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Agroforesterie Hennecourt – Marier culture et bois sur une même parcelle

Bruno Lanterne expérimente à Hennecourt sur une de ses parcelles de 3,6ha en rotation céréalière bio, une alliance entre les cultures et les plantations de bois. L’idée est d’optimiser la rentabilité de la parcelle en diversifiant les productions et de voir le comportement des arbres en milieu de culture.

Norbert Somogyi, directeur d’un centre de recherche en Hongrie est venu vendredi discuter avec les professionnels et techniciens de la chambre d’agriculture des utilisations innovantes du bois. Il suivait la présentation sur le terrain. Christine Adam, maire de la commune s’était également déplacée.

La seule expérimentation agroforestière des Vosges

“L’idée est d’utiliser aux maximum les parcelles et de trouver un complément avec l’élevage, la culture, les céréales et les bois”, explique Jérôme Mathieu, président de la chambre d’agriculture. La parcelle d’Hennecourt, seule expérimentation d’agroforesterie dans les Vosges, a été plantée à l’automne 2014. “Le terrain est hétérogène, complète Thomas Lacroix, technicien chargé du suivi,  il y a des secteurs humides, d’autres secs, des sols argileux et des limons”.

Une plateforme de démonstration

6 rangées d’arbres espacées de 30m (pour passer avec des engins agricoles) ont été plantées avec 10m d’écartement entre les arbres. Chaque rangée comporte des arbres différents ou des combinaisons différentes. La 1ère introduit des Aulnes, La 2e est paillée au pied, la 3e est accompagnée d’arbustes de haies. la dernière comporte du Robinier faux acacia pour en étudier le potentiel. Les arbres ont été plantés alors qu’ils avaient entre 50 et 70cm.

5 à 10 futurs projets pourraient être accompagnés

Cette parcelle doit devenir une plateforme de démonstration du comportement des arbres dans un milieu de cultures. Le projet a été financé par la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt et par l’Agence Rhin Meuse pour voir en quoi ces espèces peuvent être utilisées contre l’érosion et pour améliorer la qualité de l’eau. 10 nouveaux projets pourraient être accompagnés. Pour l’instant, il y a 5 demandes vosgiennes.

Bois d’oeuvre, bois de service et bois énergie

Quand on plante un arbres, on en récolte le fruit 40 à 50 ans plus tard, remarque encore Jérôme Mathieu. L’idée est d’avoir des arbres à rentabilité plus rapide (10 ans) pour des usages comme le bois énergie ou bois de service (pour les piquets de parc) et de les alterner avec des bois d’oeuvre en haute tige“.

Devenir une référence

On est curieux de voir ce que ça va donner dans 10 ans, s’interroge Jérôme Mathieu. On sait comment ces arbres se comportent en forêt, mais on n’a pas de critères en milieu de culture”. La vitesse de croissance, le potentiel invasif, l’apport en azote, l’intérêt pour les pollinisateurs et la biodiversité, le contrôle des nitrates, la qualité de l’eau sous les arbres, la lutte contre l’érosion … tous ces aspects techniques vont être étudiés et clairement référencés, ainsi que l’impact sur l’environnement de la plantation de ces arbres en parcelle de culture.

B.Boulay

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