Nous qui vivons ici, on a beaucoup à apporter. Il faut s s’investir collectivement avec les autres, avoir de l’ambition pour notre pays.

Faciliter les liens entre la France et la Tunisie

Nous qui avons vécu en France, nous avons un autre regard. Il faut en faire profiter le pays et faciliter les liens entre la France et la Tunisie. Moi en tant que député, je peux agir au niveau législatif et des relations ” Elle plaide pour dépendre du ministère des affaires étrangères. “Tant que nous serons sous la tutelle du ministère des affaires sociales, nous serons considérés comme des cas sociaux à traiter. Nous ne sommes pas regardés comme des acteurs”.

Citoyens de seconde zone

Les Tunisiens qui vivent en France, veulent avant tout un tarif aérien qui rende le voyage en Tunisie possible, des démarches facilitées à distance. Les Tunisiens de France se sentent aussi considérés comme des citoyens de seconde zone en Tunisie. Il faudrait que le nouveau gouvernement pense à eux.

Créer des rapports de force

Nadia Chaabane parle du combat pour défendre les droits des femmes remis en cause par l’article 46 sous couvert de la parité. Partis à 10, ils ont médiatisé leur action devant 300 journalistes internationaux et c’est ce poids qui a fait basculé le rapport de force en leur faveur.

Le terrorisme, un problème international

Il y a des passerelles à créer entre la France et la Tunisie. Il faut pousser la génération actuelle à agir en France et en Tunisie. La lutte contre le terrorisme ne dépend pas seulement de la Tunisie. C’est un problème international. Quand les bateaux arrivent en Tunisie, ils sont plein d’armes. Le problème est à Marseille et Gênes. Il faut travailler sur la contrebande. C’est un vrai poison et une vraie entrave économique. S’il faut renforcer la défense, il faut surtout mettre en place une vraie politique de prévention. Quand un lycéen gagne 3M€, pourquoi abandonnerait-il pour un salaire de misère ?”

Un enjeu de 10 ans

Pour elle, il y a un enjeu de 10 années de législation pour mettre les lois en harmonie avec la constitution. “Il faut moderniser les lois. Le modèle est à bout de souffle. la société a changé. Il faut injecter du neuf dans la machine, intégrer la région dans les projets”

 

 

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