Festival international d’art numérique – L’image dans tous les sens …

Hier, dernière séance de cette 52e édition du Festival avec une projection des films récompensés. De la diversité toujours, de la qualité, un peu plus de recherche créative que dans l’édition précédente. Un Festival qui mériterait d’être plus connu !

Case départ en noir et blanc, photos anciennes, des enfants qui chahutent, un défilé de vues prises de l’intérieur, rythmé plein de vie, une atmosphère de joyeuse familiarité et un quiproquo qui s’installe. Surprise ! Le sujet n’est pas celui qu’on croyait…

Une histoire de vie

Avec communiste, on entre dans le militantisme, l’espoir, la petite vie et la tentation de tout laisser tomber.  Les plans serrés, les visages qui alternent avec les masses, seul avec tous, la voix off sur les chœurs. On suit ce militant au béret dans ses états d’âme, ses hauts et ses bas. Si le monde change un jour, il en sera !

Des techniques

Plus âpre, Egorama fait dans la caricature, couleurs crues qui choquent. On est dans la provocation, l’autodérision. Ici, pas d’images esthétiques, juste des effets d’exagération jusqu’à l’explosion.

Beaucoup plus de recherche dans le monsieur aux souliers pécari. Les accélérations, les floutés rythment l’histoire.  Le polar est commun, mais il cache un montage élaboré.

Surprendre et faire rêver

Avec souvenir d’une bouteille, on entre dans le théâtre d’objets. Une bouteille qui parle de culs, fait des allusions aux relations amoureuses et au sexe. Il faut dire que le langage des vins est celui du plaisir et l’auteur en joue d’un ton alerte dans une ambiance de vieilles caves et d’étiquettes piquetées. Même cocufié, il y a moyen de rêver !

Colorisation pour le dernier éléphant, l’homme au masque à gaz déambule dans un monde éteint de friches industrielles taguées, dans un décor de graff et de structures métalliques.

Interpeller

Mais le plus captivant reste « JE », sorte d’exploration personnelle de la pensée face à un tableau. L’auteur laisse dériver les associations liées à la palette d’émotions qui l’étreignent. Les images sont d’un esthétisme épuré, interpellantes et ouvertes. Des formes, des courbes diverses, des parties de corps déclinées sous plusieurs angles dans une palette de gris ou de noir et blanc, entre négatif et positif. Le bien, le mal et entre les deux, toute la palette de perceptions en nuances de gris. Frédéric Michel s’aventure dans une quête de vérité dans cette rencontre avec l’artiste.

Le désir…

Il déroule chaque pensée, la laisse s’installer puis s’effacer, pour laisser place à l’autre. Le désir occupe la place. Désir de vivre, désir de l’autre, désir de comprendre, de connaître, désir  d’être tout simplement. Le temps, le bout du chemin, la lumière, le passage…  le miroir du monde. L’autre est le miroir par lequel le monde nous appelle. Tout se joue à l’intérieur, se perdre dans l’autre pour se trouver soi, dans son rapport à l’univers.

Chacun y fera sa propre exploration. Les mots déclenchent des échos que l’auteur lâche pour que vous vous en saisissiez, comme vous le sentez, à votre rythme. Il vous entraine à sa suite dans une exploration existentielle et sensuelle, tout simplement fascinante.

Ça bouscule

La ville a choisi de parler du temps de la vieillesse avec Jean-Yves Calvez. Un voyage qui a pris des rides, et sillonne à travers les regards vides, égarés, les fauteuils et les sourires profonds. Le souvenir, c’est dur ! On aimerait voir plus de désirs que d’attente. On aimerait que ces personnes âgées saisissent le temps plutôt que de le laisser passer. Cette autre dimension bouscule.

Diversité pour tous

Les Italiens, les anglais et les Hollandais étaient au rendez-vous, chacun avec leur style et leur appréhension de l’art, d’où une véritable diversité des œuvres. « Il y a des oeuvres créatives et d’autres plus classiques, des productions fouillées et d’autres plus banales, et c’est bien que tout le monde vienne s’y frotter. Toutes les œuvres ne sont pas élitistes. Il y a des styles très différents et des niveaux divers, c’est ce qui fait la richesse de la compétition », apprécie un organisateur. Le jury tranche. Tout le monde n’a pas la même sensibilité. C’est le jeu !

Coup de jeune !

Cette année, pour la première fois, un jury jeune participait. Les 4 jeunes du lycée Lapique option Arts plastiques, ont vu le diaporama différemment. Ils ont mesuré l’impact de cette technique pour faire passer un message. Certains sont de véritables courts métrages, où scénario, musique, images et paroles délivrent un flot de perceptions et émotions.

Une initiative qui peut booster le Festival par le regard neuf et exigeant de la jeunesse et de futurs créateurs.

Palmarès : 26 prix

112 diaporamas proposés, 65 retenus, 6 pays représentés, une salle de 70 à 80 spectateurs.

Coupe de l’Europe : Aimer une femme de Alessandro Benedetti – Italie

Grand prix de la ville d’Épinal : Battre en retraite de Jean-Yves Calvez – France

Prix spécial du jury : JE de Frédéric Michel – France

Prix pour la qualité de la photographie : L’Entre-mondes de Claudine et Jean-Pierre Durand

Prix de la meilleure bande son originale : Communiste de Jean-Paul Petit et Jacques Van de Weerdt

Prix Jacques Thouvenot du meilleur scénario original : Le monsieur aux souliers pécari de Ricardo Zarate et Gilles Lucas-Leclin

Prix de l’humour Georges Mangin et Raymond Eymonerie : Egorama de Jean-Pierre Armand – France

Prix du reportage : Trekking au Népal de Malcolm Imhoff – Royaume Uni

Prix « Griottines » : Freeze Frame de Ron Davies – Royaume Uni

Prix « Moine » : Le verre de lait de Noël Dumaine – France

Prix de l’imagerie d’Épinal – Prix du documentaire : E place for réflexion de Barbara Buttler

2e Prix de l’imagerie d’Épinal – Prix de la recherche historique : Li Madou de Christian Matthys – France

Coupe Pierre Marchal : Le fils du pêcheur de Patrick Rottiers – France

Prix noir et couleur de la 3e image : voyage de mémoire – mémoire de voyage de Giacomo Cicciotti – Italie

Coupe de cœur des membres du jury International

Cynthia : Here with me de Rachel Herman – France

Romano : Mandala de Francis Henry – France

Christian : Juste une minute de Vincent Martin et Anne-Sophie Duranson – France

Krystof : Souvenir d’une bouteille de Jean-jack Abassin – France

Coupe thématique « Juste une minute » : case départ de Ricardo Zarate & Gilles Lucas-Leclin – France

Prix du jury Jeune : Battre en retraite de Jean-Yves Calvez – France

Mention spéciale du jury Jeune : Souvenir d’une bouteille de Jean-jack Abassin – France

Prix du public :

Vendredi après-midi 1 : Nant Gwrtheyrm de Ron Davies – Royaume Uni

Vendredi après-midi 2 : Aimer une femme de Alessandro Benedetti – Italie

Vendredi soir : Battre en retraite de Jean-Yves Calvez – France

Samedi : visions de  Christian Crapanne – France

Meilleur auteur de la compétition : Ricardo Zarate

 

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