Enlèvement d’enfant – L’enfant rendu à sa mère grâce à la coopération internationale
Le 13 novembre, à 8h30, un père enlève son enfant sur le chemin de l’école. Le 20 novembre, il était rendu à sa mère venue le chercher en Allemagne, grâce à l’efficacité coordonnée des autorités françaises et étrangères. Le procureur, Étienne Manteaux a souligné l’importance de cette collaboration pour résoudre des affaires graves. Le père devrait être remis aux autorités françaises pour être jugé.
L’enfant est né en 2009 d’une mère française et d’un père roumain. “Le couple vivait à Caen, explique le procureur, mais la mère était battue très régulièrement. En mars 2014, n’en pouvant plus, elle part et vient s’installer à Épinal avec cet enfant de 5 ans et 2 jumeaux plus âgés”.
Le père enlève son fils sur le chemin de l’école
En octobre, le père appelle sa femme au téléphone, la menace très gravement : “je vais t’ouvrir le ventre si tu ne me dis pas où tu es”. Le 13 novembre, la mère part travailler très tôt et c’est le grand frère de 17 ans qui accompagne l’enfant à l’école. Il est attaqué et très violemment frappé au visage par le père. Il lâche alors la main de son petit frère, le père en profite l’embarquer dans une voiture et s’enfuir avec lui. Aussitôt, l’ainé contacte la police. La vitesse de réaction de frère a été décisive. Il a été décidé de ne pas déclencher l’alerte enlèvement, parce que l’enfant n’était pas en danger immédiat, puisqu’il était enlevé par son père. Le choix a été fait de travailler discrètement.
3h plus tard, le père était à l’étranger
3h après l’enlèvement, le père était passé à l’étranger avec son fils. ” Ça va très vite !“, souligne le procureur. La police a travaillé avec le Centre de coopération et des douanes et le Sirene. Dès qu’elle a eu l’intuition qu’ils avaient passé la frontière, les agents ont repéré que le père était passé au Luxembourg et avait pris un avion pour l’Allemagne. “Nos équipes ont travaillé jours et nuits pour localiser la personne qui les hébergeait”. L’interpellation d’un complice et son audition, leur donne des éléments sur leur lieu d’hébergement. Ils sont à Strandberg. C’est là que le père est interpellé par les autorités allemandes et l’enfant est placé dans un foyer.
Collaboration des autorités nuit et jour
“Je veux signaler le travail remarquable effectué par les services de police”, insiste Étienne Manteaux. La mère venue le chercher en Allemagne, s’est heurtée à la différence de procédure judiciaire entre l’Allemagne et la France. “La mère entend les policiers allemands lui débiter des explications, qu’elle ne comprend pas. Elle sait seulement qu’elle ne peut pas le récupérer. Désespérée, elle téléphone à la police française, qui a pu comprendre qu’il fallait une demande de la juridiction française pour récupérer ce petit garçon“., détaille Étienne Manteaux.
L’enfant rendu à sa mère, le père incarcéré en attendant l’extradition
Toutes ces démarches ont été rapidement réglées en s’appuyant sur la bonne collaboration et l’existence d’une structure rôdée aux règles des 2 systèmes et parfaitement bilingue, et la maman a pu serrer son fils, sain et sauf, dans ses bras. Le père est incarcéré en Allemagne en attendant son extradition pour le rendre aux autorités françaises. “Dans 40 jours au plus tard, il devrait pouvoir être remis aux autorités françaises“, conclut le procureur, resituant bien les progrès qu’apportent ces coopérations.
Des collaborations européennes très efficaces
La semaine dernière, elles avaient permis de démanteler une filière hongroise impliquée dans le vol de tracteurs. Par contre, le procès en cours au tribunal d’Épinal, montre que lorsque les faits sont antérieurs à 2004, l’affaire devient extrêmement compliquée. “Si l’enfant avait été enlevé dans le Gers, la résolution de l’affaire n’aurait pas été plus vite ! .”, compare le procureur, extrêmement satisfait de l’efficacité du dispositif international. Elles sont pour l’instant limitées à l’Europe. “En Grèce, le dispositif aurait fonctionné aussi, en Albanie, ça aurait été différent”.
