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Justice – Louna pourra rester chez ses parents mais sous contrôle !

La petite Louna 4 ans, restera chez ses parents “dans une volonté d’apaisement”, mais elle restera sous la surveillance d’éducateurs qui se rendront chaque jour dans la famille. Le placement “aménagé” s’appliquera jusqu’en février 2016, mais la mesure pourra évoluer en fonction de ce qui est constaté.

Le calvaire des parents ne se termine pas entièrement. Mais le procureur, Étienne Manteaux, insiste sur la volonté d’apaisement du conflit. “Le comportement des parents le 13 août est un enlèvement de mineur, déclare-t-il avec fermeté. Il faut appeler les actes par leur nom. Les parents ont commis une infraction, mais on peut comprendre qu’ils n’aient plus supporté d’attendre ! Le juge des enfants ne les a pas convoqués assez rapidement. Ils l’avaient saisi début juillet“. Il ne sera donc retenu aucune sanction pénale contre les parents pour cet acte.

Un  placement “aménagé”

Une mesure de placement aménagé a été prise pour la protection de la mineure. Le maintien à domicile est autorisé dans le cadre d’une décision de  placement avec un contrôle lourd. “Des éducateurs iront chaque jour dans la famille et devront faire remonter ce qu’ils observent au juge des enfants. La décision autorise de revenir à un placement classique dans une famille d’accueil si nécessaire ou au contraire d’alléger le dispositif si tout se passe bien”, précise le procureur. “Pour la maman, tant que le terme placement reste, elle sera insatisfaite, précise Maître Hélène Strohmann, l’avocate de la famille. Mais tant que le jugement permet à l’enfant de renouer des relations familiales normales, il est acceptable”. Louna voyait ses parents dans le cadre contraint de visites sous surveillance en milieu neutre.

Une relaxe sans contestation

Il ne faut pas oublier que la relaxe s’est faite au bénéfice du doute, et non pas parce que les parents apparaissaient comme innocents sans contestation possible, argumente le procureur. Dans la mesure où nous ne sommes pas sûrs que les parents sont hors de cause, nous ne voulons pas faire prendre de risque à l’enfant. Les experts se contredisent et certains pensent que l’angioedème n’explique pas certaines lésions“. Une interprétation que l’avocate de la famille conteste : “Les parents ont été entièrement innocentés”. La pédiatre du service spécialisé dans cette maladie rare à Grenoble, a confirmé que tous les traumatismes décrits pouvaient être la conséquence de la maladie dont souffrent la mère et la petite Louna et d’une surinfection qui avait atteint la famille. “Le parquet avait demandé une nouvelle expertise mais nous l’avons refusé, précise Maître Strohmann, parce que c’était encore 18 mois de procédure en plus”.

“S’il y a maltraitance, c’est de la part de la justice !”

Ce qui fait encore basculer la justice, c’est le passé de Yoan Bombarde, déjà condamné pour violences conjugales sur une ancienne compagne. “Sabrina Dietsch, la maman de Louna emménage chez son compagnon le 27 janvier 2012. 5 jours plus tard, l’enfant est gravement maltraité, souligne le procureur qui se reprend, est suspecté d’avoir subi des violences. Il y a de quoi s’interroger !”. Un argument que récuse complètement Maître Strohmann : “Cette affaire ne concernait pas la maman de Louna. C’était une dispute de couple et ils avaient été tous les deux condamnés. Ça n’a rien à voir avec Louna. Cette enfant n’a jamais subi de maltraitance, sauf de la part de la justice pour les délais et par l’impact de la surprécaution”

Pas en danger dans sa famille

Suite à la médiatisation de cette affaire, le conseil départemental des Vosges a fait un communiqué, disant que pour ses services, Louna n’était pas en danger avec ses parents et que 2 travailleurs sociaux intervenaient dans la famille. Une déclaration qui a eu le don d’exaspérer le procureur. “Le conseil départemental des Vosges n’a suivi cette famille que 2 mois et le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle a une perception inverse ! rétorque Étienne Manteaux. Il faut être prudent. C’est pour cette raison que nous voulons nous donner le temps de nous rendre compte de ce qu’il en est”. Mais rappelons que les services de Meurthe-et-Moselle sont à l’origine de ce placement !

3 ans 1/2  de relations perturbées

Le couple a eu depuis un autre enfant, et Yoan Bombarde a une fille d’une union précédente et aucune mesure éducative n’a été prise pour ces enfants. Les enfants sont en bonne santé et tout se passe bien. Ce qui laisse penser que les parents ne maltraitent pas leur enfant et que la version qu’ils donnent est justifiée. La justice aurait-elle pêché par excès de précautions ? Le jugement a quand même laissé Louna dans sa famille. En attendant, la relation de cette petite fille avec ses parents n’a pas pu s’établir normalement durant ces 3 premières années, ce sera un traumatisme qui laissera des traces. Tout ça pour une bataille d’experts ? Les parents peuvent faire appel de la décision, s’ils ne sont pas d’accord.

 

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