Politique

Justice – Le procès des surirradiés d’Epinal débute lundi à Paris

Sept prévenus comparaissent lundi au Tribunal de Paris. 5500 patients traités pour des cancers entre 1987 et 2006, avaient été surirradiés. 7 sont morts aujourd’hui. C’est le plus grave accident de radiothérapie survenu en France. Ce procès durera jusqu’au 31 octobre. Les personnes qui se sont portées partie civile pourront aussi suivre le procès sur grand écran au TGI d’Epinal.

 Ce procès, qui cristallise la colère des victimes et l’incompréhension générale, devra, 6 ans après les premières plaintes, essayer de dégager les responsabilités de chacun.

Deux radiothérapeutes et un radiophysicien comparaissent lundi après-midi pour « homicides et blessures involontaires ». Les cadres de la santé publique, la directrice de l’hôpital, la directrice de la DDASS et le directeur de l’Agence régionale de la santé sont poursuivis pour non assistance à personnes en danger.

Des erreurs identifiées

L’instruction a révélé deux causes de l’accident. Des erreurs de paramétrages d’un appareil auraient été commises lors d’un passage à une nouvelle génération de machines. Elles auraient entrainé les irradiations les plus graves sur 24 patients entre 2004 et 2006.

Deuxième erreur, ne pas avoir pris en compte les irradiations de contrôle, effectuées avant la séance pour vérifier le positionnement. 424 patients ont été concernés entre 2001 et 2006. La vie de ces centaines de personnes a été bouleversée par les conséquences de ces 8% de rayons en trop.

Philippe Stäbler, devenu depuis président de l’Association des victimes de surirradiations de l’hôpital d’Epinal, fait partie de cette deuxième série de personnes.

Comprendre !

Lors des contrôles, l’institut de radio protection et de sûreté nucléaire a encore dénombré 4500 autres victimes d’une surexposition entre 3% et 7 % entre 1987 et 2000.

Environ 500 personnes ont déjà été indemnisées de leur préjudice par l’assurance de l’hôpital. Mais aujourd’hui, les familles des victimes veulent comprendre pourquoi elles n’ont pas été informées, comment une affaire d’une telle gravité, peut rester cachée. Elles veulent des explications. Et même si des mesures de contrôle ont été prises depuis par le Ministère de la santé, on n’a plus qu’une volonté : « Plus jamais ça ! ».

B.Boulay

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